Sommaire

Histoire du monde
"ce que les princes et clergés en ont fait"

Protohistoire
1er millénaire
2ème millénaire jusqu'en 1204
Après 1204, croisade contre les Cathares
Fin du catharisme et promesse de Malte
Époque moderne : 1866

 

 

Paroles de Jésus-Christ dans sa Révélation donnée à Arès en 1974 :

…sur Mes Assemblées Je n'ai établi aucune principauté. C'est le monde qui l'a établie, comme l'envahisseur s'installe sur l'héritage des nations conquises par sa violence qui leur clôt les oreilles, les yeux, la bouche, pour qu'elles ne M'entendent plus, pour qu'elles ne Me voient plus et ne Me parlent plus, pour qu'elles le croient mon tenancier, l'envahisseur habile à Me faire dire ce que Je ne dis pas, à faire vivre les nations comme Je ne veux pas.

Je ne Me suis pas donné de masque, Je n'ai pas établi un rang de princes devant Moi pour Me cacher la Face, qu'ils siègent au levant ou au couchant, les princes du culte couronnés, et leurs docteurs serviles, qui méditent avec art Ma Parole pour Y trouver des lois qui assurent leurs trônes et leurs chaires à Jérusalem, à Rome, à Athènes, au-delà des mers, partout où les princes ont établi leurs conquêtes, où ils convoquent leurs bans, où leurs rebelles ont essaimé, ayant délaissé leurs couronnes et leurs trônes, mais ayant gardé leurs docteurs pour faire de Ma Parole d'autres lois, qui ne valent pas mieux que celles des princes ;

Tous, princes ou rebelles, proclamant Mon Nom, tous, élevant Ma Croix comme un bâton de commandement qui retient le regard des nations comme sous un charme.

Ma Parole, ils La proclament à Mon Peuple, mais ils ne La lui abandonnent pas. Leur main gauche L'offre-t-elle ? Leur main droite aussitôt arrête le lecteur dans son zèle pour Moi, comme le magicien met en garde l'insensé qui boit ses philtres sans savoir ; car ils excellent à faire un secret, un lieu sombre, d'eux seuls connu de Ce Que J'ai livré au monde dans la Lumière.

L'un d'eux La proclame-t-il ? Un autre aussitôt enseigne au peuple ce qu'il doit comprendre, non pas Ce Qu'il a entendu car ils excellent à faire un murmure étrange, un langage inconnu, de Ce Que J'ai livré au monde dans l'éclat des Cors Célestes, dans les accents harmonieux de Mes Messagers.

Homme Michel, dépose ta couronne, descends de ce trône; ce sont les Miens, Que J'ai donnés en héritage à tout Mon Peuple ; tous sont princes, tous règnent sur la mort et sur l'enfer quand ils vivent selon Ma Parole ; J'ai couronné tous Mes Fidèles (veillée 3).

 

Parce qu'ils ont usé vainement leurs jarrets sur des terres incultes, loin d'Israël, Mes Messagers ont eu la déception pour salaire ; ils ne laissèrent que brebis éparses traquées par les loups. Des béliers montèrent des ténèbres, ils encornèrent les loups avec fureur puis rassemblèrent Mes Brebis en troupeaux et se les partagèrent, qui au levant, qui au couchant, qui au septentrion, qui au midi.

Ecris cela, homme Michel, car ta génération connaît les calamités ; elle saura leur faire face ; mais les générations à venir oublieront ce qui n'est pas écrit. Écris pour elles :

Voilà, les béliers sont les princes et leurs prêtres. Certains princes se soumirent un grand nombre d'autres princes et leurs troupeaux; avec eux ils formèrent des hordes innombrables ; ils marchèrent à leurs têtes pour étendre sans cesse leurs conquêtes.

Pour affermir leur puissance, ils firent venir de nuit leurs faussaires, des orfèvres habiles à construire un trône ancien, sur lequel ils assirent des os blanchis, les os de Pierre, les os d'André ; on déterra Mes Disciples. Les princes des hordes convoquèrent leurs peuples devant le trône : «Ne reconnaissez-vous pas là les côtes, le crâne et les dents de mon père ? N'est-il pas le roi établi par Dieu sur cette nation ? Ne suis-je pas son fils, l'héritier de son trône? » Quelques-uns dirent: « Nous ne voyons que des os blanchis! » Aussitôt les pillards, qui suivaient chaque horde craignant qu'elle se divise et perde sa force, craignant de perdre leurs profits, les mirent à mort en criant : «Salut du peuple! »

Chaque prince pleura: « Mes pauvres frères, la nation est témoin que je n'ai pas voulu pour vous une fin aussi cruelle; la vengeance des pillards a devancé ma clémence. Serais-je moins clément pour eux que pour vous ? » Sous le bras étendu des princes les pillards furent absous, établis satrapes pour leur dévouement, pour prêter leur violence aux princes sur qui ne devait jamais retomber le sang des crimes commis pour le salut du peuple, car immense fut l'habileté des princes à gouverner.

Aujourd'hui encore ils miment la sagesse patiente, dépêchent leurs envoyés par des voies détournées pour les attarder, pour que leur pardon parvienne au bourreau après qu'il a décapité le faible, pour que leur condamnation parvienne à la cour du fort après qu'il a commis son crime.

Pour leur hypocrisie, pour leur rapacité leurs spectres ont mérité d'errer par les lieux les plus terrifiants, mais ils ont fait plus abominables encore : ils ont volé Mes Attributs, ils ont mimé Ma Puissance, ils ont bâti aux frontières de Mon Royaume un porche de douane, un péage pour détourner la dîme de charité, délivrer des passeports illusoires, juger en Mon Nom, couvrir Mon Peuple de ténèbres et d'effroi.

Leur abomination est affaire de Ma Justice, mais écris, homme Michel, que les princes seront détrônés bientôt, leur imposture est déjà révélée ; leurs prêtres seront renvoyés au champ et à l'établi, leurs docteurs vendront leur art aux disputes du siècle.

Mais écris pour les enfants de tes enfants que le fléau demeurera derrière l'horizon caché par un ciel pur. Comme l'envie soulève les mamelles d'une jeune vierge, le fléau reviendra d'abord comme un vent léger agréable pour ceux qu'il caresse ; que ta descendance prenne garde à l'ouragan qui suivra, si elle se laisse prendre aux séductions des voix douces revenues de l'horizon, car elles deviendront vite le tonnerre des tyrans, et Mon Jour reculera encore devant eux !

Que ta descendance se souvienne de Ma Parole : plus jamais de princes, ni prêtres, ni docteurs, et la Bête, qui agonisera longtemps derrière l'horizon, mourra (veillée 22).

Voici un dialogue dont l'auteur est Jean-Louis Bory, prix Goncourt 1945 pour son livre "Mon village à l'heure allemande" :

-                                                                                                                                                                                                                       On n'a jamais tant parlé de morale ; elle n'a jamais été aussi bafouée. On ne croit qu'à la force de l'argent ou des mitraillettes. Voilà venu le temps des bêtes , le temps de la griffe.

-                                                                                                                                                                                                                       Oui, mais les bêtes sont saines…

-                                                                                                                                                                                                                       Pas les bêtes humaines. Elles se croient des hommes parce qu'elles usent du langage articulé. Mais elles n'ont ni raison bien sonnante dans le crâne, ni le côté de la poitrine lesté d'un cœur. Elles ne sont pas des bêtes non plus. Elles dégradent les deux. Des bêtes qui parlent…

Ce discours me semble toujours d'actualité, quelque 70 ans plus tard !

Depuis que la "civilisation" a commencé à montrer le "bout de son nez", les Hommes se sont éloignés de la Parole de Dieu, ont entretenu le péché, et de ce fait, sont loin de revenir à l'Image et à la Ressemblance de Dieu (celle de l'Adam Kadmon). L'histoire qu'on nous enseigne à l'école ne fait jamais ressortir cet aspect des "civilisations", et bien au contraire, elle semble justifier les conquêtes, les guerres, l'établissement des monarchies et de toutes sortes de prises de pouvoirs.

Celui qui cherche la Vérité fera bien de scruter plutôt la Parole de Dieu (telle qu'Elle est donnée dans les Livres Saints) que les livres d'histoire et les écrits dogmatiques des pères de l'Église, car loin de chercher la Vérité et la Vraie Connaissance (Gnose), tous ont voulu établir un pouvoir qui, ecclésiastique, qui politique. Dieu ou Ses Messagers n'écrivent pas avec l'encre des scribes, mais avec la vie des êtres humains et des peuples qu'Il laisse libres de perdre ou de gagner leur vie spirituelle (retour à l'Eden).

Regardons la véritable histoire de notre monde avec l'Œil de Dieu.

Nos scientifiques situent la "préhistoire" du "très ancien paléolithique" de – 1.800.000 à -12000. Ensuite vient la "protohistoire" à partir du "mésolithique" jusqu'à l'âge du bronze.

Protohistoire

D'après les dernières découvertes archéologiques, la première civilisation dont on aurait retrouvé des vestiges aurait vu le jour 11000 ans avant J-C. à Göbekli Tepe en Anatolie. Il s'agit de constructions religieuses réalisées uniquement avec des outils de pierre qui ont dû s'étaler sur plusieurs siècles, compte tenu de nos raisonnements scientifiques et techniques actuels. Ce site de la fin du Mésolithique (ou néolithique précéramique) se situe au sud-est de l'Anatolie, près de la frontière avec la Syrie au nord-est de la ville de Sanliurfa. C'est une civilisation mégalithique plus ancienne que les constructeurs de Stonehenge en Angleterre.

Il s'agit essentiellement d'un temple aux énormes pierres érigées sur lesquelles sont gravées des représentations d'animaux et d'autres en forme de T (linteau horizontal posé sur la pierre parallélépipédique). On peut y voir un début d'anthropomorphisme (mais sans tête) car sur le devant des monolithe ont été gravés deux mains. Ce qui est le plus surprenant c'est qu'il n'y ait sur le site, aucun vestige d'habitation : c'était seulement un lieu de culte. On peut penser que les habitants de cette époque étaient surtout nomades car les premiers vestiges d'habitation que nous rencontrons sont à Catal Hûyûk plus à l'ouest et remontraient à -8000.

On a pu voir sur ce site (avant qu'elles ne furent effacées par la mise à l'air) des fresques représentant par exemple un chasseur, vêtu d'un peau de léopard, brandissant un arc, des chasseurs semblant danser, une chasse aux Bovidés, une scène où s'observe une disproportion entre des personnages et un animal. Cette disproportion est aussi certainement voulue pour représenter un "dieu taureau". On remarque également deux représentations humaines dont une tête décapitée qui apparaît dans un contexte funéraire au cours duquel le défunt était déposé dans la maison des morts, à 1'extérieur de la ville, où les vautours venaient les décharner. Ces animaux ont aussi été représentés sur des peintures. Au printemps, on allait chercher ce qui restait des ancêtres pour les placer dans les banquettes des maisons. C'est à cette saison que ces dernières étaient repeintes. Le printemps était l'époque de la rénovation de 1'habitat et de l'introduction des ancêtres. Certaines constructions apparaissent comme des sanctuaires aux pièces subdivisées par des piliers. Différents thèmes sont traités dans les alvéoles ainsi ménagées. Un thème important est celui du taureau. Des protomés de bovins étaient fabriqués à partir de vraies cornes autour desquelles la tête était modelée en argile. D'autres thèmes sont axés sur le vautour, le léopard, des hommes décapités. Il y a aussi des personnages féminins représentés par d'énormes femmes, paraissant âgées, qui font penser à la déesse mère. Ces divinités féminines se retrouvent notamment à Malte. D'autres personnages sont de sexe masculin et paraissent jeunes. Ce panthéon animalier et humain se retrouve dans l'ensemble des régions méditerranéennes vers 6 000 ans avant J.C.

Le Néolithique de Catal Hüyük s'est probablement développé à cause de l'obsidienne. La ville est située près d'un volcan renfermant de bons gisements de ce matériau semi précieux. Les artisans fabriquaient des couteaux aux manches d'ivoire ou d'os sculptés. La richesse de Catal Hüyük est liée à cette matière diffusée à travers toute la Méditerranée. A l'inverse, ses habitants importaient de l'ivoire d'éléphant et des colorants. Les femmes se peignaient le corps et se vêtaient de tissus; nous sommes à l'époque des premiers textiles. C'était aussi le début de l'élevage et de l'agriculture, les habitants, nombreux et sédentaires, ne pouvant se nourrir que de chasse et de cueillette. C'est à partir de ce moment que l'on peut dire que l'Homme s'est domestiqué lui-même, il a adopté de nouvelles règles.

Les préhistoriens ont d'abord pensé que la sédentarisation et l'établissement de villages et de villes, étaient la conséquence de la naissance de 1'agriculture. Les fouilles de Jacques Cauvin à Mureybet, en Syrie, ont prouvé le contraire. Ce gisement témoigne du passage du Paléolithique au Néolithique vers 8 000 ans avant J.C. Les hommes étaient alors semi-sédentaires, la permanence de leurs habitats s'affirmant progressivement. Ils occupaient les zones les plus favorables, comme les bords de lacs poissonneux où poussait l'ajonc servant à la fabrication de textiles, ou comme des collines riches en graminées sauvages. Les derniers chasseurs-cueilleurs bénéficiaient d'un climat très favorable. Ce fort attachement à une région fertile a aboutit à l'agriculture et à l'élevage.

Le besoin de matière première comme 1'obsidienne est à 1'origine de relations d'échange qui expliquent sans doute la diffusion des innovations du Néolithique. Le site de Khirokitia, à Chypre, est un bon exemple. Les maisons y sont rondes, de forme archaïque. Avant le début du Néolithique, il n'y avait pas d'habitants sur l'île, comme c'est le cas pour la plupart des îles de la Méditerranée. C'est la recherche de matières premières qui est à 1'origine des peuplements insulaires. La navigation était rendue possible par la construction de grandes pirogues monoxyles dont les plus anciennes connues sont datées de 6 000 ans avant J.C. Quand les néolithiques arrivaient sur une île, ils construisaient leurs maisons, commençaient à cultiver la terre et élevaient les animaux amenés avec eux. Ainsi s'est propagé l'élevage du mouton et du porc. La céramique, innovation du Néolithique, en est le témoin privilégié avec ses formes et ses décors variés, aux faciès locaux.

Alors que s'est-il passé entre l'époque des monolithes de Göbekli Tepe et les premières habitations de Catal Hüyük, soit entre 3 et 4000 ans ?

Que voulaient donc représenter les énormes monolithes qu'on retrouve un peu partout et surtout comment ont-ils pu être érigés. Il nous faut pour cela nous référer à la Bible ou mieux encore au Livre d'Enoch, eux-mêmes étant inspirés (en tout cas pour la Bible) de l'épopée de Gilgamesh, plus vieux récit mésopotamiens en écriture écrite en akkadien vers -1800, compilée et augmentée au fil des siècles jusqu'en -1200. Ces livres nous disent que certains êtres appartenant à la hiérarchie divine ont eu envie de copuler avec les femmes humaines. Il en résulta des géants, qui sont à l'origine des nombreuses histoires mythologiques et sur lesquelles se sont greffées les religions polythéistes. Ces Géants apprirent aux hommes un certain nombre de sciences et techniques réservées jusqu'alors aux Dieux… et qui étaient promises seulement à ceux des humains ayant réussi à revenir à l'image et ressemblance de Dieu, selon les premiers commandements du Créateur. Des abus de toutes sortes se développèrent, les hommes de cette époque voulant devenir à l'égal des Dieux par la maîtrise des forces de la nature et de technologies qu'on pourrait appeler aujourd'hui "de pointe". Les habitants du pays d'Atlantide furent de ceux-là. Noé, indigné de leur conduite et voyant avec chagrin leurs entreprises, tenta de les amener à de meilleures pensées et à de meilleures actions ; mais voyant que, loin de céder, ils étaient complètement dominés par le plaisir des vices il craignit d'être tué par eux et quitta le pays de Seth avec sa femme, ses fils et ses belles-filles. Dieu l'aimait pour sa justice et non seulement condamna ces hommes à cause de leur corruption, mais il résolut d'exterminer tous les hommes qui existaient en ce temps et de créer une autre race exempte de vices, dont il abrégerait la vie, en réduisant la longévité primitive à cent vingt ans. A cet effet il changea la terre ferme en mer. Tandis que tous disparaissent ainsi, Noé seul est sauvé, Dieu lui ayant fourni un moyen et un engin de salut comme il suit. Il construit une arche à quatre étages de 300 coudés de long, 50 de large et 30 de profondeur ; il s'y embarque avec ses fils, la mère de ses enfants et les femmes de ceux-ci ; il y met tous les objets nécessaires à leurs besoins, y introduit des animaux de toute espèce, mâles et femelles, pour conserver leurs races et, pour certains d'entre eux, il prend sept couples. L'arche avait les parois, les joints et la toiture assez solides pour n'être ni submergée ni défoncée par la violence des eaux. C'est ainsi que Noé fut sauvé avec les siens. Ainsi furent exterminés la plupart des habitants du monde. D'après les Écritures, seul Noé et sa famille en réchappèrent mais de nombreux grands sages furent également sauvés, comme Thot de l'Atlantide qui serait à l'origine de la reconstruction de la civilisation en Égypte.

Mais affirmer que l'Atlantide fut détruite lors de ce Déluge serait trop nous avancer, surtout quand on sait aujourd'hui, que de nombreux cataclysmes ont eu lieu au cours des millénaires. Ce que nous pouvons retenir des Écritures et de l'archéologie, c'est que les fameuses pierres dressées de Göbekli Tepe se voulaient représentatives (tout au moins au moment de leur apparition) de ces dieux géants descendus sur terre, qu'on craignait et respectait tout à la fois.

La suite de la protohistoire s'étale sur 3000 ou 4000 ans et ce que nous relatent Bible et Livre d'Enoch ou écrits de Flavius Josèphe n'est que le redémarrage d'une civilisation dont nous pouvons trouver les traces à Catal Hüyük.

Si nous re suivons la Bible, nous constatons que les enfants de Noé n'étaient que trois (Sèm(as), Japheth(as) et Cham(as) nés cent ans avant le déluge) et qu'il fallut des siècles, même s'ils vécurent longtemps, pour repeupler le monde ; ils descendirent des montagnes d'Arménie vers les plaines et y établirent leur demeure. La plaine où ils les établirent d'abord s'appelle Sennaar. Dieu leur recommanda, s'ils se multipliaient, d'envoyer des colonies ailleurs, pour éviter les querelles mutuelles et de cultiver de grandes terres pour jouir de leurs fruits en abondance ; mais par aveuglement ils n'écoutèrent point Dieu, et, en conséquence, ils furent précipités dans des calamités qui leur firent sentir leur erreur. En effet, comme ils avaient une floraison nombreuse de jeunes gens, Dieu leur conseilla de nouveau de détacher une colonie ; mais eux, sans songer qu'ils tenaient leurs biens de la bienveillance divine, et attribuant à leur force personnelle l'origine de toute leur abondance, n'obéissaient pas. A leur désobéissance ils ajoutèrent même le soupçon que Dieu leur tendait un piège en les poussant à émigrer, afin que, divisés, il pût les maîtriser plus aisément.

Celui qui les exalta ainsi jusqu'à outrager et mépriser Dieu fut Nemrod (Nébrôdès), petit-fils de Cham, fils de Noé, homme audacieux, d'une grande vigueur physique ; il leur persuade d'attribuer la cause de leur bonheur, non pas à Dieu, mais à leur seule valeur et peu à peu transforme l'état de choses en une tyrannie. Il estimait que le seul moyen de détacher les hommes de la crainte de Dieu, c'était qu'ils s'en remissent toujours à sa propre puissance. Il promet de les défendre contre une seconde punition de Dieu qui veut inonder la terre : il construira une tour assez haute pour que les eaux ne puissent s'élever jusqu'à elle et il vengera même la mort de leurs pères.

Le peuple (combien étaient-ils donc et cela prit combien de temps ?) était tout disposé à suivre les avis de Nemrod, considérant l'obéissance à Dieu comme une servitude; ils se mirent à édifier la tour avec une ardeur infatigable, sans se ralentir dans leur travail ; elle s'éleva plus vite qu'on n'eût supposé, grâce à la multitude des bras. Mais elle était si formidablement massive que la hauteur en semblait amoindrie. On la construisait en briques cuites, reliées ensemble par du bitume pour les empêcher de s'écrouler. Voyant leur folle entreprise, Dieu ne crut pas devoir les exterminer complètement, puisque même la destruction des premiers hommes n’avait pu assagir leurs descendants ; mais il suscita la discorde parmi eux en leur faisant parler des langues différentes, de sorte que, grâce à cette variété d'idiomes, ils ne pouvaient plus se comprendre les uns les autres. L'endroit où ils bâtirent la tour s'appelle maintenant Babylone, par suite de la confusion introduite dans un langage primitivement intelligible à tous : les Hébreux rendent «confusion» par le mot Babel. La Sibylle fait aussi mention de cette tour et de la confusion des langues dans ces termes : «Alors que tous les hommes parlaient la même langue, quelques-uns édifièrent une tour extrêmement haute, pensant s'élever par là jusqu'au ciel. Mais les dieux envoyèrent des ouragans, renversèrent la tour et donnèrent un langage spécial à chacun ; de là vient le nom de Babylone attribué à la ville». Quant à la plaine appelée Sennaar en Babylonie, Hestiée en parle en ces termes : «Les prêtres qui échappèrent, emportant les objets sacrés de Zeus Enyalios s'en vinrent en Sennaar de Babylonie».

Même si nous acceptons une quelconque vérité historique à ce récit, il faut le considérer comme une allégorie mais en conserver principalement la valeur archétypale. Nous constatons en effet que Dieu, en faisant que les Hébreux insèrent ce récit dans leur Livre Saint, voulait qu'il serve d'instruction et de modélisation pour étayer Sa Loi, dont tous les peuples sont en contravention.

Les grandes civilisations se développèrent alors, avec leurs cortèges de guerres de conquêtes, de prises de pouvoirs politiques et de complots divers, accompagnées de diverses religions pour justifier toutes les exactions des princes, comme l'a bien résumé Jésus dans son Évangile donné à Arès.

1er millénaire

Dieu voulut libérer le peuple d'Israël de sa situation de peuple élu, dont l'orgueil démesuré ne lui permettait plus de partager la connaissance du Dieu Unique avec les autres peuples car les âmes des fils d'Israël s'étaient endurcies comme jadis le cœur de Pharaon ; il suscita à nouveau des prophètes pour attester la grandeur de Son Règne.

Le premier fut Jean le Baptiste, mais ses clameurs se perdirent dans le désert en même temps que sa tête. Le peuple, dans sa grande majorité, se montra insensible et ses oreilles demeurèrent sourdes.

Alors vint Jésus, qui dans un moment d'illuminisme se laissa emmener au sacrifice, mais que Dieu ressuscita afin que sa mission évangélique d'un an ne fut pas vaine et parce que, pendant cette période il avait réussit à mettre ses pas dans les pas de Dieu. Ses disciples retournèrent dans leurs bouches son message d'amour, falsifièrent l'héritage de son sacrifice et se perdirent sur les friches (hors du pays d'Israël où ils étaient conviés) ; l'on connaît, par ses écrits, la désastreuse histoire de Saül (Paul) qui privilégia l'Occident au lieu de l'Orient. C'est principalement à lui que nous devons la croissance de la "pieuvre"

Muet de colère (pas toujours puisqu'il se re-manifeste à Arès et à d'autres auparavant qui ne se sont pas faits connaître), est le Créateur quand il voit la bête hideuse que les successeurs de Jésus-Christ ont engendrée dans le monde. De la même façon qu'ils se nommaient eux-mêmes à des fonctions, ils fondèrent une Église qui s'engendre et se succède à elle-même. On peut se poser la question, à savoir si Dieu s'est servi de cette Église pour punir les Juifs de leur dégradation de la Vraie Parole en les dispersant à travers le monde et par ailleurs, en approfondissant la division de l'islam afin que les différentes factions comprennent leurs erreurs. En tout cas, on peut voir qu'Il a laissé faire, en laissant l'homme libre (c'est le don qu'il a donné Adam) de s'enfoncer toujours un peu plus dans le péché (erreur, déviance).

L'Église chrétienne commença par nier l'humanité de Jésus. Dans leur délire et leur superbe, ses dirigeants en vinrent à déclarer qu'il était Fils de Dieu et l'érigèrent en un second dieu. Non contents de cela, ils élevèrent sa mère au rang de Vierge d'origine divine, ce qui est se moquer de la maternité (1). De cette façon, ils réussirent à remplir le temple qu'il venait de nettoyer et qui devait être consacré à un Seul Dieu Unique, introduisant une foule d'autels secondaires.

Ensuite, ils recherchèrent la faveur des Romains, car ils prétendaient que dans la capitale italienne se trouvait la niche du monstre ambitieux qu'il fallait remplacer. Ils y réussirent si bien qu'eux-mêmes devinrent cette pieuvre (la curie romaine) qui étendit ses bras et attira à elle tous les humains tout en étranglant au passage, ceux qui ne l'adoraient pas.

Pour flatter Rome, les chefs de l'Église entreprirent de faire oublier que c'étaient les Romains qui, en application stricte de leur codex militaris, avaient crucifié Jésus. Ils préférèrent attribuer l'assassinat du Messie à leur propre peuple, les juifs. Ainsi transformèrent-ils Jésus d'abord en un dieu martyr, puis en un dieu tout court ; ainsi sortit le premier nuage vénéneux de la gueule de la bête, un nuage qui depuis lors, empoisonne en annonçant le malheur au monde entier, ce même nuage de haine étant rejeté sur les enfants d'Israël depuis les premiers siècles jusqu'à la grande Shoah (catastrophe) ou holocauste des années 40.

A peine la bête est-elle sortie des catacombes, à peine s'est-elle hissée sur le trône de l'Église de l'État romain qu'elle lança une persécution féroce contre ceux qui, selon elle, s'écartaient de la vraie foi. D'abord on les traita de sectaires, puis on leur décerna l'épithète injurieuse d'hérétiques pour les clouer au pilori. Mais la bête s'était assise sur une pierre déjà pourrie : l'empire romain commença à s'effondrer. La Rome orientale, Byzance, qui, par sa situation entre l'Orient et l'Occident, représentait à l'origine la principale partie de l'empire, n'eut pas de mal à maintenir la séparation des pouvoirs terrestres et spirituels, tout en les réunissant en un même lieu. Les Byzantins se considéraient comme un rempart contre les peuples du soleil levant et en même temps comme des médiateurs.

Quand l'empire succomba, le pouvoir impérial passa d'abord aux mains des empereurs germaniques, puis à celle d'un "Saint Empire Romain" toujours germanique. L'Église, qui dès le début recherchait le pouvoir terrestre, n'était pas disposée à renoncer à sa primauté. Les "papes", puisque tel est le nom qu'ont adopté les grands prêtres du monstre, se sont affublés de la tiare, triple couronne qu'ils portent sans vergogne pour faire étalage de leurs richesses : ils se considéraient, jadis, comme les authentiques successeurs des Césars. Ces vicaires du Christ, représentants du Fils de Dieu (sic), exigeaient l'obéissance et ordonnaient aux princes d'accourir devant leur trône pour leur rendre hommage. Le monstre exigeait du patriarche de Byzance comme de l'empereur germanique qu'ils s'inclinent devant son pouvoir. C'est ainsi que Rome a provoqué le schisme et la querelle des investitures : qui donne l'investiture à qui ? Le pape au Patriarche ? L'empereur au pape ?

Depuis la chute de l'Empire romain et l'avancée des peuples venus du nord et de l'est que l'on considérait comme des barbares, la face de "l'Organisation du Monde" a changé. Cologne, Londres et Paris n'étaient plus des garnisons romaines, des avant-postes perdus dans les forêts celtes, mais les centres de nations puissantes.

Les années ont passés et alors vint Mahomet  à partir de l'année 610 (Révélations reçues pendant 23 ans) : c'est lui qui montra aux peuples égarés le simple chemin qui conduit droit au Paradis, sans faute ni pardon, par le moyen d'une vie sainte et juste sur terre (2). L'héritage de Mahomet est désormais divisé entre ceux qui veulent écouter le message sans intercession de religieux (les Sunnites) et ceux qui croient avoir besoin d'un clergé politicard pour transmettre la même Parole (les Chiites et les Ismaélites dont serait issue la fameuse secte des "Assassins"). Chez les Chiites comme chez les Sunnites une troisième voie s'est faite jour rapidement et subsiste encore de nos jours sous la forme que nous appelons "terrorisme" : c'est le chemin de la "qiyas", le chemin du sang, de la conquête par n'importe quel moyen. Cette voie est justifiée par une fausse interprétation de la "guerre sainte" qui devrait être en fait une guerre intérieure contre nos démons personnels, ce que Dieu appelle la "pénitence" dans Sa Révélation à Arès.

Dans la péninsule ibérique et dans le sud de l'Italie, propriété de Byzance, l'Occident subissait les agressions de la force naissante de l'Islam. Ailleurs, l'empire s'étendait à l'est, soumettant les rois de Bohême, de Pologne et de Hongrie, devenus vassaux de l'empereur, en même temps que les missionnaires pénétraient plus au nord et que les marches frontières se transformaient en duchés.

A partir de l'an 800, Charlemagne gouverna comme un César sur le monde connu d'Occident. Il est vrai qu'ensuite se formèrent des royaumes indépendants, mais au-dessus de tous se trouvait l'empereur, une institution de droit divin. Le roi de France (après la liquidation de l'héritage de Charlemagne) aurait bien voulu faire la même chose que les Allemands, mais il lui restait peu d'espace et il n'avait pas l'autorité que confère une couronne impériale.

Quelques régions du sud-ouest – Toulouse et le Languedoc – se montrèrent rétives à se soumettre aussi bien au roi qu'au pape romain, C'est alors là que s'abattirent le gnosticisme et le manichéisme (3), comme la rosée sur la terre fertile, où le "sang réal" se transforma en "San Graal", le Saint Graal. Nous entrerons dans l'histoire du second millénaire avec une "famille sacrée" les vicomtes d'Albi, Aton II puis avec Aton III, famille qui ne portait pas encore le surnom de Trencavel. Le frère  Frotaire 1er fut évêque de Nîmes ainsi que son neveu sous le nom de Frotaire II. Le frère de ce dernier, Bernard-Aton III vicomte d'Albi mourra en 1050. C'est notamment à cause de cette famille et dès cette époque, que le royaume de France se mit à jalouser les seigneurs du Languedoc (autant vassaux du Roi de France que du Roi d'Aragon) qui prirent une certaine indépendance vis à vis de leurs suzerains et que la pieuvre romaine voulut étendre ses tentacules jusqu'au Languedoc.

On peut se demander pourquoi une telle famille attisa-t-elle tant de passions et de vindictes. C'est là qu'entre en jeu la légende de Marie-Madeleine qu'on ne peut dissocier de la part historique, motivant a priori tous les conflits qui endeuillèrent le sud-ouest pendant 200 ans. Selon la légende, c'est dans le sud-ouest que débarquèrent Marie-Madeleine et le ou les fils de Jésus, où ils furent accueillis par des juifs déjà exilés ainsi que par de Grands Prêtres de la religion celtique (Druides). Leur sang se mêla d'abord à celui des rois celtes, puis à celui des rois wisigoths. La maison d'Occitanie, les Mérovingiens, les Trencavel et une grande partie de la noblesse du pays en seraient issus. Légende ou réalité ? Des romans captivants ont été écrits à partir de cette hypothèse.

 

(1) La Révélation n'est pas forcément claire sur ce point. On sait seulement que, symboliquement Dieu dit avoir effacé l'inscription des fiançailles de Marie des registres du Temple pour qu'elle reste une jeune fille (Vierge) et que, comme Élie, Il l'a élevée jusqu'à Son Séjour (veillée 33)

(2) La fuite à Médine (l'hégire, date de départ du calendrier musulman) se fit en 622. Est-ce une coïncidence mais deux fois 622 font 1244 : c'est la date de la chute de Montségur. Peut-on considérer, lors de cette chute, que certains héritiers des dirigeants cathares se seraient enfuis pour faire perdurer ailleurs une lignée prophétique et la Vraie Parole de Dieu ?

(3) Le manichéisme est une religion, aujourd'hui disparue, dont le fondateur fut le Perse Mani au IIIe siècle. C'est un syncrétisme du zoroastrisme, du bouddhisme et du christianisme ; ces derniers le combattirent avec véhémence. Selon le manichéisme, la lumière et les ténèbres coexistaient sans jamais se mêler. Mais suite à un événement catastrophique, les ténèbres envahirent la lumière. De ce conflit est né l'homme (naturel), son esprit appartient au royaume de la lumière et son corps, appartient au royaume des ténèbres — ce qui peut transformer la mort non plus en processus destructif mais en processus d'élévation suprême, de libération de l'esprit. Selon le manichéisme, l'homme naturel est donc double. Il possède

            un esprit appartenant au royaume de la lumière - C'est la partie immortelle de l'homme

            un corps appartenant au royaume des ténèbres - C'est la partie mortelle de l'homme

Selon le manichéisme, la mort matérielle a deux facettes, exactement comme Jésus l'exprime dans l'Evangile de Marc ch 8 verset 35: "Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera." L'homme qui reste attaché à sa vie matérielle, ne permet pas à son esprit de se libérer du royaume des "morts"; alors que l'homme qui offrira sa vie matérielle à l'esprit en lui par le chemin de l'Evangile, pour celui là, l'esprit en lui retournera au royaume de la Vie divine. Tout ceci et plus encore dans le dogme de Mani était confus tout en ayant quand même une grande part de vérité, comme on peut le constater en lisant ce que Dieu dit de la vie de l'homme dans la Révélation d'Arès

 

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2ème Millénaire jusqu'en 1204

Nous continuons de suivre les péripéties de la famille des vicomtes d'Albi, en parallèle de notre histoire européano-orientale.

C'est Raymond-Bernard, fils de Bernard-Aton III, qui prit le surnom de Trencavel et en fit le nouveau nom de la famille. Ce surnom servit à désigner dorénavant la lignée des vicomtes d'Albi. La famille connut son apogée sous le règne du fils de Raymond-Bernard, Bernard-Aton IV, qui réunit les domaines hérités de son père et de sa mère. La famille possède alors les vicomtés d'Albi, Agde, Carcassonne, Nîmes, Razès et Béziers

Signalons que c'est dans ce sud-ouest de la France que naquit le principe même de la noblesse : une distinction accordée par Dieu à certaines familles. Ce pays, îlot de bienheureux fut, pendant des siècles, coupé du monde extérieur, possédant sa propre langue et une terre avec ses lois propres, sans oublier sa religion propre, où il n'existait aucun pape et où le paradis était tout proche. Ce pays fit don à l'Occident de la poésie de l'amour chantée par les trouvères (d'où un héritage arabe n'est pas exclu) et c'est certainement là qu'on peut trouver l'origine du roman des Chevaliers de la Table Ronde et de la quête du Graal.

Cette terre, donc, est d'abord l'objet du regard envieux des Français du Nord, puis du regard louche de Rome, quand l'occident se met une fois de plus en marche pour semer calamités et destruction. Il y avait bien longtemps que Rome n'était plus le centre de l'occident. La Lombardie tentait de secouer le joug de Rome. Le patrimoine de Pierre s'était transformé en un État propre, l'État de l'Église. Le sud du pays, le florissant mais sauvage et antique Royaume des Deux-Siciles, était tombé aux mains d'une poignée d'aventuriers normands qui avaient arraché leur proie aux Arabes. Et les papes se retrouvèrent en marge de l'histoire : une Histoire dont le centre se déplaçait toujours plus vers le nord, l'est et l'ouest, et ce n'est que de temps à autre que les puissants se souvenaient de leur existence et accouraient à Rome, presque toujours pour la mettre à sac. Le monstre romain en eut assez et il provoqua alors le schisme officiel (1). Byzance refusa désormais de reconnaître la suprématie du pape.

Une dizaine d'année plus tard, nous sommes en 1066, éclata dans le nord de l'Europe une guerre qui allait avoir de graves conséquences. Les Normands avec Guillaume à leur tête, conquirent le royaume d'Angleterre, ce qui fit que les forces présentes en sol français se trouvèrent en déséquilibre et qu'elles se consacrèrent alors à résoudre leurs propres différends, sans se soucier ni de l'empereur ni du pape.

ne dizaine d'année encore plus tard, le pape Grégoire VII humilia le roi allemand Henri IV en le faisant attendre plusieurs jours devant le château de Canossa, avant de lever l'excommunication qui pesait sur lui. Henri se vengea en mettant Grégoire en fuite (il se réfugia au château St Ange), puis en nommant un autre pape pour se faire sacrer empereur. Grégoire appela à l'aide les Normands du sud de l'Italie, mais ils saccagèrent à ce point Rome que la population se souleva. Grégoire dut prendre la fuite avec les Normands, pour se réfugier à Salerne où il mourut.

Dans cet embarras, le successeur de Grégoire, Urbain II lança en 1095, au concile de Clermont, son appel à la croisade. Le monstre religieux, dans son entêtement, déchaîna avec cette croisade une avalanche de sang, haines et folles ambitions. Finalement les peuples regardèrent son œuvre avec indifférence et ils finirent même par l'oublier.

Ainsi donc, la croisade ne fut pas autre chose qu'une démonstration de force assez puérile de la part de la papauté qui voulait prendre la tête de l'Occident tout entier et obliger les princes à accourir au son de sa cloche. Ce furent les deuxièmes et troisièmes fils des maisons nobles, ceux qui ne pouvaient espérer un héritage ou un fief, qui cousirent la croix sur leur manteau. Ils furent suivis de l'armée des pauvres, des voleurs en fuite, des fier-à-bras et des mauvais garçons, des brigands de grand chemin, des canailles et des joueurs et autres mauvaises graines auxquels vinrent s'ajouter des femmes pas plus recommandables. Ensuite encore vinrent les moines et les curés, aussi bien les dégénérés que ceux qui brûlaient la réforme, missionnaires fanatiques, tous ceux-là qui espéraient peu ou prou tirer de cette croisade de coquets bénéfices.

Elle fut précédée partout de tueries les plus sauvages : la semence venimeuse du monstre portait fruit. Pour commencer, tuer les Juifs était un bon exercice, puisqu'on pensait accorder le même traitement à ceux qu'on appelait les infidèles. Le monstre promit le pardon de tous les péchés aux rares qui acceptèrent de porter visiblement la croix parce qu'ils pensaient que c'était leur devoir de chrétien. Tous les autres, mus par des motifs terrestres, comptaient gagner non seulement le salut de leurs âmes, mais surtout d'énormes richesses.

Ceux qui n'étaient pas devenus aveugles, sourds et insensibles sous l'effet du venin répandu par la bête subirent la Terre Sainte comme on reçoit une gifle en plein visage : pas de palais abandonnés avec des coffres remplis d'or, pas de jardin d'Eden pas plus que des Arabes convertis immédiatement au christianisme à leur approche. Mais ce fut aussi pour la bête un rude coup car beaucoup de bonnes choses revenait d'Orient avec les croisés : les parfums et autres essences aromatiques, les arts de l'amour, de la danse, de la musique, du chant et de la poésie, mais aussi l'esprit de la philosophie et la semence de la libre pensée. La bête eut beau gronder et cracher le feu, ces ferments n'allaient plus jamais abandonner les terres de l'occident.

La première croisade prit fin avec la "glorieuse" conquête de Jérusalem. Les conquérants se baignèrent trois jours entiers dans le sang des musulmans massacrés, des juifs étranglés et des chrétiens tombés dans leur lutte pour la cité. Ensuite, ils proclamèrent le "Royaume éternel de Jérusalem" et distribuèrent terres, châteaux et cités aux nobles. Les pauvres qui les avaient suivis, quand ils n'étaient pas morts de faim, de soif, de chaleur ou de froid, au combat ou dans la servitude, restèrent ce qu'ils avaient toujours été, des pauvres corvéables à merci.

Il fallut trois générations pour que le monde arabe se remette de l'horreur et s'unisse sous un seul commandement. Ce fut Saladin à partir de 1163, qui parvint à rassembler le pouvoir entre ses mains de la Syrie jusqu'au Caire. Alors vint le déclin rapide des chrétiens. Ils finirent par perdre Jérusalem mais pas comme il l'avait gagnée car Saladin ne répandit pas le sang des vaincus. Sous les successeurs de Saladin la puissance de l'Islam se divisa entre trois grands centres, Bagdad, Damas qui était même ouverte aux chrétiens et Le Caire. Entre ces trois villes beaucoup d'émirats petits et grands s'unissaient tantôt à l'une, tantôt à l'autre. Depuis longtemps il ne s'agissait plus d'imposer une foi, notamment par la guerre, mais on désirait plutôt faire du commerce dans la paix. En fait, il s'agissait d'une suite d'armistices car tantôt les émirats de Homs et de Hama payaient le tribut aux seigneurs chrétiens de Beyrouth, tantôt les Assassins (donc de la branche chiite) levaient des impôts à Sidon ou à Tripoli (en Palestine). Les Anglais de leur côté empruntèrent l'armée de Mossoul pour se battre contre les Français à Jaffa et à Tyr. Finalement, les Francs possédaient encore des places fortes au Moyen-Orient ; ainsi le roi de Jérusalem installa sa cour à Saint-Jean d'Acre.

A cette époque dans le sud-ouest, la famille Trencavel continuait d'administrer sagement ses territoires, notamment sous la houlette de Raimond 1er (sans y), en étant tolérant vis-à-vis des cathares et des juifs, à qui avait été confiée l'administration de Béziers. Rappelons qu'il était le fils de Bernard-Aton IV Trencavel, vicomte d'Agde, d'Albi, de Béziers, de Carcassonne et de Nîmes, et de Cécile de Provence.

Il fut un adversaire résolu d’Alphonse Jourdain, comte de Toulouse, et participa en 1143 à la coalition de seigneurs occitans visant à le chasser de Narbonne. En 1150, son frère aîné Roger meurt et il hérite alors de Carcassonne, d’Albi et du Razès, et cède Agde à son frère cadet Bernard-Aton V. Il effectue plusieurs raids contre le comté de Toulouse, mais il est capturé le 10 octobre 1153. Il sera libéré contre une rançon de trois mille marcs d’argent. En 1162, le comte Raimond-Bérenger IV de Barcelone meurt et son fils Alphonse II, roi d’Aragon, revendique la ville de Carcassonne, ce qui oblige Raimond Trencavel à se rapprocher du comte Raymond V de Toulouse et à signer un traité d’alliance.

Au mois d’août 1167 il se porte au secours de son neveu Bernard Aton VI, vicomte de Nîmes, menacé par le roi d’Aragon. Au moment du départ, un incident éclate entre un de ses soldats et un bourgeois de Béziers. Raimond, sous la pression de son armée qui menace de déserter, punit le bourgeois. A son retour, le vicomte est assassiné le 15 octobre 1167 par les bourgeois de la ville, alors qu’il se trouve en l'église de la Madeleine.

Roger II  succède à son père. Les habitants de Béziers craignant la colère du nouveau vicomte, ouvrent les portes de la ville aux troupes d'Alphonse II, roi d'Aragon. Avec l'aide du comte Raymond V de Toulouse, Roger prend la ville et massacre la population mâle de la ville. Mais Roger est désormais vassal du roi d'Aragon pour Carcassonne et le Razès, et du comte de Toulouse pour Béziers et Albi. Il conclut une alliance avec le comte de Toulouse en épousant sa fille Adélaïde et en mariant sa sœur avec Raymond, héritier de Toulouse.

Dans les années qui suivent, le catharisme progresse en Occitanie. Vigoureusement combattu par le comte de Toulouse, il est toléré par Roger et Adélaïde. Raymond V demande de l'aide à Henri de Marsiac, abbé de Clairvaux et ils assiègent Lavaur, qui constitue la dot d'Adélaïde (2). En 1181 la ville est prise, des cathares qui y vivaient doivent abjurer, et Raymond conserve la ville. Cela n'empêche pas Roger Trencavel et Adélaïde de tolérer les cathares à leur cour, à tel point que Roger nomme à sa mort, un cathare notoire, Bertrand de Saissac, comme tuteur de son fils et comme régent des vicomtés.

Une centaine d'années s'est donc écoulée depuis la première croisade, chrétiens et musulmans s'étaient accoutumés les uns aux autres. Mais voici que le "monstre" allait engendrer un autre monstre : un cardinal comme le monde n'en avait jamais connu venait d'être élu pape en 1198 sous le nom d'Innocent III (qui portait si mal son nom). Au pays latin, la "bête" n'avait pas perdu son instinct. Elle devenait une menace naissante, soupçonnait même que Dieu peut-être, était en train de forger un fer pour lui trancher la gorge.

Ce fer était les Germains de la famille Hohenstaufen, la lignée qui rendit le royaume d'Allemagne héréditaire et qui, depuis le fameux Barberousse, héritait aussi du titre d'empereur. Le fils de Barberousse épousa la dernière princesse normande, héritière du Royaume des Deux-Siciles. Il se produisit alors ce que la bête avait toujours craint : le sud s'unissait à l'Empire et du coup le Patrimoine de Saint-Pierre se trouva pris en plein milieu de cette étreinte mortelle.

Innocent, assis sur le trône de Saint Pierre, représentait la tête du monstre, grossie à un point inimaginable. Innocent usa d'une astuce diabolique pour égarer la croisade suivante, à laquelle on adjoint l'objectif de s'emparer de l'ancienne Constantinople. L'entreprise se fit avec l'aide d'une Venise (autre tentacule de la pieuvre) désireuse depuis longtemps de développer certes des liens commerciaux avec la schismatique Byzance mais surtout de posséder le monopole du commerce en Méditerranée. Le patriarche de la Rome orientale qui avait été si longtemps une épine dans la chair de la papauté dut s'enfuir, ce qui supprima, en conséquence, la barrière protectrice entre l'occident et l'orient ; le cavalier de la bête, empli de haine, n'en eut cure.

Pour la croisade "religieuse" proprement dite, les comtes Louis de Blois et Thibaud de Champagne répondirent avec enthousiasme à l'appel du pape, ainsi que le comte Baudouin de Flandre et le duc Eudes de Bourgogne. Mais les rois se dérobèrent et 10.000 chevaliers seulement se croisèrent au lieu des 30.000 attendus. Le pape donna pour but aux croisés de s'emparer des ports égyptiens, poumon du monde arabe, en vue de les échanger contre Jérusalem, que le sultan Saladin avait reconquise quelques années plus tôt. Pour le transport maritime, on se proposa de faire appel aux marchands vénitiens devenus les grands maîtres de la mer. Le doge Enrico Dandolo, qui gouvernait la République de Venise, fixa le prix du transport à un montant considérable : 85.000 marcs d'or, non compris la moitié du butin escompté.

Mais les croisés peinèrent à réunir la somme demandée. Les Vénitiens leur proposèrent alors une remise de leur dette en échange d'un petit service : l s'agissait de conquérir le port chrétien de Zara, sur la côte dalmate (aujourd'hui Zadar, en Croatie) et de le leur livrer. Le 24 novembre 1202, la ville capitule. Les habitants (chrétiens) ont la vie sauve mais leurs biens sont partagés entre croisés et Vénitiens. Le pape, indigné, adresse une bulle d'excommunication aux uns et aux autres.

Là-dessus, des ambassadeurs du roi d'Allemagne se présentèrent à Zara et expliquèrent au doge et aux chefs croisés que l'empereur avait reçu un appel au secours de son beau-frère Alexis Ange, fils de l'ancien empereur byzantin Isaac II Ange, détrôné par son frère. Ils suggérèrent aux croisés de restaurer Alexis Ange dans ses droits. Alexis Ange promit en échange 200.000 marcs d'argent et un appui militaire pour marcher sur l'Égypte (3). Beaucoup de croisés jugent que la trahison dépasse les bornes et préfèrent s'en revenir chez eux. Mais les autres cèdent à l'attrait du fruit défendu et occupent une première fois Constantinople le 17 juillet 1203, en y instaurant un gouvernement fantoche qui n'avait rien de religieux mais plutôt une compromission  politico-commerciale.

 

(1) Le point de dogme quant à la représentation picturale des saints ne fut qu'une excuse fallacieuse. De toute façon Dieu met tous ces princes d'église dans le même panier en les nommant "le roi blanc", qu'ils soient à Rome, à Athènes ou à Moscou.

(2) On voit bien que la bête immonde, de manières très diverses, continue partout à s'étendre, par le jeu des coalitions entre états et d'états à pouvoir ecclésiastique.  Et comme d'habitude elle se nourrit du peuple qui se croit toujours innocent, mais n'en est pas moins complice dans les luttes de pouvoir (voir le jeu des Bourgeois dans les villes du sud-ouest pour obtenir des charges, des passe-droits et des indulgences, voire un blanc-seing comme les Toulousains l'obtinrent au moment de la croisade contre les Albigeois en récompense de la traitrise de leur seigneur Raymond VI).

(3) Aucune des factions religieuses de l'époque n'est plus saine que l'autre en matière de complots, tripatouillages, duperies et autres turpitudes : comme il est dit dans la R. d'A, il y a toujours connivence entre roi blanc et roi noir

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Après 1204 : croisade contre les Cathares

Comme la foi n'est plus présente à Byzance comme ciment d'un pouvoir politique, y règne alors une anarchie. Les Vénitiens qui voient leur commerce mis en péril, décident d'en finir avec cette anarchie. Avec l'aide des croisés, le doge chasse le basileus (ou empereur) Alexis III et intronise son neveu sous le nom d'Alexis IV. Mais celui-ci, tenu pour un traître par la population, se montre incapable d'imposer son autorité.

Quelques mois plus tard, la population se rebelle contre les chevaliers venus d'Occident, que la découverte de Constantinople et de ses fabuleuses richesses a rendus particulièrement cupides. C'est ainsi que ces derniers attaquent une nouvelle fois la «deuxième Rome» le 12 avril 1204. Il ne s'agit plus d'une simple occupation mais d'une mise à sac de la prestigieuse cité.

Après cet assaut d'une extrême brutalité, les croisés détrônent l'empereur et installent l'un des leurs, le comte Baudouin de Flandre et de Hainaut, sur le trône. Celui-ci devient le premier titulaire de l'Empire latin d'Orient sous le nom de Baudouin 1er. Il brise aussitôt l'administration relativement moderne de l'empire grec et remplace celui-ci par une mosaïque de principautés féodales.

Les Vénitiens se taillent la part du lion avec les principaux ports, les îles, une franchise commerciale dans tout l'empire et le monopole de l'élection du patriarche. Toutefois, la conquête latine reste très partielle et des royaumes grecs indépendants se constituent immédiatement autour de l'empire latin de Constantinople. Théodore Lascaris, gendre de l'empereur Alexis III, rétablit par ailleurs un empire byzantin en Asie mineure, autour de Nicée. Il en est élu empereur et, dès lors, ne va avoir de cesse de reconquérir Constantinople et d'en chasser les Latins.

"Le début de la fin" pour la civilisation gréco-romaine et chrétienne orthodoxe de l'Empire, vint donc non des musulmans, mais des occidentaux. La ville et l'Empire perdirent définitivement leurs ressources commerciales au profit des Vénitiens et des Génois, et l'Empire se scinda en trois états: le Despotat d'Epire, l'Empire de Nicée et l'Empire de Trébizonde. Constantinople devint la capitale de l'empire latin de Constantinople fondé par les Croisés, jusqu'en 1261, quand les forces de l'empire de Nicée conduites par Michel VIII Paléologue reprirent la ville.

Mais revenons 60 ans plus tôt pour assister au nouveau coup qu'Innocent III assena avec toute sa méchanceté et qui fut dirigé contre les "hérétiques", les cathares d'Occitanie. Leur "hérésie" consistait, entre autres, à opposer le luxe et la magnificence de "l'Ecclesia catolica" officielle à la pauvreté et à l'austérité de ses propres prêtres ; aux menaces ténébreuses des dominicains, la joyeuse certitude du paradis ; à la vénalité et au despotisme de l'Église, l'esprit de sacrifice librement consenti des "purs" : elle ne pouvait que susciter le rejet chez la bête.

Innocent III est à l'origine du détournement de l'idée de croisades. Il forge l'idée de "croisades politiques" qui sera reprise par ses successeurs. Il est le premier à lever des taxes pour financer les croisades, et aussi à exprimer le droit à « l'exposition en proie », c'est-à-dire le droit pour le pape d'autoriser les catholiques à s'emparer des terres de ceux qui ne réprimeraient pas l'hérésie. Et c'est ainsi que le monstre promit à la France des Capets des terres et des titres dans le riche sud-ouest : l'appétit de pouvoir des rois de Paris l'emporta sur toutes leurs réserves.

Sous le prétexte de venger l'assassinat de son légat Pierre de Castelnau en 1208, le pape Innocent III déclenche ce qu'on a appelé "la croisade des albigeois" mais qui en fait était contre eux. Il fait prononcer des sentences d'excommunication envers les seigneurs du Languedoc (ceci concerne, entre autres, Raimond-Roger (fils de Roger II) et son oncle Raymond VI de Toulouse) jugés trop permissifs envers les hérétiques et donne leur terre en proie.

A la mi-1209, les croisés se rassemblent à Lyon et commencent à marcher vers le Sud. En juin, Raymond de Toulouse, voyant le danger se rapprocher, fait acte de contrition à Valence et promet de lutter contre l'hérésie. Son excommunication est levée, il se joint aux croisés et ses terres deviennent alors protégées. Ces croisés passent à Montpellier et se dirigent vers les terres de Raimond-Roger. Ce dernier tente de suivre les pas de son oncle mais les légats du pape refusent de le recevoir.

Si le monstre méritait bien son nom, il s'employa à en être encore plus digne, déployant une cruauté qu'aucune bête à ce jour n'avait montrée sur terre. Le souffle ardent de la "bête" fit brûler les cités (sac de Béziers en juillet 1209), envoya au bûcher catholiques, cathares et juifs. Tous au bûcher, fut la consigne de Rome car le Seigneur reconnaîtra bien les siens au Jour du Jugement dernier. Raimond-Roger se replie sur Carcassonne. Le1er août, les croisés entament le siège de la cité. En tant que vassal du roi d'Aragon, Raimond-Roger s'attendait à ce que Pierre II vienne le secourir, mais ce dernier, vassal direct du pape préféra la voie diplomatique et joua le médiateur. Les négociations échouèrent et le roi d'Aragon repartit.

L'eau vint à manquer dans la cité, ce qui provoqua sa reddition le 15 août. Raimond-Roger prit en charge les négociations. Ce qui s'y passa est soumis à des spéculations. Fut-il arrêté pendant les pourparlers ou se constitua-t-il en otage en échange de la vie des habitants de la cité ? Toujours est il qu'il se retrouva emprisonné dans une de ses propres basses-fosses et les habitants de Carcassonne furent chassés de la ville sans pouvoir prendre de quoi assurer leur subsistance. Quelques mois plus tard, Raimond-Roger mourut au fond de son cachot, vraisemblablement d'une dysenterie. Simon de Montfort, qui avait participé à la croisade et pris possession des territoires de Trencavel, fut accusé de l'avoir fait empoisonner.

Le monstre tortura à n'en plus finir avec les griffes de l'Inquisition, détruisit la civilisation de l'aimable Occitanie, réduisant à néant les hommes et leur langue. Pendant ce temps, le pape tenta de rétablir son autorité sur Rome et ses propres États. Il liquida définitivement ce qui restait de la république romaine en obtenant la démission de la municipalité et la révocation des officiers nommés par le sénat républicain. Le préfet, jusqu’alors agent de l’empereur, devint un fonctionnaire du Saint-Siège. Ces mesures entraînèrent la révolte des Romains dirigée par la noblesse.

Il faudra environ six ans au pape pour reprendre le contrôle de la ville. Innocent III parvient dans le même temps, à mettre la main sur l’héritage de la comtesse Mathilde de Toscane, la marche d’Ancône, la Campanie, le duché de Spolète. Il joua aussi des rivalités entre les Hohenstaufen, la maison du défunt empereur, et les Welf (ils sont à l'origine du mouvement politique italien des Guelfes). Au poste d'empereur, les Welfs firent élire Otton de Brunswick tandis que les partisans des Hohenstaufen, majoritaires, firent élire le frère du roi, Philippe de Souabe. Innocent III profita de l’occasion pour affirmer les droits supérieurs de la papauté. Dans la décrétale Venerabilem de 1202, il avait fait voter qu’en cas de contestation de l’élection impériale, la décision finale appartiendrait au pape. Il favorisa d’abord le Welf Otton IV, qui, pour obtenir le soutien pontifical, lui promit la souveraineté totale des États de l’Église, plus l’exarchat de Ravenne, les domaines de la comtesse Mathilde, la marche d’Ancône, le duché de Spolète et la reconnaissance de sa souveraineté sur la Sicile. Mais dès que son pouvoir fut affermi, Otton IV renia sa promesse et se comporta comme tous les empereurs précédents. Innocent III excommunie alors Otton IV en 1210 et favorisa la marche au pouvoir de Frédéric II, son pupille. Celui-ci est couronné roi à Aix-la Chapelle en 1215 après avoir donné au pape toutes les garanties sur le maintien des droits de l'Église et sur la séparation des royaumes germaniques et de Sicile. Certes, le jeune homme s'était laissé empoisonner l'esprit par la "bête", au point de ne voir dans les cathares autre chose que des hérétiques qui méritaient la mort.

L'aboutissement des efforts du pape pour le rétablissement de l'orthodoxie catholique se trouve dans le IVe concile du Latran. Le concile affirme (principalement pour condamner les cathares) la Trinité, l'incarnation humaine du Christ, et introduit dans le dogme, sous l'influence des théologiens Pierre Lombard et Étienne Langton, le concept de la transsubstantiation qui est défini comme dogme pour la première fois dans un canon de l'Église catholique. La simonie et le nicolaïsme (il s'agit en fait d'un terme qu'on trouve dans le Livre d'Enoch et que le christianisme a récupéré) sont de nouveau condamnés, de même que, pour les clercs, l'ivrognerie, le jeu, la participation aux festins et aux duels ou encore la pratique de la chirurgie. Il est rappelé que les contributions des fidèles sont volontaires et qu'il est hors de question de les tarifer.

Innocent mourut d'une attaque d'apoplexie en 1216. Le cadavre du monstre engendra aussitôt une nouvelle tête mortifère : Grégoire IX. Il Reprend les théories théocratiques d’Innocent III, justifiant ainsi la souveraineté absolue du pape par la fausse donation de Constantin, le transfert du pouvoir impérial d’Orient vers l’Occident, la consécration par laquelle seul le pape fait l’empereur, ou encore la théorie des deux glaives.

L'un des premiers actes du pape Grégoire IX fut de suspendre l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, pour son retard à entreprendre la sixième croisade. La suspension fut suivie par la première excommunication prononcée en 1227 en la cathédrale d'Anagni et des menaces de déposition après que Frédéric II se fut plaint de ce traitement auprès des autres souverains. L'empereur tenta une invasion des États pontificaux en 1228 mais elle échoua et il fut contraint d'implorer l'absolution et la levée de l'excommunication. Sous son règne continua sans pitié la persécution de l'empereur.

Pendant ce temps, Le fils de Raimond-Roger Trencavel, Raimond II, tentera, une fois parvenu à l'âge adulte de reprendre par deux fois les fiefs de son père. Raimond prit une part active à la reconquête occitane menée par Raymond VII de Toulouse. En effet, à partir de 1216, le pays se soulève face au joug imposé par Simon de Montfort. Ce dernier sera d'ailleurs tué en tentant de soumettre la ville de Toulouse par le biais d'un siège en règle, en 1218. Son successeur, son fils Amaury, sera incapable de faire face à cette révolte générale et restituera peu à peu les terres conquises lors de la croisade des Albigeois. En 1224, Carcassonne est reprise et Raymond VII offre la ville à son possesseur légitime : Raimond II. Il la conservera jusqu'en 1226, année où Louis VIII viendra soumettre la ville à nouveau. Cette dépossession sera entérinée par le traité de Meaux-Paris en 1229 qui fera de la ville une sénéchaussée royale. Raimond dut alors s'exiler à la cour du roi d'Aragon.

1231 : Grégoire IX fit pousser une énorme et nouvelle tentacule à la pieuvre, en instituant l'Inquisition. Il continua son œuvre calamiteuse en édictant en 1233, à le demande de son inquisiteur exerçant en Allemagne Conrad de Marbourg, la première bulle de l’histoire contre les sorcières, "la Vox in Rama" en décrivant le sabbat des sorciers et leur culte du diable.

Revenons dans le Sud-ouest. Dès 1204, à 1207 mètres d'altitude, sur un piton rocheux au milieu des forêts de l'actuel département de l'Ariège, la forteresse de Montségur a été renforcée par le seigneur du lieu, Raymond de Pareille, à la demande de la communauté cathare. A l'intérieur de l'enceinte vivent une centaine d'hommes d'armes (des faydits : nobles et chevaliers sans possession de terres), leurs familles, ainsi que le seigneur du lieu, Raymond de Pareille. À l'extérieur, au pied des murailles, s'est constitué un véritable village cathare de 600 habitants avec son évêque, ses diacres et ses fidèles. Le roi de France, qui n'est autre que Louis IX (plus tard Saint Louis), n'a aucune envie d'user son armée dans la conquête de Montségur aussi longtemps que celle-ci ne lui cause aucun tort.

Quatre décennies se sont écoulées depuis la construction renforcée de Montségur, et Raimond Trencavel qui possédait encore de nombreux contacts dans le pays, décide en 1240 de reprendre son dû avec l'aide d'Olivier de Termes : la cité de Carcassonne. Le 17 septembre, il profite de la complicité de la noblesse locale et des habitants des faubourgs de la ville pour assiéger la cité. Les combats dureront 25 jours et seront sans merci. Alors que la cité allait tomber aux mains des "faydits" qui accompagnent Raimond, l'armée royale arrive pour secourir la cité. Le 11 octobre, Raimond doit lever le siège de toute urgence. Il se rend à Montréal où il sera poursuivi et assiégé à son tour. Il réussit à s'échapper et repartit à nouveau en exil en Aragon

Grégoire IX mourut le 22 août 1241 sans avoir vu la fin du catharisme.

 

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Fin du catharisme et promesse de Malte

L'élection du  successeur de Grégoire IX eut lieu dans la période troublée du siège de Rome par les troupes de l'empereur Frédéric II. Les cardinaux furent enfermés en conclave d'août à octobre et un certain Castiglioni, qui était déjà malade, ne réussissait pas à avoir la majorité. On raconte que les Romains menacèrent les cardinaux de les enfermer avec le cadavre du défunt Grégoire IX s'ils n'arrivaient pas à un choix. Gofredo Castiglioni fut finalement élu par sept cardinaux seulement le 25 octobre 1241 sous le nom de célestin IV. Mais il n'occupa le trône que dix-sept jours. Il mourut le 10 novembre 1241, et fut enterré au Vatican par les cardinaux qui n'avaient pas fui le long conclave.

Après la mort rapide de Célestin IV en 1241, l'Église demeura plus d'un an sans pape. Le nouveau conclave eut lieu à Anagni et Sinibaldo de Fieschi, évêque d'Albenga, fut élu pape dans la cathédrale Santa Maria d'Anagni et prit le nom d'Innocent IV. L'empereur Frédéric II, avec qui il avait eu de bons rapports, dit à l'occasion de son élection qu'il perdait l'amitié d'un cardinal et gagnait l'inimitié d'un pape. L'empereur commença des négociations pour mettre fin à l'excommunication et au conflit qui durait depuis Grégoire IX.

Dans le Sud-ouest chacun s'accommodait du statut quo entre les seigneurs cathares et le pouvoir royal, jusqu'à un jour de mai 1242 où les chevaliers de Montségur apprennent que tous les inquisiteurs de la région ont fait halte dans un village voisin pour y passer la nuit. Ces chevaliers ont tous des comptes à régler avec l'Inquisition et, à la différence des cathares, ne se dispensent pas de tuer quand l'envie leur en vient. Le 29 mai 1242, une trentaine d'entre eux, sous le commandement d'un seigneur dont la femme et la fille ont été torturées et brûlées par l'Inquisition, se ruent sur le village d'Avignon près de Castelnaudary. Dans la nuit, ils massacrent les onze inquisiteurs dont leur chef, le tristement célèbre Guillaume Arnaud. Le pape Grégoire exige aussitôt qu'il soit mis fin à l'impunité de Montségur, qualifiée de «synagogue de Satan». S'ouvre alors le dernier acte de la croisade des Albigeois.

Les différends ne se réglaient pourtant pas entre l'empereur et Innocent qui se retira à l'été 1244 dans sa ville de Gênes, puis vers Lyon où il appela un Concile général qui se réunit en 1245 et déposa Frédéric. L'agitation provoquée par cette action, à travers toute l'Europe, ne se termina qu'à la mort du Hohenstaufen en 1250. Le pape put alors revenir à Rome en 1253.

Au moment même où le pape convoque le Concile de Lyon (1244), Louis IX de France décide d'entreprendre une septième croisade. Le pape l'en encourage, mais se désintéresse par la suite du cours des événements.

A la même époque le pape décida d'en finir avec le catharisme qui continuait à le narguer dans le Languedoc et dont le siège de Montségur durait depuis trop longtemps. Il arriva à décider Louis IX de s'y associer. Le roi de France envoie à Montségur une armée de 4.000 hommes sous le commandement du sénéchal Hugues des Arcis.

Mais la citadelle, sur son piton calcaire, est remarquablement défendue et n'est accessible que par un étroit sentier (celui qu'empruntent aujourd'hui les touristes). Elle ne peut non plus être atteinte par les pierres propulsées du bas de la colline par les catapultes. Après plusieurs mois d'un vain siège, le sénéchal choisit d'attaquer la citadelle à l'endroit le plus difficile d'accès… t donc le moins défendu. Pour parfaire la surprise, il n'hésite pas à s'y prendre pendant l'hiver 1243 (la nuit même de Noël, assurent les croisés !)

Une quinzaine de Gascons (ou des Basques passés maîtres dans l'escalade), sans doute conseillés par un habitant de la région, escaladent la falaise à l'endroit dit «Roc de la Tour». Ils amènent bien évidemment avec eux leurs armes. Pour juger de l'exploit, il faut savoir que cette falaise est aujourd'hui classée hors-catégorie par les spécialistes de l'escalade. Les grimpeurs arrivent à une barbacane, un petit poste de défense avancé situé sur la crête à 1500 mètres du château proprement dit. Après avoir égorgé les sentinelles, ils font monter des menuisiers et sans attendre, assemblent des machines de jet. La citadelle et ses dépendances ne tardent pas à être bombardées de pierres. Les combats au corps à corps se multiplient par ailleurs aux abords des murailles.

Les effectifs des défenseurs fondent si bien que le 1er mars, après une ultime tentative de sortie, le seigneur du château, en accord avec les chefs cathares, décide d'entamer les négociations. Hugues des Arcis, homme du roi, homme d'honneur (rien à voir avec un Simon de Montfort), accorde aux vaincus des conditions généreuses. Elles tiennent en quatre points :

·   liberté pour tous les défenseurs catholiques

·   vie sauve pour les hérétiques qui se convertiront sincèrement

·   pas de pillage

·   délai de deux semaines avant la mise en œuvre des précédentes conditions.

Le délai accordé aux assiégés va exciter plus tard la curiosité des chercheurs de trésor : les cathares en auraient-ils profité pour mettre à l'abri un hypothétique trésor ? L'hypothèse s'appuie sur une chronique de l'époque faisant allusion à quatre cathares s'étant enfuis avec un ou plusieurs sacs. On peut cependant penser que les sacs contenaient tout simplement des provisions pour une longue période de clandestinité... ou alors cachaient deux enfants.

C'est là qu'on voit réapparaître Raimond Trencavel (1) ; il aurait organisé cette fuite, le fameux "Graal" dont on ne connaît pas, encore aujourd'hui, la teneur. Pourrait-il s'agir donc du sauvetage de deux enfants de moins de 10 ans (garçon et fille) – ses enfants ? – les derniers héritiers du "sang réal", celui du Christ ? Mais ici, nous retombons dans la légende.

Comme prévu, la citadelle se livra le 16 mars 1244 après un siège exceptionnellement long de dix mois. Plus de deux cents cathares, hommes et femmes, refusèrent de renier leur foi (leur nombre exact demeure inconnu). Ils sont menés vers un bûcher géant aménagé au pied de la forteresse, en un lieu aujourd'hui connu sous le nom de «Prats dels Crémats» (Champ des Brûlés). Selon d'autres sources, ils auraient été suppliciés à 60 kilomètres de là, dans le village de Bram.

Après la chute de Montségur, il ne subsista pratiquement plus rien de l'hérésie qui avait pendant quelques décennies menacé l'unité de la Chrétienté occidentale. La croisade contre les Cathares permit aux Capétiens d'annexer les terres du comte de Toulouse. Louis IX maria son frère Alphonse de Poitiers à la fille de Raymond VII. Le couple mourut sans héritier. Le comté de Toulouse devint alors propriété du roi.

Dans la foulée Innocent IV dans sa lettre "Impia Judaeorum perfidia" du 9 mai 1244, exhorte le roi Saint Louis de brûler publiquement le Talmud et d'autres livres juifs dans son royaume. C'est à peu près à la même époque que Raimond Trencavel se voit contraint à renoncer à tous ses droits. L'année suivante, il brisa son sceau de vicomte de Béziers et Carcassonne en gage de soumission au roi de France. Il fit plus tard partie de la septième croisade.

Depuis déjà bien longtemps, de nombreux seigneurs du Languedoc pensaient, bien au-delà de la foi cathare, qu'un vrai roi devait être oint de Dieu comme les rois juifs de l'antiquité. Or cette vraie dynastie d'Esprit divin n'existait pas, pas encore ! Beaucoup croyaient, dur comme fer, que le fondement de la royauté devait se trouver dans la descendance de la Maison de David, donc dans la souche presque éteinte des Trencavel. Parallèlement, on pensait qu'il pouvait y avoir une branche cousine dans la famille Châtillon-Montbard dont faisait partie Bernard le fondateur de l'Ordre des Templiers. On pourrait aussi parler de la famille de Bouillon dont les terres étaient à cheval sur la France et le Luxembourg.

Après la prise de Jérusalem, Godefroy de Bouillon fut d'ailleurs désigné roi de Jérusalem par ses pairs, titre qu'il refusa, préférant porter celui d'Avoué du Saint-Sépulcre (2). Il mit en place l'ordre des chanoines du Saint-Sépulcre qui avait pour mission d'aider le patriarche de Jérusalem dans ses diverses tâches. Un certain nombre d'hommes d'armes, issus de la croisade, se mirent alors au service du patriarche afin de protéger le Saint-Sépulcre.

Une autre souche serait la famille normande de Gisors et pourquoi pas les familles d'Anjou et d'Aquitaine ayant régnées sur l'Angleterre. Quand aux Allemands, l'unique famille qui puisse entrer en ligne de compte est celle des Hohenstaufen et il est probable que d'une façon ou une autre ils s'arrangèrent pour s'unir au "sang réal"(3). Il y a chez les Hohenstaufen une force que la maison d'Occitanie a perdue. Frédéric ne connaîtra pas son triomphe de son vivant, mais sa semence fructifiera dans les futurs souverains.

Si l'union avec le "sang réal" s'est vraiment faite, alors l'idée de l'Empire désiré par Dieu s'était réalisée. La dernière tâche pour les Hohenstaufen consista alors à réaliser une union avec la descendance du prophète Mahomet, les Chiites. D'où un pacte qui se fit avec les "Assassins" de la tribu d'Ismaël, gardien de l'autre sang. Alors se refermerait le cercle sur l'origine aryenne commune, sur le grand Zoroastre et sur les enseignements de Mani.

Mais encore faut-il créer cet Empire, l'empire de la réconciliation entre l'Orient et l'Occident, l'empire des souverains de la paix. Quel en serait le centre ? Le nom de Rome a été souillé à tout jamais. Palerme ? Le monde arabe l'accepterait-il ? Certains pensaient à l'époque, qu'il serait sage d'offrir à l'islam son retour en Sicile, en égalité de droits et de conditions. Mais la chose fut impossible parce que régnait toujours le "monstre", aussi bien à Rome qu'en exil français (Avignon). On a aussi pensé à Jérusalem, mais la supériorité de cette ville devait être aussi reconnue par le califat de Bagdad et le sultanat du Caire, au lieu qu'ils se battent pour sa possession ; Damas devrait, quant à elle, renoncer à son rêve d'une grande Syrie pour prospérer avec fierté à l'ombre des Lieux Saints. On se l'imagine difficilement ! De même qu'il est difficile de concevoir que les Chrétiens puissent s'accorder maintenant, alors qu'ils n'ont pas été capables de le faire pendant des générations, en présence de gens qui professaient une autre foi.

Fallait-il alors repenser toutes les religions ? En premier lieu, il aurait fallu exclure la "bête", le monstre, de toute communauté qui pourrait se former. Mais l'islam, lui aussi, donnait des signes d'intolérance. Seule l'église de l'Amour, celle du Saint Graal, s'offrait pour accomplir une tâche si vaste, car elle entendait retourner à ses origines : Jésus de Nazareth, prophète, à l'égal de Mahomet (4).

L'année 1244 est en train de finir. Le peuple d'Israël continue à attendre le Messie et, selon l'Islam, 622 ans ont passé depuis l'Hégire. La Chrétienté comme l'islam pâtissent toujours dans les griffes du "monstre", véritable et horrible châtiment de Dieu pour tous ces peuples qui l'acceptent et l'entretiennent par leurs propres péchés. Mais avec eux souffrent aussi les Chrétiens qui ont eu accès au message originel de Jésus de Nazareth dans toute sa pureté et qui essaient de vivre en secret selon ce message, ce qui leur vaut d'être persécutés et condamnés.

1244 est aussi l'année de la perte définitive de Jérusalem par les chrétiens et en même temps le seuil d'une nouvelle époque, pour les survivants des "purs" de Montségur, qui pensaient que l'Empire du Saint Graal allait voir le jour. Restait le lieu de l'établissement de cette nouvelle Royauté de paix et la Méditerranée semblait bien le train d'union qu'il fallait entre l'Orient et l'Occident. Comme les cités étaient considérées comme abjectes, une île en pleine mer semblait de loin la meilleure idée. Chypre était trop loin de l'occident, Rhodes trop grecque, de même que la Crète. Alors Malte ? Sa situation de médiatrice est incomparable et ses temples anciens montrent avec quelle complaisance Dieu la regarde. Malheureusement, le projet de Royaume de la Paix ne vit jamais le jour. Nous reparlerons de Malte plus loin.

Clin d'œil : l'année 1244 est le double de l'année de l'hégire (622) (5).

Cette date semble donc être un tournant, comme pour l'Arabie au 7ème siècle, véritable début de l'histoire de France. Le roi des francs devient officiellement roi de France aux alentours de 1254. Le Royaume de France dont l'expression apparaît désormais dans les textes, va regrouper autour de la couronne royale des peuples très différents les uns des autres par la langue et les coutumes. Ils seront conquis ou annexés par les Capétiens et placés sous le contrôle d'agents du roi.

La France de langue d'oc se rallie sans réticence (hum ?) à la monarchie capétienne. Le temps de la réconciliation arrive et les seigneurs méridionaux suivent avec dévouement le roi Louis IX dans ses folles croisades à Damiette, en Égypte, puis à Tunis.

Dans le Sud-ouest, on suppose que Raimond Trencavel est mort avant 1267, date à laquelle son fils Roger (un des 2 enfants sauvés de Montségur ?) apparaît sous le titre de Roger de Béziers, fils de Trencavel, dit vicomte de Béziers. Ce dernier Roger (III) s'engagea pour la huitième croisade en 1269. On n'entendra plus parler de lui ensuite ; y trouva-t-il la mort coupant ainsi le cordon du "sang réal.

A cette même époque, la ville de Constantinople, vidée de toutes ses richesses, de ses habitants et aux trois quarts en ruine, a peine à se reconstruire. Les Empereurs sont de plus en plus endettés vis-à-vis des Génois et des Vénitiens auxquels ils concèdent des privilèges énormes. Cette décadence dura encore une centaine d'années jusqu'à ce que les Turcs ottomans, qui se sont déjà emparés de la totalité de l'Asie Mineure, passent en Europe et s'emparent en quarante ans de la péninsule des Balkans. Nous sommes en 1355, Constantinople est alors encerclée  et l'Empire se réduit à sa capitale, à Trébizonde, à Mistra et à quelques îles de la mer Égée.

Le 29 mai 1453, Constantinople est prise par les forces ottomanes conduites par le sultan Mehmet II. Le dernier empereur romain Constantin XI Paléologue meurt sur les remparts en défendant sa ville. La chute de Constantinople mit fin à un empire qui avait duré 1000 ans, qui avait vu Rome s'effondrer et, ce qui est très rarement arrivé dans l'histoire, qui avait survécu à deux ères (Antiquité et Moyen Âge). Sa chute marquait pour l'Orient la fin d'une certaine civilisation  surnommée cent ans plus tard "byzantine," mais pour l'Occident, qui hérita via l'Italie de cette civilisation, ce fut l'avènement de la "Renaissance", avec le développement des sciences qui, nous le savons aujourd'hui, devinrent la nouvelle religion pour la plupart des Européens.

Je ne sais pas si l'année 622 et ses multiples, a marqué l'évolution des peuples, mais je constate en tout cas, qu'il y a eu à partir de 1244, une multiplication de conflits avec une mainmise de plus en plus importante des pouvoirs centralisés (Turquie, Allemagne, France, Angleterre et Espagne/Portugal) .À part bien sûr "la Sublime Porte" qui allie pouvoir temporel et spirituel, et qui s'est mis à conquérir le monde (avec des velléités réussies sur l'Europe), dans le monde de la chrétienté ce sont les pouvoirs royaux qui se renforcent, en concurrence bien souvent avec le pouvoir ecclésiastique. A certaines époques les pouvoirs laïques dicteront même leurs volontés au pape (Les empereurs d'Allemagne, Philippe le Bel, Henri VIII d'Angleterre va même créer sa propre église et…Napoléon 1er). Au nom de l'Église mais aussi pour la recherche de richesses, on voit naître avec la Renaissance, le temps des invasions des peuples considérés comme sauvages ou non civilisés (en Asie, Afrique, aux Amériques et en Polynésie), qu'on appellera plus tard "colonisation.

Nous verrons au chapitre suivant comment les colonisations ont évolué, en faisant le point sur l'année 1866, 622 ans plus tard.

Maintenant décrivons l'Ile de Malte dans les grandes lignes.

Par sa position au centre de la Méditerranée l'archipel maltais est un relais évident, compte tenu de ses ports naturels. Les Phéniciens, grands navigateurs, utilisèrent Malte à partir du Xe siècle av. J.‑C.. Ils installèrent une colonie dans les îles de l'archipel vers 725 av. J.-C. Des Grecs s’installent également du VIIe au Ve siècle av. J.‑C. et partagèrent apparemment pacifiquement les îles avec les Phéniciens. Avec le déclin de la Phénicie l’île passe sous le contrôle de Carthage en 480 av. J.-C. À la faveur des guerres puniques, l’île passe sous le contrôle des Romains en 218 av. J.-C. jusqu'au démantèlement de l'empire romain en 395. Probablement vers 445, l'île de Malte subit l'occupation des Vandales et vers 477 celle des Ostrogoths. Elle passe ensuite sous le contrôle de l'Empire byzantin. La présence byzantine demeure dans l'archipel jusqu'à la conquête de Malte par les Arabes.

En 870, les Arabes Aghlabides s'emparent de l'archipel lors de la conquête de la Sicile. En 1090, les Normands, devenus maîtres de la Sicile, menés par le comte Roger de Hauteville, s’emparent alors de Malte. En 1127, l’île passe sous domination sicilienne. Pendant cette période, les Maltais se rechristianisent mais conservent leur langue proche de l’arabe tunisien, tout en empruntant massivement une partie de leur vocabulaire au sicilien et à l’italien. L'archipel accueille des familles juives chassées d'Espagne en 1492.

Ce territoire convoité par toutes les puissances passa successivement sous le contrôle de Charles Quint, sous l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et de la Sicile, puis à partir de 1798 sous celui de la France avec sa conquête par Bonaparte en route pour l'Egypte. après la chute de l'Empire turc, les Britanniques l'annexèrent en 1816. Toutefois les Britanniques ne furent pas mieux acceptés que les Français : ils imposèrent unilatéralement leur langue et accaparèrent le pouvoir politique et économique. Cette situation d’exploitation coloniale provoqua, en retour, la montée de revendications nationalistes et les Britanniques durent concéder une nouvelle constitution augmentant le nombre d’élus maltais au Conseil législatif puis reconnaître (1934) la langue maltaise, langue curieuse, mélange d'arabe, d'italien et d'anglais dont l'orthographe bizarre semble être un alphabet arabe latin.

L'indépendance du pays fut enfin reconnue le 21 septembre 1964, mais Malte conserva la reine Élisabeth II à sa tête comme de nombreux pays du Commonwealth. Ce n’est que 10 ans plus tard, le 13 décembre 1974, sous l’impulsion du Premier ministre Dom Mintoff que Malte proclama la république et élut un président à sa tête. En 1984 se déroulèrent d'importantes manifestations contre des mesures de restriction de l'enseignement religieux et des biens du clergé. L'adhésion de malte à l'UE devint effective le 1er mai 2004, 11 ans après le début des négociations. Finalement, en 1244 l'Empereur d'Allemagne était d'une certaine manière inspiré, en voulant faire de Malte, un point de ralliement entre l'Orient et l'Occident, difficilement réalisable si ce n'est en (r)établissant l'Église de l'Amour, celle du Saint-Graal.

Nous savons aujourd'hui qu'il fallut attendre 1974 puis 1977 pour comprendre (ce qui fut une confirmation pour un très petit nombre de spiritualistes) le dessein de Dieu vis à vis des religions : qu'elles disparaissent ! A Arès, le Créateur redonna Sa Loi, dit bien où Il est et où Il n'est pas (tout en désignant celui qui sera "juge de paix" en la matière) et demande à Son Peuple de se remobiliser pour que le monde change ! En quoi l'île de Malte servira-t-elle le dessein de Dieu ?

Nous lisons à la 2ème Théophanie, celle du 9 octobre 1977 (chapitre XIV versets 7 à 11 selon la numérotation du témoin) que Dieu désigne Malte comme centre de repli pour Michel Potay en cas d'attaque physique trop pressante des forces du noir (ou la "bête" qui malheureusement vit toujours. Pourquoi Malte et non pas Jérusalem, lieu de convergence des religions… mais aussi lieu de divergences. Et bien, justement pour cela même, puisque Dieu vilipende les religions et leur cortège de dévotions dévoyées. Il se détourne dorénavant de cette ville et désigne Arès comme Nouvelle Jérusalem en instituant, notamment, un pèlerinage sur les lieux-mêmes où Il s'est manifesté.

Voici le texte original concernant Malte :

Toi, assis sur l'île sèche, là où Cha'oul boit la pluie, se tord de faim ; Cha'oul donne la Parole en bruits de bruits.

L'île sourde. (Son peuple a) mal à l'oreille, pousse Cha'oul à la mer.

(Si) le sang (te) chasse à l'île sèche, là assois la Parole ! Honneur ! L'île, Mon Œil tourne autour !

Ceci a-t-il besoin de commentaires ?

L'on sait que Malte fut un refuge pour Paul (Saül en hébreu d'où la prononciation de Dieu qui nous réapprend peut-être ainsi, comment nous devrions prononcer l'hébreu ancien ou l'araméen). Là, au lieu de livrer la Parole de Dieu dans Sa Justesse, Paul l'assaisonna à sa sauce (6), mais surtout, il assomma les braves gens qui l'avaient accueilli sous des prêches infinis, très éloignés de la vie simple et naturelle qu'ils avaient envie de mener. Ils le rejetèrent donc et c'est certainement pourquoi Dieu dit qu'il n'avait rien à manger et buvait l'eau de pluie (quasiment aucune source sur l'île et pas de vin).

En revanche, aujourd'hui Dieu élit cette île (Mon Œil tourne autour) et au cas où Michel (le témoin d'Arès) devrait s'exiler, c'est de là qu'il devrait répandre la Parole sur et pour le monde. C'est aussi un rappel pour Michel, pour qu'il ne s'expose pas physiquement en cas d'attaque (de sang), car son vrai combat c'est de pouvoir continuer à diffuser la Parole divine.

Malte fait partie maintenant de la Communauté Européenne et comme dans la plupart des autres pays, il y a toujours connivence entre l'État (roi noir) et la religion (roi blanc) ; le peuple de cette île, comme beaucoup d'autres, reste à évangéliser selon la Parole reçue (7).

Mais finalement est-ce que la vision des Hohenstaufen de voir se réaliser une alliance entre Chrétiens (reconditionnés) et Musulmans, - sans oublier les Juifs eux-mêmes reconditionnés - à partir de Malte, serait réellement une utopie ? L'avenir nous le dira.

 

 

(1) Esclarmonde de Perella, fille du seigneur de Montségur Raymond de Perella, infirme mais d'une grande beauté, aurait été séduite (mais avec son consentement) par Raimond Trencavel. Elle consacra sa vie à Dieu et à ses deux hypothétiques enfants puis mourut sur le bûcher avec  les 200 autres cathares.

(2) Peut-être Godefroy considéra-t-il qu'il ne faisait pas partie de la lignée de David ou encore s'il pensait en faire partie, avait-il plutôt des ambitions françaises. Toujours est-il qu'il était "affranchi" quant aux mystères de la lignée royale de Jésus, certainement à partir de certains documents trouvés dans les souterrains du Temple où il logeait à Jérusalem. On a beaucoup glosé sur le trésor du Temple, dont le plus important était certainement des parchemins où y étaient inscrits des secrets spirituels et peut-être la fameuse paternité de Jésus. Ici la légende nous rattrape avec notamment l'histoire de l'abbé Saunière de Rennes le Château.

(3) La légende reprend le dessus avec l'histoire d'amour qui aurait uni un héritier de l'Empereur à la fillette enfuie de Montségur.

(4) Ce que les Islamistes ne contestaient pas. Ils rejetaient simplement la déité de Jésus comme les cathares et les manichéens.

(5) Rappelons que l'Égire est la date de la fuite de Mahomet de La Mecque où il allait être mis à mort. Il s'enfuit donc à Médine avec ses fidèles, lieu d'où il commença sa campagne de reconquête spirituelle. Il gagna à sa cause même un certain nombre de tribus juives installées à Médine. L'année 622 de notre calendrier correspond à l'an I du calendrier musulman.

(6) On sait que l'Église chrétienne s'est constituée à partir des épitres et recommandations de Paul, ce qui est un comble quand on sait que c'est le seul apôtre (d'origine) qui n'avait pas connu Jésus. En tout cas, Dieu condamne ses écrits (voir dans l'Évangile d'Arès) et demande que les écrits d'hommes tels que les siens ne soient pas considérés comme la Parole de Dieu…. surtout que la religion s'appuie toujours dessus.

(7) J'ai séjourné pendant 15 jours (mais est-ce suffisant) à Malte pour me rendre compte de ses particularités et ressentir peut-être quelque chose (illusion) comme sur certains lieux, dits chargés, en France. Finalement je n'ai rien ressenti de particulier, à part le fait que le catholicisme est bien ancré dans la population, en même temps que… le dieu argent. Le commerce est roi dans cet île qui ne vit que du tourisme et d'une maigrichonne agriculture + la pêche (aucune industrie ni ressources naturelles à exploiter). Il faudra peut-être que sa population se reconditionne aussi en matière de commerce en mettant leur don commercial au service d'échanges plus spirituels. Mais si Dieu l'a élue comme refuge, c'est qu'elle a des particularismes que nous ne saisissons pas encore. Alors, nous autres disciples de la Parole redonnée  à Arès et transmetteurs de ladite Parole, soyons prêts à y aller si besoin.

 

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Époque moderne : 622 ans plus tard

Si on attribue un quelconque effet magique aux 622 années écoulées, d'une part entre la naissance de Jésus-Christ (avec un décalage de + ou moins 7 ans, selon les sources) et l'hégire de Mahomet, et d'autre part avec l'année (1244) de la chute de Montségur, ayons la curiosité de voir ce qui s'est passé dans le monde en 1866 soit 622 années plus tard. Nous allons nous apercevoir que les guerres de possession économiques et financières continuent de plus belle et que les influences politiques (alliées aux intérêts de grands groupes industriels et financiers) y sont prépondérantes.

En France, nous sommes sous le Second Empire, le neveu de Napoléon 1er a pris le pouvoir depuis 1848, d'abord comme président de la république. Après son coup d'état du 2 décembre 1851, il se fait plébiscité empereur en 1852 et le restera jusqu'à la débâcle de Sedan en 1871.

·        Le 29 janvier 1866, naissance de Romain Rolland à Clamecy (Nièvre). Il obtint le prix Nobel de littérature en 1915. Il rechercha sa vie durant, un moyen de communion entre les hommes. Son exigence de justice le poussa à rechercher la paix "au-dessus de la mêlée" pendant et après la 1ère guerre mondiale. Tenaillé par son idéal humaniste et sa quête d'un monde non-violent, par son admiration pour Léon Tolstoï, grande figure de la non-violence, par les philosophes de l'Inde, par l'enseignement de Râmakrishna et Vivekanada, par sa fascination pour Baha'u'llah, puis dans le monde nouveau que voulait construire initialement l'Union Soviétique. Il n'atteint la transcendance que dans l'écriture de son œuvre.

·        En janvier, des députés bonapartistes et libéraux déposent un "amendement à l'adresse" qui obtient 45 voix et où émettent le vœu d'un "sage progrès de nos institutions" vers plus de libéralisme.

·        15 novembre : création de la ligue de l'enseignement (1)

·        19 décembre : la Chambre rejette le projet de modernisation de l'armée française du maréchal Niel (ce qui nous vaudra certainement la défaite de 1871 devant les Prussiens ; mais avions nous vraiment besoin de leur déclarer la guerre : finalement la non-violence désirée par une certaine majorité fut débordée par les "vas-t-en guerre" et les profiteurs économico-financiers).

En Europe :

·        23 février : le prince Cuza de Moldavie et de Valachie doit abdiquer à la suite d'une conspiration des agrariens hostiles à la réforme agraire de 1864 (et dans d'autres pays comme en Amérique du Sud où il faudra attendre le 20e siècle pour une répartition des terres) ; le  22 mai Cuza est remplacé par le jeune prince Karl de Hollenzollern-Sigmaringen, imposé par Bismarck et Napoléon III (les combines de princes continuent qui se soldèrent notamment par un retour de bâton pour l'empereur français.)

·        16 avril : attentat manqué de Karakozov contre le tsar Alexandre II, qui fut suivi de répressions : cela marqua l'arrêt des réformes avec une arrivée au pouvoir de conservateurs monarchistes.

·        26 juin : au Royaume–Uni, début du ministère conservateur du comte de Derby, 1er Ministre jusqu'en 1868. Son fils, Lord Stanley, devient Ministre des Affaires étrangères.

·        -28 juillet : nouvelle constitution au Danemark. Douze membres de la Chambre haute sont nommés par le roi, les vingt-sept autres sont élus au suffrage censitaire. Les conservateurs favorables au roi, gardent le pouvoir jusqu'en 1901.

Nous voyons que les princes "resserrent partout les boulons" afin que les révoltes populaires françaises (1830 et 1848) ne fassent pas des petits.

 

·        Septembre : les Ottomans répriment une révolte en Crète : des chrétiens ayant demandé un allègement fiscal (il faut se rappeler que la tolérance religieuse était normale en pays d'islam, à la condition que les non-musulmans paient un impôt supplémentaire). La "Sublime Porte" (Istanbul) dépêcha alors des troupes pour "protéger" les musulmans. En novembre, 943 Grecs (dont une majorité de femmes et d'enfants) trouvent refuge dans le monastère d'Arkadi. Après 3 jours de combats, sur ordre du supérieur du monastère, les Crétois chrétiens firent sauter des barils de poudre, préférant se sacrifier plutôt que de se rendre. En tout quelque 2000 hommes s'étripèrent dans cette bataille et seule une centaine en survécut.

·        23 octobre  : en Roumanie, (rappelons qu'une partie de l'Europe faisait encore partie de l'Empire Ottoman) investi du titre de prince héréditaire par le sultan ottoman, Karl de Hohenzollern prend ses fonctions de prince sous le nom de Carol Ier de Roumanie et promulgue immédiatement une constitution libérale. La religion orthodoxe devient religion d'Etat. Seuls les chrétiens peuvent obtenir la citoyenneté de Roumain (quelle libéralité !) : cela évidemment pose le problème des juifs et des musulmans de la Dobroudja.

o    Les conservateurs dominants profitent de l’interrègne pour faire voter une loi sur les contrats agricoles favorable aux propriétaires, ce qui provoque une vive agitation dans les campagnes roumaines au printemps.

o    Les Juifs, exclus du droit de propriété de la terre, se regroupent dans les villes où ils représentent à la fin du siècle, 19% de la population.

·        6 décembre : nouveau statut des paysans d'Etat en Russie : l'usufruit perpétuel est confirmé avec une possibilité (théorique) de rachat des terres.

·        Au Royaume-Uni, le penseur britannique John Stuart Mill réclame de droit de vote pour les femmes.

·        21 décembre : naissance Maud Gonne. Elle fut une comédienne et militante de la cause irlandaise. Surtout connue pour ses engagements dans le mouvement féministe et pour l'indépendance de l'Irlande, elle est la mère de Dean Mc Bride, l'un des co-fondateurs d'Amnesty international.

A l'âge de 20 ans, elle vint en France où elle rencontra Lucien Millevoye, un journaliste et homme politique radical dont elle tomba amoureuse et dont elle finit par partager les idées. En 1889, elle rencontra pour la première fois le poète William Butler Yeates… (Pour en savoir plus interroger Wikipedia)

 

Guerre austro-prussienne et italienne

·        8 avril : Traité d'alliance entre les rois d'Italie et de Prusse contre l'Autriche : Bismarck garantit la Vénétie à l'Italie. Ce dernier présente à la Diète, un projet de constitution d'une confédération de l'Allemagne du Nord. L'Autriche n'accepte pas son exclusion de l'Allemagne ; elle emprunte alors sur le place de paris, 60 millions de florins afin de remilitariser la Bohème et la Moravie.

·        12 mai : décret de mobilisation générale en Prusse. Napoléon III propose une conférence internationale pour aboutir au désarmement général.

·        7 juin : malgré tout, début d'une guerre entre l'Autriche et la Prusse pour le contrôle du Schleswig Holstein.

·        12 juin : la Prusse envahit cette région pour répondre à la dénonciation de la convention de Gastein (cette convention attribuait, entre autres, l'administration du Schleswig à la Prusse et celle du Holstein à l'Autriche). La Prusse prétexta la mauvaise gestion du Holstein par l'Autriche pour lui déclarer la guerre et dénoncer ainsi la convention. Napoléon III laisse battre l'Autriche, en n'intervenant pas : il laisse ainsi la porte ouverte à la naissance de l'unité allemande sous l'autorité prussienne.

·        13 juin : convention secrète entre la France et l'Autriche qui cède à la France la Vénétie contre sa neutralité en Italie, et pour qu'il rétrocède ensuite ladite Vénétie aux Italiens.

·        15 juin : les Prussiens envahissent la Saxe puis marchent sur la Bohème et ensuite envahissent le Hanovre.

·        20 juin : 3ème guerre d'indépendance italienne. L'Italie alliée à la Prusse, déclare la guerre à l'Autriche. Elle met en ligne 220.000 hommes contre 115.000 Autrichiens.

·        25 juin : première défaite italienne à Custoza.

·        3 juillet : Victoire prussienne sur l'Autriche à Sadowa, mais défaite aussi des petits états allemands alliés de la Prusse. Début des tensions franco-allemande s: les compensations demandées par la France pour sa non-intervention lui sont refusées.

·        13 juillet : Napoléon III refuse la médiation armée de la France.

·        20 juillet : la flotte italienne est battue à Lissa par les Autrichiens. En parallèle, Garibaldi et ses volontaires sont victorieux des Autrichiens à Bezzecca, dans le Trentin.

·        22 juillet : un armistice est signé entre la Prusse et l'Autriche (le traité de paix sera signé à Prague le 23 août). L'intégrité territoriale de l'Autriche-Hongrie est respectée (hormis la Vénétie). L'Autriche est condamnée à quitter la confédération germanique et à verser 20 millions de florins d'indemnités à la Prusse. Bismarck écarte définitivement les Habsbourg des affaires allemandes et peut alors organiser sa confédération de l'Allemagne du nord.

La Prusse annexe le Hanovre, la Hesse-Cassel, Nassau, Francfort; le Schleswig et le Holstein.

·        12 août : armistice entre l'Italie et l'Autriche. Le roi arrête Garibaldi qui marchait vers Trente.

·        Septembre : émeutes à Palerme et en Sicile contre la Hausse des prix.

·        3 octobre : à la paix de Vienne, l'Autriche remet la Vénétie à la France qui la rétrocède à l'Italie. Mais l'Autriche garde Trente et Trieste.

·        21 octobre : la Vénétie et le territoire de Mantoue se prononcent par plébiscite, pour leur annexion au royaume d'Italie.

En Afrique, les guerres de prises de contrôles territoriaux font rage :

·        Janvier : début de l'exploration hydrographique de l'Afrique centrale par l'explorateur britannique David Livingstone, et ce jusqu'en 1873.

·        Décembre : en Éthiopie, le négus Théodoros II décide le dépouillement total de l'ancienne capitale Gondar, déjà délabrée. Il fait retirer les trésors de 44 églises. 900 manuscrits précieux sont emportés à Magdala (Éthiopie).

·        Le frère du Bey de Tunis, Sidi-el-Abel, prend la tête de la révolte des Kroumirs (habitants de régions montagneuses de l'Atlas). Les autorités de Tunis le capturent, mais ne peuvent mettre un terme à l'anarchie qui règne dans tout le pays.

·        Au Cap-Vert, abolition définitive de la traite des esclaves.

·        Invasion de sauterelles en Algérie, qui ravagent les récoltes (les Algériens en ont-ils profité pour méditer sur les plaies d'Égypte ?)

Aux Etats-Unis la guerre civile (guerre de sécession) se termine au début 1866. Ce fut la première guerre dite moderne, où furent expérimentées les premières armes automatiques, les bâtiments cuirassés, les canons à longue portée et les tueries les plus abominables qui n'avaient rien à envier aux guerres de l'antiquité dites sauvages. Les premiers camps d'internement furent créés qui préfiguraient les futurs camps nazis. Sous motivation de l'abolition de l'esclavage sudiste, ce fut surtout l'occasion d'un conflit économique et de prise de pouvoir politiques (hégémonie politique du Nord sur le Sud).

 

 

·        27 mars 1866 : Reconstruction « présidentielle ». A. Johnson met son veto avec succès au projet de loi visant à renforcer le Bureau des Affranchis, organe fédéral chargé de la protection et de l'instruction des esclaves émancipés.

·        2 avril : Johnson proclame la fin des hostilités dans tous les États du Sud et la fin de la guerre. Les combats ont en réalité cessé plus d’un an auparavant. Il met son véto à une loi attribuant aux anciens esclaves un terrain et une mule.

·        9 avril : Le Congrès vote une loi donnant l’égalité civique aux Noirs malgré le veto du président.

·        Johnson appelle les anciens Confédérés à rejeter le XIVe amendement du 16 avril (octroi des droits civiques aux Noirs, interdiction de toute fonction politique aux sudistes).

·        Johnson se lance dans une polémique dégradante contre ses adversaires à l’occasion des partielles, s’aliénant la plupart des modérés. Le pays réagit en accordant la majorité aux radicaux.

·        27 juillet : Premier câble transatlantique reliant les États-Unis à l’Europe posé par l’industriel américain Cyrus W. Field.

·        20 août : le congrès du national Labor Union réclame la journée de travail de huit heures

·        21 décembre : massacre d'un détachement américain (81 hommes de Fetterman) par des Sioux.

·        Émeutes contre les Noirs : à Memphis, 46 Noirs et 2 sympathisants blancs sont assassinés, 5 femmes violées et des habitations, des écoles et des églises incendiées ; à la Nouvelle-Orléans, 35 Noirs et trois Blancs sont tués.

·        Naissance du "national Labor Union", première fédération nationale de syndicats, proche de la Première Internationale des travailleurs (continuité idéologique des communards de 1848). Il ne survivra pas à la crise de 1873 (1èrecrise financière qui dura 5 ans).

Au Canada

·       2 juin : bataille de Ridgeway. En 1858, des patriotes irlandais hostiles à la domination britannique créent à new York et à Dublin, la fraternité républicaine irlandaise. Son but est le détachement de l'Irlande de la Grande-Bretagne : ses membres sont appelés les Fenians. La lutte armée est le seul moyen envisagé et celle-ci sera employée au Canda, alors souveraineté britannique et par des combattants irlando-américains, vétérans pour la plupart, de la guerre de Sécession. Des raids seront menés par de véritables armées en provenance des Etats-Unis, et ce malgré l'opposition du gouvernement US. Les résultats furent plutôt décevants.

·       4 décembre : dernière d'une série de conférences au Royaume Uni,  qui finirent par mener à la confédération canadienne en 1867 puis au dominion canadien. Un grand point de discorde fut l'éducation, les évêques catholiques revendiquant un système d'écoles séparées au Québec et en Ontario mais pas en Nle. –Ecosse ni au Nouveau-Brunswick. C'est là que le nom de Canada fut choisi, et qui fut scindé en 2 province : le Canada-ouest pour l'Ontario et le Canda-est pour le Québec.

·       6 décembre : Alexander Tilloch-Galt fit adopter l'article 93 quant à la garantie des droits scolaires au bas et haut-Canada.

·       Codification du droit civil canadien.

 

En Amérique latine :

Suite à l'indépendance du Mexique, le pays était sujet à de multiples coups d'Etat. Napoléon III voulut profiter de la guerre de sécession pour mettre en place au Mexique, un empire catholique allié à la France, afin de contrer l'expansionnisme de son voisin du nord. La France était alors l'alliée de l'Autriche et poussa Ferdinand Maximilian Joseph, prince impérial et archiduc (frère de l'empereur), à devenir empereur du Mexique. Il y fut couronné le 10 avril 1864

·        La bataille qui fit basculer la situation mexicaine en faveur des dissidents républicains :

Le village de Bagdad à l'embouchure du Rio Grande contrôle l'accès par le fleuve aux villes jumelles de Matomoros au Mexique et à Brownsville au Texas. Matomoros fut le principal point de passage de l'aide américaine aux Républicains mexicains. Cette ville comptait une garnison de 2000 hommes, soutenue par la marine française. En 1865, la situation se complique car l'armée des Etats-Unis chasse de Brownsville les forces sudistes favorables au conservatisme mexicain. Les USA concentrent ensuite 40.000 hommes sur la frontière.

Le 28 septembre 1865, le général républicain Escobedo (en révolte contre le pouvoir franco-autrichien), appuyé par 11 canons (fournis semble-t-il par les Américains) entre en jeu. L'amiral français Cloué renforça la ville avec l'Adonis, le Magellan, le Tactique et le Tartare. Le maréchal Bazaine envoya deux colonnes en renfort ainsi que le bateau l'Allier pour y débarquer à Bagdad le 20 novembre : 300 Autrichiens, 20 mexicains et 60 chevaux. Tous les éléments étaient alors réunis pour une grande bataille qui eut lieu en janvier 1866.

Le 4 janvier, profitant du départ de 3 bateaux français, le républicain Escobedo appuyé de régiments Noirs US attaque le village.

Le général nordiste Wetzel envoie 150 hommes occuper le village mexicain pour rétablir l'ordre mais aussi pour tenir à leur merci les Français réfugiés sur le navire Antonia. Devant une nouvelle protestation de l'amiral Cloué, les Américains finirent par se retirer le 25 janvier 1866.

En juin, 200 soldats conservateurs partent de Monterey en 2 colonnes, pour venir en renfort à Matomoros. Une moitié de la première colonne  s'arrête en cours de route pour cause de maladies. Les 300 hommes du Général Olverade, de la seconde colonne, sont attaqués le 15 juin par 5000 Mexicains républicains et mercenaires américains. Seuls 150 hommes réussirent à gagner Matomoros. Le général Meja se voyant dans l'impossibilité de tenir la ville fit évacuer vers Vera Cruz par la mer ses 400 hommes restant.

Le 12 février, le gouvernement américain pose un ultimatum à la France afin qu'elle retire ses troupes du Mexique. La victoire du Nord contre le Sud confédéré contraint la France à évacuer le Mexique, livrant ainsi Maximilien aux troupes de Benito Juarez, le chef des Républicains mexicains.

·        A son tour, le Chili montre des velléités d'indépendance par rapport à l'Espagne. Le 31 mars, une flotte espagnole bombarde Valparaiso.

·        10 août : signature d'un accord frontalier entre le Chili et la Bolivie, qui fixe la frontière au 24e parallèle sud et permet ainsi une exploitation commune des gisements de nitrate et d'argent.

·        18 octobre : victoire de Porfirio Diaz sur les derniers Français à la bataille de la Carbonera.

·        Entre 1866 et 1883 au Mexique, 3182 titres de propriété sont distribués, portant sur 4.300 ha.

En Asie :

·        7 mars au Japon : signature d'une alliance secrète des fiefs pro-impériaux et xénophobes Satsuma-Chôshu Tosa pour abattre le régime shogunal et ainsi moderniser les structures du pays.

·        5 juin en Indochine : les explorateurs français Ernest Doudart de Lagrée et Francis Garnier commencent leur reconnaissance de la vallée du Mékong jusqu'en Chine (façon scientifique de justifier le début d'un colonisation)

·        Juin : signature d'un accord secret de partage d'influence en Asie centrale entre la Russie et la Perse. Le chah s'engage à ne pas réagir en cas d'avancée russe fans les vallées de l'Araxe et de l'Oxus (région d'Arménie et du Turkestan). En contrepartie, les Russes promettent de soutenir les armées perses pour la reprise d'Herat (au nord de l'Afghanistan) (déjà !!).

·        Août : en Corée, un navire de commerce armé battant pavillon américain; s'échoue en remontant le fleuve Taedong qui mène à Pyongyang. Incident entre les marins qui cherchent à commercer et des fonctionnaires coréens. Le navire américain est incendié et l’équipage massacré. Les Américains monteront une expédition de représailles en 1871. Ils auraient peut-être mieux fait d'en monter une, pour aider les Français à se débarrasser en France des Prussiens, au lieu de "se tirer la bourre" en Asie.

·        Septembre à Novembre 1866 : Pour la première fois de son histoire, la Corée est attaquée par une puissance occidentale, la France. En effet, en représailles au massacre de neuf missionnaires en février-mars, les Français montent une expédition punitive limitée, commandée par le contre-amiral Pierre-Gustave Roze. Ne pouvant obtenir les réparations qu'ils demandent, les Français poursuivent leur action face à une forte et intelligente résistance des Coréens,

·        11 novembre : Séoul est méthodiquement bombardée. Estimant ses objectifs atteints et ne disposant pas de moyens suffisants pour contraindre les Coréens, l'amiral Roze ordonne l'évacuation l et regagne sa base chinoise, au grand mécontentement des Européens résidant en Chine lesquels souhaitaient une expédition lourde pour le printemps suivant (haine, haine et possessivité, quand tu nous tiens !). Celle-ci n'aura jamais lieu.

·        La Chine se dote d'un arsenal naval construit à Fuzhou avec l'aide des Français. Il peut en sortir deux vaisseaux modernes par an (au profit de qui ?)

 

Au Proche-Orient

·        22 janvier : un accord signé au Caire entre le pacha Ismail et la Compagnie universelle du canal maritime de Suez stipule que celle-ci est une société égyptienne, donc régie par le droit égyptien.

·        Au Liban : soulèvement contre l’occupation ottomane. Alors que les partisans de Joseph Karam affrontent les soldats de la "Sublime Porte", l’arrivée de renforts ottomans donne rapidement un caractère national au soulèvement. Mais faute du soutien de l’aristocratie et des Français le mouvement s’épuise et Da'ud pacha rétablit l'ordre.

·        En Égypte, un firman du sultan d’Istanbul accorde aux descendants d'Isma'il Pacha l’hérédité directe de père en fils selon la règle de primogéniture et le titre de khédive. Par ailleurs, la première Chambre des députés, ou Conseil des notables d’Égypte, est inauguré. Cette assemblée consultative élue au second degré assure la représentation des différentes circonscriptions du pays.

 

Nous constatons ainsi que peu ou prou tous les 622 ans, les puissances du monde "s'entretuent à qui mieux-mieux", pour obtenir la suprématie sur des territoires et/ou des richesses (bien souvent minières) au nom de fallacieux prétextes moralisateurs ou religieux masquant simplement des politiques d'appropriation et de prise de pouvoirs politiques et économiques. La bête immonde que nous avons connu à Rome et ailleurs, est toujours bien vivante et vigoureuse ; elle étend ses tentacules, maintenant en partie laïcisée, sur le monde entier et ce, avec la complicité de tous les peuples qui n'ont pas encore assez souffert des puissants de ce monde.

Et ce ne sont pas les Romain Rolland, Maud Gone, Gandhi (né en 1869) ou autres Garibaldi qui ont pu changer la face du monde, même s'ils y ont contribué.

Et comme le dit Jésus en 1974 à Arès (veillée n°8) :

"…tous les hommes sont pécheurs…

Mon corps transpercé, le Sang versé de Mes Plaies, Je les livre aux regards et aux mains de tous les pénitents, tant que tous continueront à pécher contre Moi, comme on montre leur crime aux parricides, comme on met de force dans leur bouche la chair et le sang du père qui gît sous les coups de ses fils, pour raviver leurs remords, pour leur arracher larmes et cris de repentir."

Et à la veillée 28 :

"Car la Vérité c'est que le monde doit changer, je n'ai rien dit d'autre à Mes témoins (il y a ≈1940 ans). Ma Parole est la Loi qui vient ! Les nations s'Y sont-elles jamais soumises ?"

 

Le passé enseignera-t-il le présent ou continuerons-nous à nous voiler la face devant les souffrances et les péchés de nos pères ?

 

 

1)     C'est peut-être l'événement le plus important de cette année-là en France avec la naissance, bien sûr, de Romain Rolland, mais on ne le sut que quelque 40 ans plus tard. La Ligue de l'enseignement est une confédération d'associations françaises d'éducation populaire et laïque. Près de 30.000 associations y sont affiliées. Le centre confédéral et ses associations (qui comptent plusieurs milliers de salariés et des centaines de milliers de bénévoles) œuvrent dans les domaines de l'éducation, des pratiques artistiques et culturelles, des activités sportives, des vacances et des loisirs, de la formation professionnelle, de l'intervention sociale et de la solidarité, l'environnement et du développement durable.

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