Réflexion
psychobiologique et spirituelle sur l'AMOUR
Avec la psyché humaine cette énergie « magique », dont le nom est certainement le plus employé de tous les temps, à travers le monde et dans toutes les langues, et sans conteste, à l’origine de multiples différents, conflits, voire violences ; paradoxal, non ?
En fait ce paradoxe s’explique parce que les humains ne savent pas ce qu’est véritablement cette énergie et parce que les comportements que le mot Amour inspire, sont issus de causes variées qui n’ont rien à voir avec l’Amour... ou au contraire tout à voir !
Cela a amené nombre d'humoristes à gloser sur le sujet et même le psychanalyste Lacan qui a avancé cet aphorisme : "L'amour c'est donner ce qu'on n'a pas à quelqu'un qui n'en veut pas !"
En fait, on ne peut pas définir l’Amour mais seulement avec notre esprit humain, tenter de comprendre sur des bases psychobiologiques et spirituelles, comment Il se manifeste dans l’humanité. Nous essaierons d’en saisir toutes les facettes qui peuvent le composer avec, bien sûr, toutes les déviances qui en découlent.
Commençons par revenir à la Genèse et à la Création de l'humain décrite d'une part par les Livres Saints et d'autre part par les études scientifiques (biologie, ethno-sociologie, psychologie, médecine...). Il faudrait y ajouter la para-médecine ou Médecine Nouvelle et la parapsychologie qui sont, pour la plupart de leurs auteurs et chercheurs, une synthèse réalisée entre l'approche spirituelle et l'approche scientifique, au sens le plus rigide du terme. Toutes les approches ont ceci de particulier qu'elles détiennent chacune leur part de vérité, que l'on ne peut en écarter aucune et surtout ne pas les mettre en opposition.
Pour les spiritualistes purs, l’Amour est donc la force créatrice de Dieu qui lui permet de maintenir le monde en équilibre (précaire) et surtout ce qui l’empêche de sombrer dans le chaos malgré tout ce que les humains font endurer à la Terre tant au plan physique que sociologique et spirituel. C'est le mouvement d’acceptation inconditionnelle du Créateur pour nous, et ce, malgré toutes nos turpitudes. Nous sommes Sa Chose et à ce titre, il espère sans cesse que nous reviendrons à Son Image et à Sa Ressemblance, dans les faits et les actions, en faisant vivre cet Amour que chacun possède au fond de soi, du fait de son origine divine.
S'ajoute ou en découle la notion de fraternité (dans le sens défini par la Révélation d’Arès) qui sous-tend des notions de partage et de non-jugement. Ces deux mots participent du principe d’unicité de Dieu, capable de se subdiviser à l'infini et de se répandre sur l’Univers. C’est ainsi que l’humain qui a retrouvé cet esprit d’unicité ou qui fusionne avec le principe créateur, est à même d’aimer fraternellement, de se partager (lui-même et pas seulement ses biens matériels – voir le symbole des agapes, repas des apôtres) et de partager les misères de ses semblables (sans les prendre en charge pour autant) à l’instar d’une sœur Emmanuelle avec les petits chiffonniers du Caire (et qui les a aidés à évoluer).
Pour les Biologistes, et les Ethno-sociologues, l'amour se résume à une attirance mécanique animale, une sorte de volonté inconsciente animale qui veut la réunion de principes opposés pour la continuité de l'espèce. Pour ce faire, chaque membre d'une espèce, y compris l'Homme, développe des mécanismes pour attirer à lui son opposé, qui n'est en aucun cas, un alter-ego (parades nuptiales qui relève de la psychosociologie et l'émission de phéromones qui relève de la biochimie). Le mécanisme des phéromones est le principe de base d'attirance qui entraîne ipso-facto les relations sociologiques. Suivant les espèces animales, les phéromones sont véhiculées par la peau à partir de certaines glandes dermiques (sébacées, sudoripares), ou la salive, ou l'air expiré, ou les sécrétions des voies urogénitales, ou les sécrétions vaginales (primates), ou les glandes anales, les urines ou les fèces. Ces phéromones sont généralement perçues par l'organe voméro-nasal (également appelé organe de Jacobson), mais chez les mammifères certaines sont perçues par le système olfactif principal. Le signal phéromonal quant à lui, peut être constitué d'une ou de plusieurs molécules, émises simultanément ou successivement. Les phéromones existent sous forme volatile ou soluble ; elles parviennent au contact des cellules sensorielles soit par inhalation, soit après un contact physique. Une substance émise par un organisme peut être liée à une autre molécule, à un transporteur, ou être transformée (par exemple par une action bactérienne), avant de devenir une phéromone.
Indépendamment de l'aspect biologique, la rencontre entre les êtres et la constitution d'un couple est affaire également de culture et de sociologie. Ainsi dans chaque pays du monde, l'histoire, les origines culturelles, la religion ou les rites coutumiers dirigent et codifient l'union sexuelle et la famille. C'est pourquoi il y a lieu d'être très prudent (ne pas tomber dans le jugement ou les idées préconçues) lorsqu'on se rencontre entre résidents de pays différents a fortiori de races différentes. Tout ce qui vient d'être décrit est en fait un rapport animal, qui relève de l'Adam-Ayin du 6ème jour et en aucune manière de l'Adam, Fils de Dieu en devenir.
Pour revenir sur le principe des phéromones, on peut s'étonner de constater qu'il existe une sélection naturelle et que tout homme n'attire pas systématiquement toutes les femmes et vice-versa. Ce choix inconscient déclenchant les phéromones, nous laisserait entendre qu'il existerait en dehors de notre propre volonté, une Force Qui veut la réunion de tel être avec un autre.
Toute nos études psycho-spirituelles vont dans ce sens, ce qui aboutit au fameux principe d'âme-sœur qu'ont récupéré les réincarnationistes… mais dans quel but ?
Au-delà de la reproduction de l'espèce, qui pour nous autres alchimistes spiritualistes n'est que secondaire, se pose l'objectif principal de l'évolution humaine au sens spirituel (tel que Dieu le désire pour le genre humain). Une certaine réalisation de soi qui en découle ne peut aboutir que par le développement de principes énergétiques opposés et bien sûr, principes complémentaires que l'on découvre avec l'autre dans un mécanisme d'échanges dont les parades amoureuses ne sont pas exclues pas plus que la relation sexuelle. En astrologie on étudiera les principes symboliques de Junon et son origine mythologique.
Ainsi nous autres Psycho-spiritualistes (dont les alchimistes) déclarons qu'il est nécessaire si non indispensable de bien réfléchir aux éléments ci-dessus qu'on doit associer à une certaine ouverture de Conscience pour que l'amour ait des chances de voir le jour et de manifester.
Mais attention, il faut se méfier des attirances que l'on peut ressentir pour certaines personnes (même du même sexe) qui sont essentiellement énergétiques (biorythmes philosophique, intellectuel, émotionnel) qui nous signalent seulement la capacité que peuvent avoir une ou plusieurs personnes à mener un projet en commun (création de relations commerciales, sportives, philosophiques ou techniques). Mais la plupart du temps, une attirance entre deux personnes de sexes opposés, due aux phéromones, s'accompagne également d'une compatibilité énergétique émotionnelle et/ou intellectuelle, que nous pouvons vérifier à l'aide d'outils tels que l'astrologie ou l'étude des rythmes énergétiques (biorythmes).
Impact psycho-spirituel :
Il est bon de rappeler succinctement certains principes psychologiques liés à notre incarnation, puisque nous allons les retrouver dans chacune des facettes de l'amour que nous allons décrire.
Issu d'une Unité divine (ou cosmique), chaque être humain est rattaché à un des six grands archétypes qu'il a la responsabilité de faire vivre sur le plan matériel. Il est également responsable de corriger sur cette terre, les déviances de ses prédécesseurs que l'on peut résumer en 12 autres grands principes (dont les fameux 7 péchés capitaux qu'on peut y rattacher). L'être humain vient donc au monde chargé de mémoires (qu'on pourrait appeler karma collectif) qui sont autant des challenges et objectifs de vie. Pour leur matérialisation, une certaine famille choisie apporte les matériaux nécessaires (gênes et culture).
Selon l'éducation reçue, le nouvel être apprend ou non ses objectifs de vie, et se dote des moyens nécessaires à leur réalisation. Mais si le monde dévié est ce qu'il est, c'est que quasiment aucun être humain n'a reçu les informations indispensables à l'ouverture de sa conscience autant dans la compréhension de ses origines que dans son devenir (lois ontologiques). Le challenge reste toujours ouvert pour l'humanité… et la responsabilité pleine et entière quant à la survie du monde ou de sa destruction.
Aussi la vie d'un être humain est-elle chargée d'un bagage (mémoires dites karmiques) qu'il doit se débarrasser absolument, faute d'en supporter le poids dans tous les actes de sa vie. C'est ainsi que lors de ses rencontres avec l'autre sexe, comme avec son semblable d'ailleurs (copain, ami, associé), ses propres problématiques, entretenues par un certain type d'éducation familiale et/ou sociétale, interviendront, qu'il le veuille ou non, dans toutes ses décisions d'association. Et comme il a été précisé plus haut, viendra s'y glisser la pulsion de recherche de celui ou celle indispensable à son évolution.
Conclusion : il est donc important, dès qu'on prend conscience de ces mécanismes, de rompre avec la notion d'amour romantique, dans lequel des générations et des générations d'occidentaux ont été élevées, et qui n'est qu'une illusion de l'amour. S'il n'y avait eu, depuis 2000 ans, le poids de l'Église sur les consciences et l'organisation sociale des humains, les gens d'aujourd'hui n'en seraient pas encore à attendre la princesse ou le prince charmant, celui avec lequel on se mariera pour la vie sans jamais voir tiédir l'intensité érotique [1]. La vie est encore pour beaucoup d'occidentaux une sorte de conte de fées comme celui de Cendrillon, ce qui conduit, bien entendu, à toutes les séparations, divorces et drames familiaux.
C'est bien pourquoi, l'amour que nous pouvons éprouver pour l'autre doit évoluer, mais selon certains principes qui tiennent autant compte de la biologie, de la sociologie, de la psychologie que de la philosophie. Encore faut-il bien comprendre les diverses phases ou facettes de l'amour, que nous décrivons maintenant, afin de mieux se situer dans nos rapports avec autrui.
1. Le premier amour ressenti par l’humain est celui lié à l’attachement maternel, pour le sein nourricier, qui est peut-être le plus proche, au départ, de l’Amour divin. On pourrait l’appeler «génésique». En effet, le mouvement d’amour de l’enfant pour sa mère, a son origine dans l'unicité qui le reliait à sa génitrice dans l'utérus. Dès la naissance, et ce pendant plusieurs mois, voire années, il va conserver la mémoire de cette unité rompue et si la coupure psychologique n'est pas effectuée, il essaiera de retrouver cet amour fusionnel, au départ avec sa mère et plus tard avec ses amis et ensuite avec son conjoint.
L'amour de la mère pour ses enfants, procède du même mouvement que Dieu pour Ses créatures, puisqu’elle est créatrice et génitrice (méfions-nous des mots : Dieu n’est pas géniteur dans le sens humain où nous l’entendons ; c’est Son Esprit qui engendre ou même plutôt qui suscite). A son instar, l'amour de la mère doit être assez fort pour se détacher de son enfant, afin qu’il grandisse en Homme.
En astrologie, nous rattachons ce premier amour au signe du Cancer régi par la Lune (Eau) : nous sommes bien dans un amour commandé par la sensibilité féminine (attachement maternel) ainsi que dans certains cas par les émotions.
Aspect négatif ou dévié : La déviance que nous relevons ici est malheureusement celle que l'on rencontre le plus souvent dans nos sociétés, celle qui est à l'origine de la plupart des déséquilibres de couple, et qui trouve son origine dans un manque (réel ou imaginaire) de l'amour maternel. Cela va donc se manifester chez l'adulte par un attachement infantile qui perdure, se traduisant par une souffrance psychologique dès que la personne est éloignée de sa mère ou de celui ou celle qui la remplace psychologiquement (sur qui il a fait son transfert) ; situation pouvant devenir pour certain(e)s catastrophique au décès de la mère.
S'il n'y a pas eu manque affectif, on a au contraire un trop grand amour maternel de celle qui ne veut pas lâcher son enfant : le cordon ombilical psychologique qui devrait être coupé entre 5 et 7 ans pour permettre à l’enfant de devenir adulte, n'a pas été réalisé. En effet, l'enfant doit se détacher du milieu familial et partir dans le monde, pour expérimenter la dualité sous toutes ses formes pour trouver un jour et vivre l’a-dualité. S’il n'arrive pas à vivre réellement cette non-dualité et ce, malgré la plus belle formation et les plus beaux exercices spirituels, c’est, que des peurs liées à la séparation maternelle, installées dès ses premiers moments de vie (avant 5 ans), sont toujours inscrites en lui.
La mère qui est dans l'incapacité à rompre le lien, est elle-même sujette à des peurs et/ou à des manques (vécus comme : se séparer c’est mourir) va les matérialiser par la possessivité, le contrôle ou la domination par la prise de pouvoir sur l’enfant.
Cette non-coupure est principalement la cause (évidemment pas la seule) qui conduit des enfants, vers l'homosexualité.
2. Le deuxième amour ressenti est plutôt lié au père et en élargissant, à la cellule familiale. C'est la base de ce qui deviendra l’amour filial. Ce sentiment est en rapport avec le plaisir de se retrouver dans une cellule harmonieuse, dans laquelle chaque élément est pris en considération pour ce qu’il est, c’est-à-dire reconnu et apprécié : il y a communion de pensée. De par sa racine grecque, le mot "filial" nous emmène vers l’amitié (que nous allons développer plus loin avec la PHILIA) que l’être humain rencontre dès qu’il sort de sa cellule familiale d’origine. En quelque sorte, c’est l’élargissement de la cellule familiale au monde social que l’être découvrira. Avec l'aide du père, il apprend à connaître le monde et ses multiples facettes, à diverses activités. Celles-ci ne devraient avoir comme but que cette connaissance du monde et non pas le plaisir pour le plaisir ou l’abrutissement des actes répétitifs (sports, fêtes…).
Un autre aspect qui va se dégager des contacts avec le père, c'est l'éveil à la féminité pour la fille, dans le sens où le père représente pour elle, la première image de l'autre sexe. N'y voyez aucune connotation sexuelle : nous ne parlons que de psychologie et donc de formation de la psyché chez l'enfant. Mais une fille qui ne s'est pas différenciée de son père et n'a pas coupé le cordon ombilical (quitté cet amour idéalisé du 1er homme) ne peut devenir pleinement adulte. Pour le garçon, l'image du père et les attentions reçues, serviront de base, plus tard, à l'affirmation de sa personnalité.
Pour tous les enfants, l'impact de la présence du père est fondamental, d'une part pour la coupure psychologique du cordon ombilical avec la mère et d'autre part pour le développement normal de leur sexualité. Inconsciemment, ce père est l'archétype humain du Père créateur que chacun cherche à retrouver… et à s'identifier. Le papa qui a compris le mécanisme et le ressort ontologique, peut alors élever ses enfants correctement dans la recherche d'eux-mêmes, en se détachant progressivement d'eux pour enfin les laisser voler de leurs propres ailes.
En astrologie, on pourrait associer cette phase au signe du Bélier régi par Mars (pour la mise en action) et dont l'énergie va concourir à l'éveil du Moi personnel. Avec le Bélier on est beaucoup plus dans un processus de mouvement initial (dynamique de la source ou Souffle divin), que dans un Feu que nous symbolisons par le Lion (rayonnement du moi).
Aspect négatif ou dévié : Les fêtes familiales à répétition – anniversaires, fêtes en tout genre – par leur banalisation, ont perdu leur côté exceptionnel et solennel et respectueux qu’il se doit (voir les fêtes juives). Elles masquent bien souvent le désir des parents de ne pas lâcher leur progéniture (par les cadeaux on se les attache) qui relève des peurs dont il est fait allusion plus haut.
Les fêtes des jeunes (souvent autour de la danse mais aussi des repas bien arrosés), ne sont qu’étourdissements pour masquer un malaise de vivre issu d’un manque d’amour de base maternel et filial.
La déviance à ce niveau, réside dans l’enlisement de la relation avec la famille qui n’évolue pas vers la fraternité mais au contraire maintient des rapports hiérarchiques entre parents et enfants et souvent entre les enfants eux-mêmes, en fonction de leur âge. Tout principe de hiérarchie (donc de pouvoir et de soumission) nuit à la réalisation de la fraternité qui est, par essence, l’égalité entre tous les êtres. Cet enlisement se manifeste notamment par la notion de respect qui n’est certes pas de l’amour mais de la soumission.
Dans le même esprit, les amitiés qui perdurent à travers des hobbies divers n’évoluent pas vers la fraternité. Notons qu’elles se sont créées, la plupart du temps, à travers des activités où on se sent complice avec autrui. Elles sont le reflet d’actes variés qui procurent du plaisir, mais qui cachent en fait une insatisfaction d’être par soi-même.
3. Aussi, si la phase de l'amour parental a bien été vécue, les jeunes gens vont pouvoir s'ouvrir à la sexualité et la vivre d'une façon simple en dehors de toute morale religieuse qui a tant marqué l'occident depuis quelque 1700 ans. Les grecs appelaient cette forme d'amour, qui est tout simplement un appétit sexuel émergeant inévitablement à la puberté : l'EPITHUNIA.
Dans cette phase, il n'y a rien de romantique, ni même de très érotique, mais c'est une chose naturelle, sur laquelle on ne devrait porter aucun jugement moral. Les Grecs disaient que le corps a ses propres pulsions, ses propres besoins et désirs, qui doivent être respectés et honorés. Dans nos sociétés judéo-chrétiennes, on a banni avec Aphrodite, tout ce qui concerne le toucher en le considérant comme une source de péché. Or, bien au contraire, le toucher est nécessaire à la vie et toutes les expériences malheureusement faites sur des animaux ainsi que sur des orphelins pendant l'époque nazie, ont montrés que lorsqu'on les privait de soins, d'attention et d'attouchements, ils en mourraient. La dimension Epithunia, au-delà de la satisfaction purement sexuelle, correspond inconsciemment au désir que ressent le corps de retrouver la fusion vécue dans le ventre maternel.
En astrologie, nous rapprocherons l'Epithunia du signe du Taureau (signe de terre) avec sa planète maîtresse Vénus (Aphrodite chez les Grecs). A ce stade de l'amour, dans le signe personnel du Taureau, on ne peut différencier le soi du non-soi. Il faudra attendre le Scorpion, qui a accompli le processus de différenciation (peut voir l'autre comme une personne à part entière), pour voir apparaître la pulsion de vouloir donner du plaisir à autrui.
Aspect négatif ou dévié : La déformation de la vision que nous avons de l'Epithunia va conduire, bien entendu, à la déformation des autres formes d'amour qui vont suivre : PHILIA, ÉROS et AGAPÊ. Pensez qu'il n'y a pas si longtemps, médecins et psychologues déclaraient encore que la masturbation rendait fou, alors qu'elle n'est qu'un exutoire à l'Epithunia non vécue en couple de sexes différents. Cette idée que le plaisir du corps est un péché est encore fermement ancré dans la psyché des individus (parole de psychothérapeute) et malheureusement ne cesse de revenir, car entretenu pour diverses raisons par des parents qui, certainement, compensent ainsi leurs propres carences.
La privation de tout ce que nous avons vu au niveau de l'amour va être hypocritement compensé, dans nos sociétés de consommation, par des incitations à consommer de la nourriture sucrée, de la cigarette (oralité de l'enfant non sevré) et autres drogues, des plaisirs étourdissants (absence de plaisir ou tout simplement absence de jeux avec les parents et bien sûr du toucher inexistant).
En fait nous avons envie d'embrasser, sucer, mordre, mordiller mais nous sommes le plus souvent inconscients de ces envies parce qu'elles sont réputées comme inconvenantes. On trouve des compensations, alors qu'il serait tellement simple de toucher le corps d'une autre personne (et de se faire toucher en retour) et de s'enlacer. Comprenez que ce besoin peut dépasser toutes connotations sexuelles et s'exprimer avec des personnes du même sexe que nous. Bien entendu, un travail psychothérapeutique sera nécessaire pour comprendre par exemple pourquoi certains n'aiment pas être touché tout autant que de régler le manque génésique. A noter que nombre de problèmes de santé sont très souvent dus à cette carence, comme si notre corps se vengeait de l'avoir négligé.
4. La quatrième forme d’amour auquel l’être va se confronter est trinitaire :
a. Le premier élément est celui de l'amour de l'esprit, de l'accord cérébral, qui est le domaine de PHILIA auquel nous raccrochons la notion d'amitié. Aimer être avec l’autre c'est avant tout être en convergence de pensée, plus ou moins de goûts et en complémentarité énergétique. Cela exclut l'attirance physique, sensorielle et sentimentale qui est du domaine de l'Eros. La convergence de pensée est de niveau philosophique, ce qui a comme incidence une complicité (accord tacite) qui peut se matérialiser dans un métier, un commerce, une activité. Ces activités, qu’elles soient professionnelles et/ou de loisirs, peuvent être divergentes dans un couple mais n'ont pas à rebuter l'autre, même si elles ne correspondent pas forcément à nos propres désirs.
Mais, a priori, l'accord de pensée induit forcément, globalement une convergence des goûts (mais on a le droit d'avoir un "jardin secret" ou bien une activité dans laquelle on aime se retrouver seul) : tous les cas de figures sont possibles, ce qui est indispensable c'est d'être en accord.
Donc, c'est bien cet amour-là que nous développons dans le cadre d'amitiés et d'associations diverses.
La création d'un couple est aussi une association, dans laquelle la convergence de pensée est primordiale. D'une certaine manière c'est un mouvement "égoïste" car avec Philia, ce qu'on aime avant tout, c'est la personne que l'on est lorsqu'on est avec ce (tte) partenaire ou celle que l'on pourrait être si on était avec lui (elle). En résumé c'est l'image de nous-mêmes que nous pouvons développer au contact de l'autre ce qui va nous dynamiser vers la construction de soi : Philia est une pulsion créatrice. On ne peut pas raisonnablement séparer Epithunia de Philia (dans un couple évidemment), en commençant par réapprendre à faire la cour, rechercher les faveurs de l'autre, mais aussi dans l'amitié. Dans ce dernier cas, cela n'inclut pas la sexualité (Dieu merci) mais la relation devrait comporter la possibilité de toucher, d'enlacer ou d'embrasser la personne amie.
En astrologie, nous symbolisons Philia par le Lion car c'est la joie et l'exaltation ressentie à l'idée que l'autre existe. En résumé, la Philia est une forme d'amour liée à Apollon, amour solaire fondé sur la conscience. L'amour Philia est un amour "Feu". Entrant dans un processus d'individuation, l'éveil du Soi qui en découle, nous conduit naturellement à l'Éros.
b. Le jeu d'ÉROS, quant à lui, est en rapport avec le désir de rencontrer l’autre sexe, pour s'associer avec lui. Il s’agit des prémices de ce qui devra se réaliser beaucoup plus tard, dans la fusion de l’être avec Dieu. Mais avant cela, Éros apparaît lorsque deux ou plusieurs entités séparées s'associent de telle manière qu'elles sont totalement transformées par l'expérience.
Mais nous avons terriblement déformé le sens du mot érotique, en lui attribuant la connotation essentiellement sexuelle. Or avant tout, Éros est le désir d'unir notre âme à celle d'une autre personne afin de réaliser quelque chose ensemble. Mais cela ne veut pas dire fusionner car on y perdrait notre individualité… en tout cas pas tout de suite (la seule fusion qui soit c’est celle avec le UN).
D'une certaine manière le romantisme cher au 19ème siècle est tombé dans ce travers de fusion des êtres, qui est l'héritier de l'amour courtois du Moyen Age. Illusion bien sûr, car dans ce jeu là, on recherche surtout celui qui nous ressemble, qui ne nous mettra jamais de bâtons dans les roues et surtout pas d'opposition à notre vision de la vie. Il n'y a donc pas d'évolution possible, et certainement pas la possibilité de développer et de créer l'amour fraternel (voir dans la Révélation d'Arès le principe de Fraternité que nous rappelle Dieu, et qui passe d'abord par l'acceptation de la différence).
En astrologie nous associons Éros au signe du Scorpion régi par Pluton (et Mars) car, la qualité Eau de l'amour (sentiments, émotions) implique aussi de souffrir (pas par masochisme mais encore une fois pour apprendre à se connaître intérieurement). Si sur le plan archétypal, le Taureau s'intéresse à la fusion des corps, l'amour érotique du Scorpion veut unir les âmes et les psychés, ce qui le rend douloureux, car on va commencer à expérimenter ce que sera plus tard la fraternité, le frère ou la sœur qui va nous remettre en cause dans notre suffisance, notre égocentrisme et notre vision très compartimentée de la vie.
Mais à la différence du Taureau, le Scorpion va trouver son inspiration en stimulant sa (son) partenaire. Cela peut se transposer sur un plan non-sexuel comme le jeu entre un thérapeute et son client. La danse entre soignant et soigné n'est guère différente de celle à laquelle se livrent deux amants. Lorsque la thérapie marche bien, Éros surgit des deux côtés. A partir de ce moment-là, la relation thérapeutique n'est plus hiérarchique, le thérapeute ne détenant plus aucun pouvoir. On peut trouver la même chose entre un enseignant et ses élèves. Nous avons alors une relation d'adulte à adulte (voir le mécanisme décrit par l'Analyse Transactionnelle).
On rencontre souvent ce désir érotique entre un maître (ou thérapeute) et son élève (ou patient) et il peut y avoir confusion avec l'Épithunia, surtout si l'une ou l'autre des parties (ou les deux) en est privée. Quand on est privé de contacts physiques, cela excite notre appétit sexuel et dès que nous rencontrons quelqu'un dans une complicité d'âme, nous nous croyons amoureux. Or, la plupart du temps, nous avons seulement envie de toucher, caresser et étreindre l'autre sans vraiment vouloir faire l'amour. L'hypocrisie des sentiments ou de la séduction cachent en fait une méconnaissance des pulsions naturelles. Contrairement à nombre d'idées reçues, les hommes ont également un impérieux besoin d'étreindre, de toucher et de caresser, et voudraient pouvoir le satisfaire sans forcément accomplir l'acte sexuel. Ils entretiennent néanmoins le mythe de leur forte avidité sexuelle, et les femmes celui de leur puissante sensualité. Mais après tout, si la relation charnelle s'établit en connaissance de cause, laissons la vivre même momentanément.
Une autre fonction de l'Éros est celle de la liberté d'agir pour connaître autre chose. Toute notre littérature et les conditions juridico-sociales et religieuses de notre société ont inscrit dans notre inconscient que nous avons à vivre dans l'extase perpétuelle de l'union avec celle ou celui que nous avons élu, alors que l'Éros nous pousse à "mordre la pomme". Si le Adam/Ève suit le conseil du serpent-Satan (ou Lucifer ?) c'est en quelque sorte une initiation, car il coupe ainsi le cordon ombilical avec le Père (Dieu) pour se rendre libre d'évoluer et de grandir (après une chute il n'y a plus qu'à se redresser). Comprendre que Lucifer (voir le développement dans le chapitre consacré à l'Alchimie) est celui qui permet d'expérimenter autre chose (par exemple la vie à deux pour un jour réussir à rompre avec certaines illusions liées à l'émotionnel).
Éros nous demande d'accepter que l'amour implique la souffrance, que l'amour nous demande de lâcher notre Moi et de mourir (mutation) en tant que "JE" pour fusionner notre âme avec autre chose que soi. Si nous y arrivons, nous vivons alors une seconde naissance, que certains psychothérapeutes compétents arrivent à nous faire vivre.
L'Éros s'accompagne d'un sentiment d'extase de nature presque religieuse. C'est vraiment initiatique, car le Scorpion et son maître Pluton nous arrachent d'un paradis parental (sorte de viol) où nous ne pourrons plus jamais retourner : cela nous fait passer de l'enfance à la construction de l'adulte. A noter que Dieu nous a pourvu de capteurs sensoriels qui, lorsqu’ils sont stimulés (excités) déclenchent du plaisir dans tout le corps et l’esprit. On peut se poser la question si nous irions vers l’autre sexe, sans le plaisir que nous en éprouvons et ce mouvement du cœur (resserrement, palpitations ) en présence de celui ou celle qui est appelé(e) à devenir notre autre moitié.
L’union qui se crée entre 2 êtres de sexe opposé peut aboutir à la création d’un autre être : s'il y a le cycle animal de sauvegarde de l’espèce, il y a aussi nécessité – pour Dieu – de créer de nouveaux individus pour travailler sur les péchés du monde, et à commencer par servir de miroir à leurs propres parents.
Mais elle a aussi pour objectif d’échanger des énergies afin de se mieux connaître dans sa polarité opposée (le fameux féminin en nous appelé à devenir l'Épouse de Dieu).
L’orgasme qui se déclenche dans une belle relation d’amour physique serait même le signe de l’aboutissement d’un échange énergétique réussi. Le tout est d’être conscient de ce qui se passe et de la considération (avant de parler d'amour) que nous avons du partenaire. On n'a pas à évacuer ce plaisir érotique, le condamner ou le cacher comme dans le dogme de certaines religions, mais à le comprendre et à le transcender, en le faisant fusionner avec Philia et Agapè.
Comme ce sentiment est extrêmement puissant donc irrésistible, la société s'efforce toujours de le canaliser pour se préserver du danger de voir les pouvoirs mis en place (accaparés) voler en éclats. La caste des prêtres a récupéré le pouvoir érotique que nous n'avons plus voulu vivre et depuis des siècles, c'est elle qui autorise ou interdit telle ou telle sorte de sexualité, qui s'occupe des problèmes liés à la mort et à la renaissance, des cérémonies d'initiation (les sacrements) et des moments de génération et de régénération. La société occidentale bien policée, est autant anti-érotique qu'elle est anti-Épithunia. Toute notre éducation nous a appris à nier, refouler ou rejeter ces énergies, ou à les compenser de manière indirecte.
Abordons maintenant la 3ème fonction de l'Éros, celle de la catharsis [2] collective.
Les rituels anciens (notamment celtes et grecs) avaient été conçus pour aider les Hommes à accomplir le processus de mort et de renaissance associé à Éros. La veillée mortuaire irlandaise en est un bon exemple, de même que les Saturnales ou les Bacchanales, dont nous retrouvons traces dans le carnaval brésilien. C'est pourquoi dans ces rites, l'acte sexuel avait sa place (dommage qu'il prédomine seul au Brésil) car il devenait une catharsis, un rituel purificateur. D'ailleurs, selon Aristote, le rôle du théâtre est de provoquer lui aussi une catharsis et une purgation, que l'on obtient en partageant la terreur qu'éprouvent les personnages et la compassion qu'ils nous inspirent. Aujourd'hui où ces rites ont disparus, ce sont les procédures psychothérapeutiques qui les remplacent : on utilise alors les jeux de rôle dans lesquels les patients endossent la personnalité de leur parentèle. Il serait intéressant et profitable que les cours de théâtre soient supervisés par des psychothérapeutes, car le mécanisme existe toujours : mais les acteurs sont livrés à eux-mêmes et le jeu théâtral, la plupart du temps, ne remplit plus son office.
En tant que spectateur de pièces tragiques, le public vibrait au son de la musique ou des chœurs et participait de toutes ses tripes à l'histoire. On y trouvait mêlés la terreur issue du drame et la compassion. C'est la même chose que de partager un rituel. Or aujourd'hui, notre monde qu'on dit civilisé (policé car très poli – sans aspérité), n'organise plus de célébrations collectives érotiques (sauf peut-être avec les corridas espagnoles et les défilés militaires où l'on peut éprouver une notion d'appartenance, une union nationale), et les spectacles que nous offre Hollywood comportant plus de terreur que de compassion.
A la Révolution Française, de grandes manifestations de communion populaires eurent lieu, depuis les spectacles de décapitation jusqu'aux fêtes républicaines instituées par décret du 7 mai 194 dont la fameuse fête de l'Être Suprême.
A notre époque, on peut assimiler au rituel purificateur antique les grandes réunions musicales comme Woodstock il y a quelques décennies ou les concerts de chanteurs rock (Beatles, Stones, Halliday, Jackson, Madonna...) ou les rave-parties et tout récemment (14 juillet 2009) le concert de Johnny Halliday au Champ-de-Mars ou curieusement se déroulaient jadis les fêtes de l'Être Suprême. Je doute que les spectateurs d'aujourd'hui se purifient en quoi que ce soit mais le désir de réunion et de communion est pourtant bien là, comme un besoin émergeant du tréfonds des individus. Dans un autre genre, les spectacles lyriques dont les opéras, permettent également de communier, donnant ainsi à certains, un sentiment d'élévation de l'âme.
En tout état de cause, comme cette catharsis collective n'est quasiment jamais réalisée, l'Éros est constipé, bloqué, et la plupart des individus le recherche dans la relation personnelle puisqu'il n'est pas trouvé ailleurs dans la vie. Voilà comment on finit par introduire compassion, terreur et catharsis dans les liaisons amoureuses. On cherche l'union érotique orgasmique avec la personne aimée, alors qu'aucune relation ne peut supporter une telle pression. C'est ce déplacement qui explique qu'il y ait des attentes aussi énormes sur le plan sentimental. Et ce qui est plus grave, c'est que l'Éros disparaît progressivement (car on l'épuise dans la relation unique) ce qui produit une quête sans fin d'une autre rencontre, pour une nouvelle expérience érotique. Cette quête produit aujourd'hui des divorces ou des séparations à répétition, ou pour ceux qui s'abritent encore derrière une certaine morale bourgeoise et/ou religieuse, des liaisons extra-conjugales ou pire encore, des frustrations compensées psychologiquement de diverses manières.
En conclusion, précisons que l'Éros a besoin de mystère et d'inconnu en permanence. C'est le dieu du monde souterrain qui réside dans le royaume de l'invisible. Ce n'est que par l'obscurité, par l'ambiguïté, par la plongée dans l'inconnu, que l'érotisme peut survenir. Il faudrait s'efforcer de garder un jardin secret dans son mariage. Or, on veut que son conjoint soit aussi son meilleur ami (Philia) en plus de satisfaire son Épithunia. Et, pour couronner le tout il doit également tenir éveillée, la passion romantique en vous faisant soupirer et frémir afin de maintenir votre Éros en vie. Comment conserver une aura de mystère avec son meilleur ami ?
c. AGAPÈ :
Qui plus est, vous et votre partenaire ne devez pas seulement partager Épithunia, Philia et Éros, mais aussi AGAPÈ qui est une forme d'amour généreuse, divine, détachée, ce qui n'est d'ailleurs pas aisé à réaliser dans le mariage. Certaines personnes pourraient penser que c'est ce dernier élément qui motive les gens à s'unir et qu'il est fatalement présent lors de l'attirance entre deux êtres. Ce n'est pas le cas, les attirances étant quasiment toujours le fruit de compensations névrotiques, l'autre éveillant en nous la mémoire d'un besoin inassouvi (de nature très variée selon les individus mais qui sont toujours dans les domaines de l'amour évoqués préalablement).
Agapè demande que l'union soit ouverte, que le partenaire nous aime suffisamment pour nous laisser partir et avoir d'autres relations (pas forcément sexuelles) sans éprouver de jalousie. Mais si je ne suis pas censé être jaloux, comment puis-je être érotique ? Cruel dilemme ! Nous en demandons vraiment trop à nos relations.
En y incluant Agapè (sans le travail sur soi adéquat) qui est le désir de contacter le divin par l'intermédiaire d'un partenaire, nous voulons vivre 4 formes d'amour dans le mariage. Aucune union traditionnelle ne peut supporter un tel fardeau car dans une union traditionnelle peu de couples a réellement fait de "travail sur soi", et encore, quasiment aucun ne l'a réalisé jusqu'au bout (atteindre Kether dans l'Arbre sephirotique ou aller jusqu'au bout de l'Œuvre au Rouge alchimique).
Or, la réussite éventuelle suppose que les partenaires aient déposé le fardeau de leurs ambiguïtés issues de l'héritage familial, gommé les névroses compensatoires et se soient ouverts à une dimension spirituelle de la vie. C'est seulement à partir de cette ouverture que l'on peut commencer à se faire une petite idée du Partage.
La compréhension du mot "partage" dans le domaine de l'amour est intimement lié aux "Agapes" car faire les agapes jadis, c'était partager (frugalement) un repas avec ceux que l'on aimait (Jésus et ses disciples), c'est-à-dire ceux avec lesquels on était en phase au niveau du cœur (voir le rituel de la Mémoire du Sacrifice proposé par Dieu dans Sa Révélation à Arès, aux membres de fraternités spirituelles). Ici commence à naître la notion de fraternité. Ce mouvement de partage dans la fraternité ne peut pas apparaître s'il n'y a pas convergence au préalable dans la pensée spirituelle. Cela sublime alors les autres formes d'amour : c'est uniquement le mouvement du cœur qui peut aller jusqu'à se sacrifier pour l'autre, accepter par exemple que l'autre quitte le foyer pour trouver son bonheur ailleurs.
Au-delà de "l'ami philia", le partenaire devient un frère par rapport à Dieu-le-Père ; il sera aussi l’artisan capable de nous aider à devenir nous-mêmes, tant sur un plan psychologique que spirituel (Agapè vient, dès qu'on arrive à dépasser notre orgueil et nos peurs). Encore faut-il qu'il ne reste plus de frustrations (réconciliation avec son frère) et que les partenaires aient réellement vécu toutes les phases de l'amour. Nécessité donc d'être devenus adultes (sortis de la dualité) et également de canaliser tout ou partie de notre énergie érotique dans notre travail (thérapie, arts, danse, théâtre) ou toute activité créatrice. Nous nous devons d'avoir des amis hors mariage avec lesquels nous vivrons Philia tout en canalisant notre besoin d'Epithunia dans les soins que nous portons à notre propre corps (par exemple se masser ou se faire masser régulièrement).
Lorsque les trois éléments, Eros, Philia et Agape sont réunis dans le rapport sexuel, cela donne alors comme une sorte de "nitroglycérine explosant au ralenti et en vagues de 8 hertz"(expression empruntée à Bernard Werber de son livre L'ultime secret – ce qui reste à mesurer). C'est peut-être l'amour qu'ont chanté les poètes, même s'ils ne l'ont jamais connu. Sur un plan énergétique c'est l'activation en même temps des chakras 2, 4 et 6.
L'onde qui émane alors de ce couple irradie tout autour et peut déclencher des ouvertures de conscience sur les personnes côtoyées. Mais surtout, c'est la propre conscience des partenaires qui va s'en trouver modifiée, permettant ainsi l'accès à un nouveau niveau de conscience, auquel on peut accéder par ailleurs par un travail psycho-spirituel et qui correspond, sur l'Arbre des Sephiroth, au stade après Aïn et le vécu du chaos originel. C'est l'ouverture vers une conscience cosmique à laquelle tous les humains sont appelés à vivre s'ils veulent un jour, réussir à construire une Nouvelle Société, qu'on peut appeler Eden.
En astrologie on
associe à cette phase de l'amour le signe du Verseau régi par Uranus.
Contrairement à ce que la Religion a voulu nous inculquer, l'Amour de Dieu pour
l'Homme n'est pas asexué, pour un "frère" et une "sœur"
spiritualisés (s'ils sont appelés à vivre ensemble bien sûr) et le signe du
Verseau ne l'est pas non plus.
Non seulement le Verseau contient tout ce que nous ont appris Éros et Philia, mais il fait un pas de plus en intégrant un nouveau sentiment : "je t'aime suffisamment pour te laisser être ce que tu es", propre à Agapé. Son amour désintéressé est celui de l'Éveilleur pour l'Éveillé. Uranus est présent car c'est l'ultime éclair de conscience qui brise et fait éclater l'ego.
Il peut être certes aussi douloureux que l'amour érotique plutonien parce qu'il bouleverse et nous révèle sur nous-mêmes des vérités auxquelles on n'aurait jamais pensé. Le Verseau (dans son archétype) contrairement aux idées reçues, n'est pas sociable car plutôt que de se lancer dans des bavardages sans intérêt avec ses semblables, il préfèrera rester seul ou alors il s'investira pour l'ensemble de l'humanité.
Pour qu'un thérapeute puisse mettre fin à une thérapie, il doit pouvoir accéder à Agapè, ressentir envers son client cette forme d'amour qui consiste à lui rendre sa liberté ; bien entendu il ne sera pas fâché lorsque des clients le quitteront et ne donneront plus signe de vie. Leur départ est plutôt le signe qu'il commençait à vivre Agapè.
En conclusion Agapè est ce désir, présent en chacun de nous, d'offrir à autrui, par amour, ce que nous ont appris nos pérégrinations et nos souffrances. Philia et son support Lion-Soleil représente le héros qui s'éveillant à sa divinité, se lance dans ce voyage rédempteur ; or celui-ci ne sera pas complet s'il ne ramenait quelque chose de précieux pour l'offrir et le partager avec tous. Bien entendu lorsqu'on vit Agapè (sans négliger Éros et Philia) la relation sexuelle est sublimée, en même temps que naît un détachement spiritualisé que les bouddhistes accomplis connaissent bien. C'est le couronnement de l'Amour.
Les déviances à ce dernier niveau existent lorsque tous les éléments de l'amour n'ont pas été vécus comme précisé ci-dessus :
· Compte tenu du plaisir éprouvé lors de l’accouplement, les partenaires ne se retrouvent que pour se donner du plaisir en dehors de tout contexte constructif ou spirituel. C’est le plaisir pour le plaisir qui rejoint le même mouvement psycho-énergétique que celui des relations amicales et des sorties festives. On s’étourdit dans la relation d’amour qui n’est plus que sexuelle.
· La rencontre avec l’autre est la conséquence d’une projection de notre inconscient, en vertu d’un déséquilibre psychologique issu de l’enfance. Nous sommes ici au stade de la constitution d’un couple dit névrotique, et le plus bel exemple serait la rencontre d’un sadique avec une masochiste. Mais quels que soient les problèmes psychologiques, ils trouvent toujours leur exutoire dans la constitution de ce type de couple, qui, bien entendu, finit par se rompre, dès que l’un ou l’autre, ou les deux prennent conscience de la compensation psychologique.
· On a vu des couples constitués essentiellement sur la base de l'amour-Philia (exemple de ce que l'on appelle le mariage d'intérêt). Cela peut être harmonieux, comme peut l'être une relation amicale. Mais il ne faut pas attendre que cette union soit le foyer d'un mouvement d'élévation pour ses membres (et je pense aussi aux enfants éventuellement issus de cette union, qui auront une vision de l'amour complètement déformée).
· Il existe aussi des couples construits sur l’illusion d’une fraternité du fait d’un aveuglement spirituel. C’est fréquemment le cas des couples qui se sont formés au sein de communautés spirituelles et qui sont restés aveuglés par leur convergence idéologique. En fonction des règles internes et de leurs convictions religieuses, certains de ces couples ne se détruisent pas, mais vivent pleinement dans l’illusion, souvent en créant par ailleurs, en cachette, de nouvelles relations amoureuses (car bien sûr leur corps et leur psyché a été privées des autres étapes de l'amour). En fait, ces personnes n’ont jamais réglé leurs problématiques d’enfance qu’ils ont compensées de diverses manières, notamment par des règles ou un dogme.
On peut donc se demander si un couple doit réellement se constituer, tant que chacun n’a pas réglé ses problématiques d’enfance (reflets de la blessure d'incarnation), c’est-à-dire tant qu’il n’a pas commencé la construction de son être. Dans cette hypothèse, il y aurait certainement moins de conflits et quasiment plus jamais de divorces, ce qui devient aujourd’hui un véritable marché et une aubaine financière pour le lobby des avocats.
Mais sans courir jusqu'à cet extrême, ce qui serait contraire à la volonté de Dieu en matière de couple, car en effet, Jésus dit au Frère Michel dans la Révélation d'Arès (Veillée 16/5) :
"Tu vivras sans pompe ni artifice auprès de ton épouse et de ta descendance comme tu as vécu jusqu'alors".
Ou encore :
"Voilà:
J'ai vu les épousailles dans les cœurs des jeunes gens dès qu'ils se sont
aimés, quand ils ont désiré connaître leurs corps, leur vœu secret, Je l'ai
scellé.
Mais avant de connaître leurs corps, car c'est une œuvre sacrée, ils viendront à l'Assemblée, qui priera avec eux selon que tu l'établiras, pour que le Père leur fasse don du regard des anges, les yeux qui rendent pures leurs nudités, qui les dérobent aux aguets du tentateur lubrique…" (Veillée 33/21-22)
Et aussi :
"Je t'ai donné une
épouse et J'ai béni vos épousailles ; elle est éprise de toi pour t'être un
réconfort ; l'étreinte de son sein affermit ton cœur, elle te verse à boire, te
sert elle-même le soir quand tu as peiné tout le jour ; qu'elle vive toujours
auprès de toi à la lisière de Mon Champ, sur
les sentiers de Mes Montagnes
Ne sois pas comme les ambitieux qui éloignent femmes et enfants, se vêtent de la tunique des vierges, croyant s'élever en vertu devant les hommes et croyant Me servir mieux…" (Veillée38/6-7)
Il faut reconnaître que les rencontres entre les êtres ne sont jamais
fortuites. Un homme et une femme attirés l’un vers l’autre n’ont pas forcément
un avenir de fraternité à réaliser ensemble (on peut s'être trompé égaré dans
notre jeunesse par nos névroses), mais en tout cas, la pulsion qui les
rapproche, n’est jamais innocente d’un point de vue psycho-cosmique. En effet,
ils ont forcément quelque chose à faire ensemble, ne serait-ce que se mieux
connaître par le jeu de miroir (l'autre sera de toute façon le reflet
nécessaire pour mettre en évidence les névroses).
Comme toutes les rencontres dans la vie, les rencontres affectives sont également les moyens que prend l’Univers pour aider l’Homme à se construire à travers la relation. Aussi, au moment d'une éventuelle séparation, sachons remercier l’autre de la période passée avec lui, d’autant plus si elle a permis de nous grandir.
Enfin, je précise que, selon le profil des individus et de leurs forces énergétiques, certains seront plus enclins que d'autres à vivre telle ou telle phase de l'amour.
Pour exemple, ceux qui seraient à dominance Scorpion vont plutôt vivre dans la dimension érotique, ce qui n'est pas forcément plus facile que ne pas la vivre du tout, avec les différences suivantes :
· Celui qui vit l'érotisme le sait mais la société pudique lui met en permanence des bâtons dans les roues et il est obligé de se réfréner dans ses "ardeurs" ou de se cacher.
· Celui qui est en manque (naturellement ou à cause d'une blessure psycho-émotionnelle), ne sait pas qu'il lui faut vivre cette dimension, car il ne fait pas le rapprochement entre ce manque et ses conséquences psycho-physiologiques (maladies, déprimes et autres comportements stressants).
Le manque naturel doit alors être compensé par des activités artistiques et créatives comme décrites plus haut.
Précisons que dans un couple, il vaut mieux que les pulsions naturelles s'harmonisent (en astrologie nous regarderons les positions de la Lune, de Vénus, de l'ascendant et de Junon et leurs différents aspects), sinon, un moment ou à un autre, les personnes ne pourront plus supporter les trop grandes différenciations et ce, malgré un regard fraternel porté l'un sur l'autre.
Au-delà d'un débat sur l'existence des âmes-jumelles ou des âmes-sœurs, nous constatons, notamment par l'astrologie, que des personnes de sexes opposés sont vraiment faites pour vivre ensemble car leurs énergies se complètent bien pour la réalisation d'actions dans la société. Toutefois, elles arriveront ensemble au terme de leur challenge de vie (que le Yi-Jing nous indique aussi) que si elles expérimentent et vivent toutes les phases de l'amour et surtout si elles réalisent sur elles, le travail nécessaire au détachement et au dépassement de leurs problématiques d'incarnation (blessures).
Ce type de couple est assez rare puisqu'il sous-entend que chacune des parties ait réalisé son SOI, séparément ou ensemble. Ils se rencontrent donc souvent sur le tard (après 50 ou 60 ans – sauf s'ils ont eu la force de caractère de se supporter et de grandir ensemble) et l'un des deux peut d'ailleurs être plus âgé que l'autre. Mais compte tenu de ce que nous avons lu ci-dessus, cette différence ne pose pas de problème car a priori, ces personnes ont non seulement une philosophie commune mais également des objectifs de vie en concordance ou qui se complètent. Le seul problème pouvant exister, est celui de la société qui ne comprend pas cette différence d'âge, excepté chez les artistes. De toute façon, le simple fait de leurs types d'activités les fait considérer, la plupart du temps, comme des marginaux ; alors un peu plus, un peu moins...
NB : on peut faire quelques expérimentations de l'Agapè dans la mesure où l'on ouvre son cœur à l'autre, dans un esprit de fraternité, d'acceptation de sa différence et sans vouloir lui imposer quoi que ce soit ou prendre le pouvoir sur lui. Mais cela ne fonctionnera réellement que si cet autre est conscient de vouloir aussi le faire et donc décide de réaliser le même mouvement. Cette énergie issue de deux parties crée automatiquement une bulle énergétique d'amour qui va rayonner autour de soi et dont l'environnement va profiter. Quand on a compris ce processus (voir la 9ème prophétie du livre de Redfield "la prophétie des Andes"), on comprendra alors que l'équilibre fraternel entre les Hommes dans un village, une cité, une région... et les peuples du monde, résiderait essentiellement en ce mécanisme et donc que les déséquilibres relèvent bien du manque d'amour.
A noter que lorsqu'une seule des parties décide d'entamer ce mouvement (don de soi, acceptation des différences, non-jugement...) sans qu'elle reçoive elle-même la même énergie en échange, elle va s'épuiser et ainsi nuire à sa santé physique par une déperdition énergétique. On s'étonne souvent de rencontrer des personnes qu'on dit avoir une grande ouverture spirituelle souffrir de maux dont on s'explique mal la provenance : cherchez donc du côté des motivations de "son cœur sur la main" et de l'attente d'un retour qui ne vient jamais... ou si peu. Dans ce cas, tant qu'on a pas assimiler le principe d'amour évangélique, on peut compenser un tant soit peu ses manques, en allant réaliser un échange d'énergie d'amour avec la nature (montagne, forêt, rivières...) et en offrant son amour à la nature qui nous le rend automatiquement : on appelle cela, la recharge énergétique.
Quelques mots sur les émotions (E-motion = mouvement intérieur).
Un acte extérieur subi crée un mouvement intérieur en vertu d’un déséquilibre du Moi.
Comme nous l’avons vu, le Moi se constitue au fil des années au fur et à mesure des relations qui se créent entre un être et ses proches (famille, amis, conjoint, collègues…). Ce qui veut dire que ce Moi est par principe imparfait et que la vraie nature d’un être est toujours masquée par un "Sur Moi" protecteur. Si l’être a besoin d’une protection c’est qu’il risque de ressentir de la douleur lorsqu’il se trouve confronté à certaines situations. Or, les situations douloureuses ne le sont que par un ressenti personnel (le voisin ne ressentira pas la même chose du même acte).
En fait une douleur ne s’éveille que sur une blessure non cicatrisée. Cela nous renvoie donc à un choc psychologique que l’être a subi dans son enfance (ou dans le ventre de sa mère) ou qu’il s’imagine avoir subi (le développé de ceci fait partie de formation en psycho-généalogie spirituelle et alchimique).
Chaque fois que la blessure sera ravivée dans une situation donnée, une douleur intérieure se déclenchera et se manifestera sous forme d’émotion.
La suite classique d’une émotion est la réaction qui peut être soit simplement intérieure (déstabilisation d’un fonctionnement organique), soit épidermique (rougeurs, palissement, tremblements, éruption cutanée…), soit verbalisée (colère, cris, pleurs, rires), soit gesticulée (mouvements incontrôlés, violence) soit somatisée (déclenchement d’une maladie, d’une allergie).
On ne doit surtout pas confondre l’émotion et le sentiment qui lui, est le véritable mouvement du cœur et est inspiré par le divin en nous.
Le sentiment de peine relève du stade de l’Amour érotique comme nous l'avons vu dans le mouvement terreur-compassion. Dans ce cas, on partage la douleur de l’autre, notre être vit sa situation désagréable ou douloureuse, cela fait partie du travail de la catharsis. C’est complètement différent d’une émotion qui, elle, est issue de notre propre douleur. Par comparaison et opposition, dans l'amour agapique on ne développe aucun sentiment de peine puisqu'on est dans l'amour inconditionnel. Même le sentiment de joie qui est issu du plaisir que l’on obtient d’un acte agréable et plaisant, se trouve transformé par l'Agapè ; on est au delà du plaisir car on fait toujours l’acte juste, au bon moment et au bon endroit (synchronicité des évènements) qui donne une sensation de plénitude.
La notion de plénitude a sûrement un jour ou l’autre été éprouvé par vous, dans certaines occasions, comme une promesse de ce que pourra être l’état de communion avec le Divin, mais surtout pour vous montrer ce que l’Amour est réellement. Mais tant que vous n’aurez pas réalisé votre unicité, ce sentiment de totalité et d’ampleur ne se manifestera jamais que d’une manière fugitive, toujours trop courte. A vous donc de faire durer cet instant.
Travail sur soi.
Donc la forme d'amour que nous exprimons peut être :
· soit l'expression réelle de notre Soi c'est-à-dire en rapport avec notre archétype divin d'incarnation
· soit le reflet de nos manques, de nos névroses compensatrices et bien sûr de tous les conflits qui empoisonnent nos relations.
Je vous propose d'établir la liste suivante et pour ceux qui pratiquent la radiesthésie, de disposer cette liste sur un cadran (demi-camembert) :
Amour parental affectif pur (amour génésique)
Amour infantile (fusion)
Amour possessif
Amour filial (respect et reconnaissance)
Amour protecteur (parent sauveur)
Amour dominateur (parent normatif)
Amour érotique (liberté des pulsions)
Amour épithunia (pulsion sexuelle pure)
Amour intellectualisé ou philosophique (Philia)
Amour agapique (partage et fraternité)
Amour universel ou christique ou évangélique.
Ensuite posez-vous les questions suivantes :
Quelle est la forme d'amour qui vous manque aujourd'hui, que vous n'exprimez pas et/ou que vous ne recevez pas ?
Sous quelle forme d'expression de l'amour on vous voit extérieurement (apparence) ?
Quelle est la forme d'amour que vous exprimez réellement aujourd'hui émanant du fond de vous-même (peut être soit une expression compensatrice à une blessure soit la forme d'amour en accord avec votre être – à vérifier avec le test suivant) ?
Quelle est la forme d'amour que votre nature vous demande de vivre et d'exprimer en ce moment ?
Méditer sur les
réponses et aller voir votre psychothérapeute préféré pour trouver avec lui les
causes de vos décalages éventuels.
(1)
D'après
les études de Lucy Vincent - La formule du désir chez Albin Michel – cette
intensité ne durerait que 3 ans et serait liée au principe de reproduction, qui
n'est qu'une mémoire inconsciente de survie de l'espèce.
(2)
Catharsis
: Apaisement des passions, libération affective.
Les voies du
cœur et de la pénitence avec l'Amoureux du tarot
À cet Amoureux se pose le problème du
choix entre deux positions apparemment inconciliables.
Or, il faut savoir que dans
l'incarnation humaine le problème du choix est toujours une mise à l'épreuve, à
commencer par celle d'Adam en Eden. De là vient le système binaire (qui
n'existe pas en Eden) avec la notion du tentateur, le Satan, qui serait
l'envers du bon, du beau et du vrai. En fait, il n'y a pas de bon et de mauvais
car nous renfermons toutes les possibilités en potentialités : c'est nous-mêmes
qui nous créons des dualités pour nous éprouver nous-mêmes et trouver une autre
voie qui est hors du système binaire et que notre partie divine veut que nous
trouvions.
Or, l'astrologie nous le montre par
toutes les positions en Signes et en Maisons qui ont toujours leur opposé (et
finalement complémentaire) en face. C'est ainsi que nous sommes autant
propriétaire d'une certaine énergie que de son contraire : Nœud Nord et Nœud
Sud, Porte Invisible et Visible de Chiron, Lune noire et Points Phoebus/Priape.
Avec le signe solaire et son opposé nous comprenons que ce n'est ni l'un ni
l'autre que nous devons vivre, mais un point central entre les deux qui tient
des deux énergies.
Le défi en question est quasiment un
Kõan japonais : comment trouver à l'intérieur d'un système binaire, un
troisième point relevant donc d'un système ternaire (ou unitaire puisque c'est
vers cela que l'on tend) ? Ce troisième point devant être aussi vrai que les
deux autres !
C'est ce que la carte de l'Amoureux veut nous dire avec la présence de Cupidon symbolisant l'Esprit : trouvons le troisième point, l'autre solution que notre esprit dualiste ne peut trouver qu'en levant les yeux vers la voie de l'Esprit Saint, ou en écoutant la "Petite voix" intérieure, qui n'est pas de ce monde… duel.
Dans la mythologique grecque, le jeune Hercule ayant achevé sa formation auprès du centaure Chiron, se demande quel emploi il va devoir faire dans la vie de ses puissantes facultés développées. S'étant enfoncé dans la solitude afin de se recueillir, deux femmes d'une rare beauté lui apparurent soudain, l'invitant chacune à le suivre. La première, La Vertu, lui fit entrevoir une existence de lutte, d'efforts incessants, en vue du triomphe par le courage et l'énergie. L'autre, La Mollesse, pour ne pas dire le Vice ou la Luxure, engagea le jeune homme à jouir paisiblement de la vie en s'abandonnant à ses douceurs et en profitant des avantages qu'elle offre à qui sait borner son ambition.
S'inspirant de cette scène, la sixième clé du Tarot nous montre un jouvenceau arrêté à l'intersection de deux routes, les bras croisés (non acte), les yeux baissés, incertain de la direction à suivre. Sollicité, comme Hercule, par une reine austère qui ne promet que des satisfactions morales, et par une bacchante dispensatrice de plaisirs faciles, l'Amoureux hésite. Son choix n'est pas arrêté d'avance, car il n'a pas le cœur du héros – comme chacun de nous - prédestiné à l'accomplissement de douze travaux extraordinaires. Ce n'est qu'un simple mortel, accessible à toutes les tentations et partagé dans ses sentiments, comme l'indique symboliquement d'ailleurs, les couleurs de son costume qui sont alternativement rouge et verte, couleur du sang (énergie, courage) et de la végétation (vitalité passive, langueur, inaction). Il s'agit donc bien d'un être humain ballotté entre ses désirs.
Au-dessus, dans un ovale lumineux nous voyons un Cupidon aux ailes rouge et bleue (androgyne), prêt à décocher une flèche sur la tête du jouvenceau perplexe. Il est la force d'agir que nous appelons à la rescousse dès que nous avons fait un choix et que nous voulons passer dans l'acte. Mais il peut être aussi celui qui, comme pour Achille, reçoit une flèche meurtrière si nous avons fait le mauvais choix et que ce choix est teinté de vanité et/ou d'orgueil.
Mais Cupidon c'est bien plus encore ? Nous y reviendrons lorsque nous aborderons le processus évolutif alchimique.
En revanche, l'Amoureux peut devenir l'initié du Grand Œuvre humanitaire qui a réussi à combiner Volonté et Amour et en a terminé avec son apprentissage du Maître du Cœur dans la 6ème Sephira "Tiphereth". On peut y voir la réussite du mariage de l'âme humaine (Eau) et de l'Esprit divin (Feu) (1) sans pour autant être encore adoubé de l'énergie christique. Aimer au point de ne plus exister que pour autrui, tel est l'objectif de l'Amoureux.
Il devra donc apprendre à aimer ce qui est et non ce qu'il aimerait que ce soit. Pour cela il lui faudra faire une descente en Lilith afin de "régler son compte" au karma familial, en apprenant à ne plus se sacrifier pour sa famille. Il devra se dés-encorder de ses parents, grands-parents et même de ses enfants en coupant ledit cordon héréditaire (2). Si le cordon n'a pas été coupé, l'être va être amené inconsciemment à briser la morale ambiante du clan : c'est la rébellion de l'adolescence que connaissent bien les parents. Il va donc "purger" (faire son purgatoire) avant tous les membres de la famille restés dans l'inconscience, se séparer de la grappe humaine héréditaire qui voudrait faire de lui un bouc-émissaire, à travers la plupart du temps une culpabilité.
Il fait ainsi lâcher-prise aux dualités ancestrales du passé et de l'avenir qu'on voudrait lui voir construire, tout en gardant fidélité à ses ressentis qui vont se clarifier de jour en jour pour faire apparaître, un jour, son "idéal d'incarnation", qui en astrologie est représenté par la Lune Noire aspect Licorne, et en alchimie par Eve.
Le dilemme de l'Amoureux est la crainte en abandonnant quelqu'un, de provoquer sa mort ; d'où cette infinie tactique d'attente, d'hésitation avant de pouvoir se dégager radicalement de l'emprise du passé. Il sait que si un quelconque événement de la destinée d'autrui lui était confié, cela le jetterait en bas de l'édifice intérieur qu'il a commencé à construire. L'être qui se trouve à cette phase ne trouvera l'issue de sa problématique qu'en se connectant à son être céleste, hors de toute dualité, dans une troisième voie qui est hors du conflit entre abandonner et ne pas abandonner. Alors, il lui faudra parfois, être futile, voire menteur, mais cela fera avancer les choses. En tout cas, il faudra qu'il arrive à désamorcer l'envie "cupide" d'accumuler, de tout garder, de maintenir les deux femmes avec lui, et arriver à se séparer de "Cupidon" pour aller ver "Éros". Il lui sera alors donné de trouver un axe de vie en une sage "Sophia" qui solubilise le pour et le contre (3). Sophia est la 3ème femme que l'on rencontre lorsque nous vivons correctement toutes les phases de l'amour érotique (revoir les différentes descriptions de l'Amour).
A ce niveau de son évolution, l'être va apprendre ce qu'est la fidélité dans un couple, et bien entendu, à la base, comprendre ce que peut être un couple. Ici, tout est affaire de lucidité dans la conscience et cet éclairage ne nous vient que par l'Esprit qu'on rencontre en Éros. Bien entendu, nous trouverons notre parèdre dans le monde des Hommes et toute rencontre (même celle qui échoue au bout d'un moment) est précieuse, tant qu'on ne perd pas son âme pour le bénéfice de la perpétuation des secrets familiaux, de peurs nouées, de programmes morbides ou suicidaires ancrés, de dogmes moraux généalogiques, eux-mêmes pourvoyeurs de nourriture des égrégores.
Quelque fois, il faut accepter de remettre en question son couple, se séparer, afin de rester fidèle à l'engagement avec soi-même (sa Licorne) ; si, sous prétexte de rester dans la correction morale superficielle du relationnel bon genre, il y aura refoulement par rapport à son propre inconscient, la vie se poursuivant comme de gros aménagements pervers et faux. Notre inconscient incompris se manifestera alors d'une autre façon, notamment sous forme de psychoses, de dépressions, maladies qui n'iront qu'en s'aggravant. Le tout en connexion avec des égrégores de plus en plus parasitaires. Sans oublier que par nos mensonges inconscients, l'on perpétuera un saccage sur les générations futures. Nous devons donc rester fidèles au cœur philosophique !
En développement alchimique, si nous en avons fini avec l'Œuvre au Noir en tordant le cou à Lilith, car nous avons compris que notre "moi" n'était finalement qu'un "sur-moi" de protection pour ne point souffrir de la blessure d'incarnation (correspondant globalement au symbole de la chute d'Adam), il va nous falloir également conscientiser le véritable visage d'Ève, en tant que maîtresse de l'Œuvre au Blanc. Rappelons-nous, que nous sommes au centre du quadrilatère Hod- Netzah, Hesed et Geburah , ces 4 Sephiroth limitant le laboratoire de l'Œuvre au Blanc.
Il y a sept étapes à franchir avant de pouvoir se présenter devant la Porte des Dieux. En redescendant l'Arbre alchimique (ou Arbre des Sephiroth), ce sont les 7 "lavations" (4) alchimiques que nous devrons exécuter afin de rendre de nouveau blanche, la pierre qui a été noircie. Notamment, nous allons mettre à jour le processus de la dualité sur lequel est bâti toute vie humaine, puis nous vérifierons si nous continuons à rejeter notre karma archétypique et les héritages psychologiques. Nous mettrons également au jour, tous les personnages fictifs que nous avons créés, qui sont comme des poupées russes emboîtées l'une dans l'autre. La dernière extérieure n'est pas à dédaigner car elle est très piégeante : en effet on ne voit qu'elle et pourtant elle contient toutes les autres. Il faudra donc l'aborder avec circonspection, l'ouvrir tout doucement en évitant de faire des dégâts par précipitation et comme on dit, ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Un moment subtil psychologique doit être donné à la conscience avant d'entrer dans les couches subtiles de ce personnage.
Quand les deux aspects alchimiques (passé et futur à ramener au présent dans le Je Suis) de la carte de l'Amoureux se dégagent dans l'être, c'est qu'en même temps, dans la vie familiale et sociétale, l'entourage est poussé à se révéler à lui-même, le démasquage a lieu pour tous. En effet, c'est bien joli d'entrer dans ses propres profondeurs, dans des non-décisions par rapport à des personnes, encore faut-il s'attendre à des répercussions qu'il faudra assumer. Il va falloir accepter d'endosser, pendant un temps de maturation dans la conscience, la violence qui monte des inconscients de notre entourage. Donc des coupures sont à prévoir de même que lui-même, l'Amoureux, devra accepter de perdre certains de ses acquis temporels (par seulement matériels).
A travers ces temps de maturation, l'être va s'élever dans une philosophie de Feu (préparation à l'Œuvre au Rouge), dans le ciel de l'Amour, dans son aspect Éros (la phase Agapè ne sera vécue que dans le triangle supérieur de l'Arbre) avec sa mort alchimique qui est en même temps élévation (notamment si la relation sexuelle est vécue dans la conscience spirituelle d'Éros).
L'Amoureux est donc une carte de centrage personnel au milieu des tiraillements inhérents au monde temporel. Cet arcane nous apprend à intégrer les rythmes extérieurs sans jugements moraux hâtifs, nous purgeant ainsi de mémoires en souffrance (en attente d'où douleur), de karmas collectifs et individuels. Cet Amoureux nous impulse à vivre les 12 énergies archétypales du zodiaque, afin de les incorporer dans un vivant actualisé en conscience grandissante (5). En rompant désormais avec la mère-épouse ou son père-époux, on peut ainsi quitter l'éternel jeune homme du Tarot et se poser dans un âge qui avance vers le "sans âge".
On pourrait supposer que l'avenir nous fait vieillir, alors qu'en vérité, l'avenir nous ramène vers la jeunesse, dans la mesure où nous nous connectons à une authentique verticalité. Celui qui suit le chemin du Tarot, de l'Arbre des Sephiroth et du processus alchimique va vivre dans un Présent vivant et sans âge, comme dans un bain de jouvence inaltérable. La symbolique que porte cette carte n°6 est plus que la représentation d'archétypes, elle est aussi la promesse vivante de notre résurrection ou de notre régénération cellulaire (voir Révélation d'Arès XXXV- 20
"Sur son chaume bouillonne la moelle, se replante la jambe encore, la flamme revêt la peau").
Conclusion : fin de l'Œuvre au Blanc et
préparation au passage de la Porte des Dieux
Il y a quelque chose de fondamental à
comprendre à cet étage Tiphereth : nous voudrions bien ouvrir une certaine porte – celle des Dieux – qui
préfigure la naissance du Moi. En effet, la marche dans le quadrilatère, à
l'instar des Hébreux qui cheminèrent pendant 40 ans dans le désert à la
recherche de leur Terre Promise, n'a d'autre but que d'identifier son Moi
(l'ascendant en Astrologie pulsé par la Licorne) pour pouvoir le vivre
pleinement dans le triangle supérieur (et dans le domaine signifié par le Nœud
Nord de la Lune associé à la Lune noire/Licorne). Ce n'est que lorsque l'œuvre au Blanc est accomplie, que
l'Homme devient réellement "Initié", apte à remplir sa mission
d'être.
C'est bien pourquoi, nous mettons en garde les étudiants en sagesse
contre le risque de vouloir mettre en œuvre déjà à cet étage, une nouvelle
profession, de nouvelles relations en coupant avec les anciennes, et comble de
l'orgueil, de se croire déjà l'élu des Dieux avec par exemple une mission de
sauvetage de l'humanité. Ce serait alors malheureusement l'expérience de la
carte du Tarot n° 16, la Tour Foudroyée, qui correspond en Spagyrie à l'Arbre
de la Lumière, à l'Entité des Esprits, à la possession luciférienne. Nous
serions encore dans l'illusion de la spiritualité, en relation avec le
macrocosme luciférien-jupitérien.
Nous serions encore prisonniers, mais cette fois-ci d'entités
spirituelles plus élevées (rappelons que dans le triangle inférieur, nous
sommes dans l'Arbre de la Ténèbre, en relation avec des entités du bas astral,
égrégores ou âmes errantes) qui n'en utilisent pas moins notre corps et notre
âme pour leurs fins.
Lorsqu'ils sont investis de ces puissances, les thérapeutes deviennent
des médecins certes spirituels, qui soignent effectivement leurs semblables,
mais les maintiennent à un certain niveau de dépendance, d'eux-mêmes mais aussi
de ces entités qui ont besoin d'eux pour étayer la vérité duelle. On
reste toujours dans la dualité sans pour autant en faire la vraie expérience et
bien sûr, sans trouver le 3ème point que recherche inconsciemment
l'Amoureux. De ce fait, le "Médecin intérieur de Feu" ne peut se
révéler et doit s'effacer derrière ces Esprits lumineux qui entretiennent des
rituels pour une recherche permanente de "l'excellence" afin d'ériger
des temples parfaits, d'une blancheur immaculée. Ils ne sont finalement que le
bras séculier de l'Arbre de la Ténèbre il ne faut pas fraterniser avec eux !
Nous constaterons en arrivant dans le triangle supérieur qui correspond à
l'œuvre au Rouge et à l'Arbre de
Feu, que le véritable thérapeute est le Médecin fidèle de Paracelse, l'Homme du
UN, celui qui transmet l'énergie de guérison et se retire le plus rapidement
possible afin de ne point interférer dans le mécanisme de guérison que seul le
patient est à même de conduire. Cette énergie de guérison peut prendre les
formes les plus diverses, depuis la parole jusqu'au clin d'œil malicieux en
passant par l'apposition d'une main ou l'envoi d'une pensée.
Notre étudiant en sagesse, se doit de retourner à Geburah (la Justesse),
c'est-à-dire dans la manifestation de la Puissance/Possession connue en
Netzah/Hod, mais transformée par le jeu spirituel trompeur luciférien (selon
les personnes ce type de travail peut avoir été commencé en Hesed ou en
Geburah).
Vous aurez alors intérêt à regarder dans votre thème astrologique les
positions respectives de Jupiter et de Saturne (symbolique de la Puissance
paternelle) et des aspects favorables de ces planètes.
En tout état de cause, il faudra vous faire à l'idée que le blanc
immaculé n'est pas la couleur de votre réalisation et qu'il va falloir
retourner le tâcher avec le noir de Lilith, mais cette fois-ci accompagné de
Ève, celle qui accompagne l'être aimé (de Dieu), son féminin, au sens propre
(amis ou conjoint qu'on finira par lâcher pour Sophia) comme au figuré (le
féminin de notre être, sa partie "inaccomplie"). Il est nécessaire de
vous sentir à nouveau déséquilibré (vous l'avez été à la sortie du triangle
inférieur), de vous lancer dans certains projets sans tout comprendre de la
rupture avec l'ancienne logique, d'accepter les propositions apparemment
farfelues qu'on peut vous proposer, ce qui vous permettra de passer derrière
les apparences lucifériennes pour puiser directement à la philosophie du Feu.
C'est ainsi que vous pourrez vous préparer à vivre votre Nouveau Nom à
dimension prophétique (écrit sur la petite pierre blanche que cite Jean dans
son Évangile, et qui était noire à l'origine).
(1) Nous retrouvons ce principe dans
l'hexagramme du YI Jing n°63, que d'aucuns reçoivent à la naissance sans en
avoir pour autant la conscience, objet du passage en Tiphereth.
(2) En ce qui concerne les enfants, c'est
pendant leur éducation qu'il faut préparer cette fameuse coupure, afin d'éviter
qu'ils aient à la faire plus tard, d'une façon brutale, en mode thérapeutique
(le bon âge pour l'acte proprement dit, c'est vers 10/11 ans).
(3) Rappelons-nous que les 3 femmes sont des
archétypes. Les femmes y projetteront, bien évidemment, des images d'hommes.
(4) Il ne s'agit par simplement des lavages
mais des prises de conscience successives qui vont nous débarrasser de sept
"peaux" philosophiques incorrectes. Le chiffre 7 est symbolique mais
aussi réel : de nombreuses cultures l'emploient comme les Cathares avec le
séjour dans 7 grottes, jusqu'à la construction/destruction des 7 tours de
Milarepa aux Indes. En astrologie, en premier, il y a le personnage blessé lors
de son incarnation (Porte invisible de Chiron), puis les quatre personnages de
Lilith (croix karmique) et les deux visages de la Licorne (le personnage
idéalisé et celui qui a chuté) = 7. Sophia qui doit émerger, n'est aucun de
ceux-là, mais en même temps elle en découle car elle contient en son sein la
mémoire de leurs actes, certes justes pour ces personnages, mais faux en regard
de l'image de soi divinisé ou christisé.
(5) On n'est ainsi plus jamais affecté par l'Entité des
Astres puisqu'on les incorpore tous en devenant le zodiaque complet.
Prolongeons notre réflexion philosophie
par quelque chose beaucoup plus universel qui risque de déranger. En effet,
comme rien n'est bon ni mauvais, nous ne pouvons que constater que notre monde
est constitué de toutes sortes de mouvements (bons ou mauvais selon les valeurs
des uns et des autres qui en plus se contredisent souvent) qui s'entrecroisent,
se mélangent et finalement constituent ce que le monde est.
Tous les gouvernants du monde n'ont finalement qu'un
objectif pour leurs peuples, c'est de trouver un équilibre entre les
"bonnes actions" et les "décalages" guerriers,
d'appropriation, de soumission ou de destructions. C'est comme la comptabilité
en partie double – et les crises financières nous le démontrent bien, qui dit
appauvrissement de certains (personnes et pays) dit enrichissement d'autres et
celui qui gagne est aussi méprisable que celui qui perd car l'un et l'autre ont
fait le choix, le pari de gagner : c'est du poker – en valeur absolue, en
prenant en considération l'ensemble des éléments de notre planète, on ne peut
jamais avoir une balance qui penche d'un côté ou un autre : c'est
l'homéostasie. ("Initialement
élaborée et définie par Claude Bernard
l'homéostasie (du grec ὅμοιος, homoios, « similaire » et ἵστημι, histēmi, « immobile ») est la capacité que
peut avoir un système quelconque (ouvert ou fermé) à conserver son équilibre de
fonctionnement en dépit des contraintes qui lui sont extérieures. Selon Walter
Bradford Cannon, « l’homéostasie
est l’équilibre dynamique qui nous maintient en vie. »
L'homéostasie est la maintenance de l'ensemble des paramètres physico-chimiques
de l'organisme qui doivent rester relativement constants (glycémie,
température, taux de sel dans le sang, mais aussi dans la mer, etc.). D'ailleurs, la fixité du milieu intérieur est la
condition d'une vie libre et indépendante : c'est-à-dire que nous ne
devons pas trop nous préoccuper de l'environnement pour évoluer.
"(Wikipedia)
En effet, quand on se focalise sur cette définition
biologique de "homéostasie", on peut rapprocher la problématique de
l'évolution, de ce que le Créateur désire pour nous. Quand IL vilipende les
hommes quant à leurs turpitudes, tient-IL compte de l'environnement de l'homme
en termes d'excuses "pauvre homme qui se laisse tenter" ? Que nenni ;
souvenons-nous, IL n'a pas tergiversé pour chasser Adam du jardin d'Eden car il
avait goûté au fruit de l'Arbre du bien et du mal, nous dit la tradition. La
chute devient alors l'expérience que Dieu propose à l'homme "déchu"
pour sortir de cette alternative "bien-mal" et reprendre le chemin du
7ème jour pour se fondre avec son Dieu (voir explications sur la
Genèse chapitre II).
IL est toujours très ferme comme nous pouvons le lire dans
la Révélation d'Arès (veillée 27 v2/3) :
"N'incline pas
à se croire sauvés ceux qui s'entêtent à l'impénitence ; que ton cœur ne
fléchisse pas devant l'infortune des pécheurs endurcis, des pécheurs publics ou
ceux dont tu connais le secret.
La honte est salutaire ; leur honte, expose-la
sur les places et dans les conseils… sauve, ne juge pas !"
L'homme qui passe son temps à se donner des défis, avec comme objectif de gagner, de s'enrichir, oublie ou ne sait pas, que le principe de l'homéostasie s'applique toujours et que, forcément au bout de la chaîne actions-réactions il y a toujours des perdants pour faire l'équilibre, que ce soit au sein d'une famille, d'un pays ou du monde.
Le véritable défi proposé par Dieu à
l'homme n'est pas la recherche d'un équilibre (contrairement à l'erreur de
certaines philosophies orientales – et il vaudrait mieux se rapprocher de la
philo chinoise et du Tao pour comprendre le mécanisme binaire) mais celle du 3ème
point qui est la Voie du Créateur (mais c'est peut-être ce point que certaines
philo appellent point d'équilibre ?), celle que l'on va trouver en suivant Sa
Loi qu'IL nous rabâche depuis des siècles, d'une façon ou d'une autre, à
travers ses prophètes. La politique est une bonne représentation du système
avec dans quasiment tous les pays, une finalité bipolaire. Notons que certains
pays sud-américains ou orientaux ont tenté de sortir du mécanisme, d'une part
par la force (dictature) ou alors au nom de la religion (en Iran). Un autre
encore tente depuis des siècles de réussir le pari de l'équilibre (qu'il
appelle "bonheur"), c'est le Bhoutan, mais en interdisant les
tentations du monde moderne comme l'électronique (l'ermite en fait de même en
se retirant du monde, mais évolue-t-il ? Rappelons-nous que Jésus même en se
retirant au désert fut tenté par Satan).
Ainsi, l'homme pour s'élever se doit
d'être tenté, de faire les expériences de ses tentations puis d'avoir la force
de les rejeter en les transformant, c'est-à-dire en en changeant leur substance
par une permutation de leurs composants et par une sublimation.
Le Grand Œuvre alchimique n'est pas
autre chose que la finalité d'expériences successives de transformation de la
matière : la Pierre philosophale sa finalité n'est autre que ce fameux NOM que
chacun est seul à connaître (si tant est qu'il veuille le chercher), et qui
contient sa véritable identité qui n'est pas du monde binaire. Pour cela, il
faut bien sûr, arriver à passer la Porte des Dieux (Arbre des Sephiroth),
c'est-à-dire en laissant derrière soi toutes les certitudes et croyances de vie
qui ont permis de construire le Moi humain.
Au niveau d'un pays, l'organisation qui
saura prendre la troisième voie, celle de Dieu qui est la Voie du Cœur, aura de
grandes chances d'emporter les élections, quel que soit le pays en question.
Elle pourra alors emmener son peuple vers la réalisation de soi, en mettant en
place les structures éducatives et psychothérapeutiques indispensables.
Et justement, en Psycho-Spagyrie, on
associe la carte l'Amoureux au méridien chinois "Maître du cœur" qui
contrôle les énergies, protège l'organe cœur - qui est à la base du mouvement
de vie – et stabilise tous les méridiens de polarité Yin. C'est en quelque
sorte un premier ministre qui transmet les ordres du cœur à tous les organes,
en contrôlant les automatismes et en régulant la circulation du sang (sang
porteur du Moi : racine hébraïque du nom Adam). Lorsqu'il fonctionne bien, il
donne à l'individu une capacité à jouir de soi, grâce à l'absorption des
phénomènes d'anxiété et de peur. Ainsi, avant de comprendre et de trouver la 3ème
voie, est-il nécessaire que le corps retrouve une stabilisation au niveau des
émotions autant qu'au niveau de sa circulation sanguine.
Ainsi,
psychologiquement, peut-on structurer harmonieusement tous ses concepts de vie
et ses croyances, en en rejetant aucun, mais en
comprenant leur raison d'être, ce qui permettra de s'en détacher pour enfin
créer son "Je Suis".
Quand ce
méridien fonctionne mal, on peut constater des troubles sexuels et artériels,
des déséquilibres dans le relationnel, une alternance de pleurs et de rires,
une irritabilité, un manque de joie et de clarté mentale.
Observons-nous pour voir si nos
comportements deviennent des manies et surtout s'il on est en train de répéter
gestes et paroles de nos ascendants.
En psycho-Spagyrie la Kabbale est
toujours présente et notamment la symbolique des lettres hébraïques. C'est
ainsi que nous associons à ce stade thérapeutique, la lettre hébraïque Gimel (1), qui est l'initiale du mot "Gamal" qui
veut dire "chameau". Cet animal appelé le vaisseau du désert contient
en lui toute la symbolique du désert spirituel et de l'Eau de Vie. Ce mot
stigmatise tous les élans de l'intelligence et du cœur, le désir, la
jouissance, la possession, la puissance etc., qui vécus au niveau bas de
l'Arbre de la Connaissance, "humidifie" un temps notre vie et en sont
les moteurs ; mais que les chameaux qui nous servent de véhicule, viennent à
disparaître, notre vie redevient un désert.
Nous en trouvons un bon exemple avec le
désert que traversent les Hébreux (eux-mêmes symboles de l'humanité) ; sortis
de la matrice de leur enfance et de leur servitude égyptienne, les Hébreux
cheminent vers la "Terre promise" qui est l'Aleph final, lettre que
nous retrouvons associée à Kether (2). Or leur grand problème dans cette marche est le
manque d'eau, donc la soif. Mais le sens du symbole à comprendre, c'est le
manque d'Eau céleste, telle qu'elle est définie à travers la parabole du
charpentier et du vaisseau aux veillées 17 à 18 de la Révélation d'Arès :
"…que personne
n'oublie l'Eau sans quoi l'arche la mieux construite ne prend pas Vie, ne vaut
pas plus que l'échafaudage qui permit de la dresser patiemment, et avec lui
elle s'enfoncera dans le sol, où elle pourrira avec sa voile."
Les Hébreux traversant le désert
représentent le cheminement à travers
les différents états de l'homme pour aller à la conquête du Divin. Mais
ils oublient leur véritable objectif en ignorant que l'Eau est en eux, qu'ils
sont déjà des dieux en potentialité et qu'ils ont en eux l'énergie nécessaire à
ce devenir. Comme ils ont soif, ils se révoltent contre Moïse qui les a libérés
de leur esclavage, les privant aussi de leur sécurisation. L'expérience du
désert exige de l'homme une plus grande dimension de lui-même (se dé sécuriser
en priorité). Et Dieu veut faire comprendre à l'homme son destin et le chemin
aride qu'il lui faut traverser pour mériter sa Terre d'Eden.
"Voilà, JE me
tiendrai devant toi sur le rocher d'Horeb, tu frapperas le rocher et il sortira
de l'eau et le peuple boira. Et Moïse fit ainsi…"
Le sec contient l'humide. Le rocher
contient l'eau. L'homme recèle en lui un dieu. Mais les Hébreux –pas plus que
l'homme d'aujourd'hui – ne le comprennent. Ils ne pensent qu'à se désaltérer et
à en jouir.
"Vous saurez ce que c'est d'être privé de Ma Présence
!" dit alors Dieu, dont l'absence rend plus aride encore le
désert de la terre à l'égal du cœur des hommes, car la vie extérieure de
l'homme n'est que l'image de sa vie intérieure, celle-ci déterminant celle-là.
Donc le Gimel, ce chameau porteur d'eau qui
traverse le désert, est symbole du mouvement de l'homme allant de son ontologie
à son eschatologie (3) :
mouvement du Beth au Aleph, (A de Souzenelle) de
la maison terrestre à la Maison du Père.
Mais c'est
avec la lettre suivante, le Dalet, que le chameau
vint se présenter devant le "Saint"… ou la Porte du Saint Lieu
puisque la signification de Dalet est la Porte. Or,
le mot hébreux "Dal" que forment les deux premières lettres du mot
"Dalet" signifie "la pauvreté",
le "dépouillement", ce qui correspond bien à l'abandon, devant
cette porte, de tout ce à quoi l'on tient, à quoi l'on croit.
Cela nous renvoie à la parabole des
évangiles, Jésus disant au jeune homme riche qui voulait le suivre sans donner
tous ses biens aux pauvres : "il est plus
facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer
dans le royaume de Dieu".
(1) En occultisme on associe le Gimel à
l'Impératrice car on suit un ordre numérique. En Spagyrie on suit plutôt le
sens profond du symbole tel qu'il est démontré dans cet exposé.
(2) Kether : sommet de l'Arbre des Sephiroth
est le "couronnement".
(3)
L'eschatologie
est le discours sur la fin des temps. Il relève de la théologie
et de la philosophie
en lien avec les derniers temps, les derniers événements de l’histoire du monde
ou l’ultime destinée
du genre humain,
couramment appelée la « fin du monde ».
Plus largement, l’eschatologie peut embrasser des concepts qui sont liés tels
que celui de Messie
ou des temps messianiques, l’après-vie
et l’âme.
L'eschatologie cosmique s'occupe de la
fin des temps, parfois du Jugement dernier, de la résurrection. Quant à
l'eschatologie individuelle, elle traite de la vie après la mort, de la destinée de l'âme post
mortem (qui prend diverses formes : séjour dans l'Hadès
des Grecs ou dans le Sheol des juifs, réincarnation,
etc.). En l'occurrence dans la Kabbale, il s'agit d'une fusion avec Dieu, de
retrouver l'état d'Adam avant la chute, en recréant autour de soi l'Eden.
Autres Pages :
Sommaire
Principe de la Spagyrie selon Paracelse
Kabbale et Arbre des Sephiroth
Réincarnation et Mémoires
karmiques
Astrologie
Yi-Jing
Programmes
Adresses et sites
amis
Histoire du monde
Etude et
réflexion sur les Saintes Ecritures
Lieux spirituels à haute
vibration