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Le Yi-Jing
par Robert Breuillé

Depuis plusieurs années, nous parcourons en parallèle à l'Alchimie, les arcanes du Yi-Jing car le but dans les deux philosophies est bien d'atteindre ce que les Chinois appellent le Tao.

Mais qu'est-ce donc que le TAO ?

D'après la traduction acceptée par tous, le Tao est la Voie qui, elle-même, a été sujet à controverses chez de nombreux théologiens, car beaucoup suggérèrent d'abord : "Premier principe, Nature ou Vérité. D'autre proposèrent "Méthode" en arguant du fait que le caractère "Tao" se compose de deux éléments : l'un signifiant "tête ou chef", l'autre "marcher et accomplir un voyage". Finalement, le terme "te" représenterait la puissance de la Voie en tant qu'immanente au monde, pouvant donc se traduire par "Vertu" – la "Virtus", au sens métaphysique et non pas moral.

En fait, le Tao est une force cosmique, vitale, spirituelle tout à la fois, et les sages chinois divergeaient seulement sur la manière de l'appliquer. C'est pourquoi le terme "Tao" s'applique à l'Être absolu, étant donné que cet Être absolu n'est pas une personne comme dans la plupart des religions. Il faudra attendre Lao-Tzeu pour que la notion de Principe ou d'Absolu fasse son chemin (si je puis dire). En effet, la Voie serait un principe antérieur et supérieur à la dualité du principe actif (Yang) et du principe passif (Yin), avec toutefois une préférence pour ce dernier qui fait toujours retourner à cette Voie (voir tous les hexagrammes qui parlent de petit, de féminin, d'épouse, d'humilité…) qui est Réalité unique… et UNE. Pour approcher un peu plus cette Entité, l'on peut dire :

-          Le Tao est à la fois le chemin à parcourir et la fin du parcours, la méthode et l'accomplissement ; on ne peut distinguer le moyen et le but.

-          Cette Réalité suprême est inconnaissable parce que, si on la connaissait, elle tomberait dans le domaine du relatif et par conséquent, perdrait son caractère d'Absolu.

-          Cette Réalité qui n'est ni relative ni connaissable est naturellement impossible à désigner par un nom. Alors pourquoi lui donner le nom de Tao ? C'est que ce nom n'en est pas u véritablement : Tao, c'est le nom qui n'est pas un nom. Ainsi peut-il désigner une réalité qui est permanente, tandis que n'importe quel autre nom désigne une réalité qui passe. En effet, le Tao que l'on peut nommer n'est pas le Tao.

-          Ni relative, ni connaissable, ni nommable, cette Réalité suprême ne se confond pas non plus avec l'Être. Et pourtant, comme dit Lao-Tzeu : "tout ce qui est né, est né à partir de l'Être ; mais l'être est né du non-être". Le tao serait donc derrière l'être manifesté, c'es-à-dire le non-être caché derrière les manifestations et qui en est le véritable Principe.

-          L'être manifesté existe. Lao-Tzeu ne met pas en doute le monde phénoménal, comme le font la plupart des philosophies indiennes. Ici, pas de doctrine de l'illusion ni de l'ignorance (Maya et Avidya). Les phénomènes existent, au moins en tant que phénomènes. Ainsi l'être manifesté, être véritable, découle du non-être ! Cette formulation rejoint pleinement la philosophie kabbaliste, celle sur laquelle nous appuyons notre enseignement et également la philosophie de Jacob Bœhme.

-          Mais comment l'être peut-il sortir du non-être ? Chaque chose, pour être ce qu'elle est, doit non seulement être quelque chose, mais encore n'être pas quelque chose. Or, la chose n'est "ustensile", comme disent les existentialistes que parce ce qu'elle n'est pas. Cette pensée a beau ne concerner que le non-être privatif des choses existantes (la porte supposant la maison, le vide du vase supposant le vase), elle est cependant caractéristique, et par extension elle peut s'appliquer à l'ensemble des choses existantes dont l'origine serait cette fois, par renversement, un non-être négatif, un néant absolu. Cela rejoint le fameux "Aïn", étape de vide au-delà de Kether de l'Arbre des Sephiroth, qui nous permet d'aller plus loin dans notre évolution, en abordant alors tout ce qui est au-delà de la physique humaine, dans les mondes de l'Esprit.

-          Bien qu'il s'agisse d'un "néant de forme" comme disent les textes, autrement dit un être indéfini indéterminé (être, parce que c'est bien nous qui en faisons l'expérience), ce vide ou néant peut alors être conçu comme inexistant en même temps qu'existant ! Expérience déroutante s'il en est mais nécessaire et indispensable, s'il en veut ensuite (bien que la volonté humaine n'ait rien à voir ici) conjuguer notre vie avec le principe premier et le manifester. La vision que l'on peut avoir, lorsqu'on est arrivé à un certain degré d'acceptation de ce vide, donc de détachement, c'est celle d'une unité synthétique dans laquelle les distinctions n'ont plus de sens, comme le temps d'ailleurs.

Tous les traits qui viennent d'être énumérés sont communs plus ou moins à toutes les traditions mystiques et auraient pu très bien servir d'introduction à notre chapitre sur la Kabbale et à la création du monde et de ce qui le peuple. Ainsi Lao-Tzeu parle-t-il du Mystère et de l'éternité du Principe :

-          Le Principe qui peut être énoncé n'est pas celui qui fut toujours. L'être qui peut être nommé n'est pas celui qui fut de tout temps. Avant les temps, fut un être ineffable, innommable.

-          Alors qu'il était encore innommable, il conçut la le Ciel et La terre. Après qu'il fut ainsi devenu nommable, il donna naissance à tous les êtres.

-          Ces deux actes ne sont qu'un, sous deux dénominations différentes. L'acte générateur unique, c'est le mystère de l'origine. Mystère des mystères. Porte par laquelle ont débouché sur la scène de l'univers, toutes les merveilles qui le remplissent.

-          Donc, la connaissance que l'Homme a du Principe universel dépend de l'état de son esprit. L'esprit libre de passions, (de peurs, d'objectivations, de désirs peut alors accéder à… RB) connaît  la mystérieuse Essence, tandis que l'esprit habituellement passionné, ne connaîtra que ses effets.

Mais comme le chemin est aussi le Tao, il nous faut bien passer par ses manifestations humaines pour y accéder… un jour. Ainsi les textes philosophiques du Tao Te King ont –ils trouvés leur application dans la création du Yi King ou Yi Jing, où les Yang et le Yin forment des combinaisons multiples au nombre fini de 64, sensées représenter toutes les situations de vie.

C'est ainsi qu'au cours de nos recherches et méditations, nous avons découvert que le Yi-Jing contenait tous les éléments de la psycho-généalogie, mais en plus, les informations qu'il contient, se recoupent avec celles données par l'Astrologie humaniste occidentale.

Certaines écoles en énergétique utilisent déjà le "Référentiel de Naissance", mais s'en servent principalement pour établir des correspondances énergétiques avec les 8 Merveilleux Vaisseaux, en vue de diagnostics thérapeutiques et de soins. Très peu ont osé jusqu'à présent aborder l'aspect psychologique et encore moins celui transcendantal de la cause de notre incarnation, de notre mission terrestre et à partir de là, des maladies et déviances psychologiques (conflits) venant de l'hérédité. C'est ainsi que nous avons pu élaborer une nouvelle théorie philosophique quant au Ciel Antérieur. La notion de Ciel antérieur est quasi impossible à concevoir pour celui qui ne croirait pas en une force qui pousse les êtres humains à agir ou à conduire leur vie d’une certaine façon. Il faut admettre que nous sommes tous conditionnés, ne serait-ce que par l’héritage génétique reçu. Mais si nous savons aujourd’hui que génétique (biologie et psychologie) et comportements sont intimement liés, on se pose encore moult questions sur ce qui anime l’homme de l’intérieur (voir tao et Principe directeur).

Sans verser dans quelque croyance religieuse, nous constatons que l’humain est poussé par une force inconsciente pour l’accomplissement d’une vie sociale... et évidemment spirituelle. Nous sommes bien obligés de constater également que dans notre histoire personnelle, il y a eu ou il y a autour de nous des personnes (ascendants, co-latéraux) porteuses de cette force ou de son idée, qu’ils ont tentée de mettre en œuvre. C’est comme si nous "relevions le gant" parce que lesdites personnes n’ont pas réussi à réaliser concrètement l’idée en question (c’est la notion de karma familial et donc de challenge familial).

Ainsi, nous voyons que l’hexagramme du Ciel antérieur intimement lié à l’hexagramme de naissance ne peut se manifester qu’à travers ce dernier. Autrement dit, les énergies de l’hexagramme de naissance sont parfaitement adaptées pour faire vivre ou réaliser l’idée du Ciel antérieur. Maintenant, reste le libre arbitre de son porteur et le jeu des compensations névrotiques liées à sa blessure d’incarnation : comment va-t-il utiliser les énergies en présence ?

Dans la pratique, les 64 hexagrammes (formés à partir des huit trigrammes primitifs) sont disposés sur une roue, dans un ordre donné (selon une traduction énergétique qu'a su nous donner Jacques Pialoux – "Le Diamant Chauve" Édit. Fondation Celsius) suivant le calendrier grégorien pour une application occidentale. Cette présentation et son usage existait forcément  déjà à l'époque de la rédaction du Livre de la Transformation, mais au fil des pratiques (notamment divinatoires) la première application qui va suivre a quelque peu été oubliée.

Référentiel de naissance

Il est curieux de constater que ce Yi-Jing, vieux de plus de 5000 ans, a été élaboré sur la base de 8 principes (représentés par des trigrammes) qui trouvent leur concordance avec les 8 merveilleux Vaisseaux eux-mêmes correspondants aux glandes endocrines. La combinaison de ces 8 principes aboutit à 64 hexagrammes. 64 est un nombre fini et nous fait un clin d'œil en direction du code génétique humain qui comprend 64 combinaisons possibles appelés codons. Lorsque l'on sait que le code génétique met en jeu la transformation d'informations des gènes en protéines et sur lesquelles reposent le mouvement de vie, on ne peut que rester ébahi quant à la connaissance par les Chinois anciens du fonctionnement énergétique humain.

Ainsi, notre programme de vie est-il inscrit dans le Yi-Jing comme un challenge à vivre. Qui dit challenge, dit aussi qualités pour le faire ou en termes chinois, énergies. Il est ainsi attribué à chaque individu, en fonction de son jour de naissance certaines énergies représentées par un hexagramme. Nous disions que 64 était un nombre fini car tout est là pour comprendre l'homme... dans sa matérialité ou dit autrement, dans la manifestation de l'Absolu en lui. Si le Yi-Jing nous ouvre les portes de la psychologie, il s'agit toujours d'une psychologie pratique et sociale. C'est pourquoi si le Tao - Principe créateur de tout - est finalement à la base du Yi-Jing, les hexagrammes en sont l'application pratique. C'est tout naturellement donc, que le Yi-Jing trouve sa place dans nos programmes de "développement personnel" spagyriques, en matérialisant, selon une technique particulière, les différentes phases de vie (et challenges) par lesquelles un individu doit passer.

Comme il s’agit d’un programme de travail sur soi, il s’organise en plusieurs phases que nous suggérons d’accomplir en parallèle au processus alchimique :

1.     Au démarrage, il convient de repérer son jour de naissance dans un des secteurs qui représente l’identité énergétique de vie. Nous y trouverons à la base, des similitudes avec le signe astrologique solaire occidental. Il s’agit de la première façon de se connaître puisque cela sous-tend notre fonctionnement quotidien… en pleine lumière solaire.

2.     Ensuite à partir d’une technique particulière que nous enseignons en séminaire, nous devons cheminer dans l’hexagramme de trait en trait, en les faisant muter à tour de rôle (transformation de leur polarité). Chaque nouvel hexagramme trouvé représente une étape à accomplir, un défi à relever et à dépasser dans notre vie. Lorsque les 6 traits ont muté, nous arrivons à l’hexagramme opposé et complémentaire à celui de naissance. Cet hexagramme opposé correspond en fait à une période de 18 mois avant notre naissance. En matière de psycho-bio-généalogie, il a été découvert que ce qui s’est passé à cette époque entre nos parents ou chez l’un d’eux, détermine un certain projet-sens biopsychologique de notre venue au monde

Ainsi, les énergies de cet hexagramme sont-elles aussi importantes que celles de notre hexa de naissance car elles viennent corroborer la notion de blessure d'incarnation (désignée en astrologie occidentale par la Porte Invisible de Chiron) dont nous sommes porteurs et dont il convient de se guérir en intégrant les énergies désignées.

3.     Ensuite, revenons 9 mois en arrière et apprenons ce que nous dit l’hexagramme de conception, qui décrit les énergies à mettre en œuvre dans le cadre de notre mission d'incarnation, une fois que nous aurons résolu nos problématiques psycho-émotionnelles.

4.     A l'aide du cadran ci-dessous, vous pouvez vous situer dans votre programme d'accomplissement et ainsi déterminer le type de travail psycho-émotionnel et spirituel à effectuer, en vous reportant à vos livres de Yi Jing ou au programme d'enseignement Yi Jing réalisé par Robert Breuillé.

 

Ce type d'études est réalisé automatiquement dans le programme psychothérapeutique d'apprentissage alchimique.

Toutefois, nous pouvons le réaliser sur demande, indépendamment de toute thérapie (voir au chapitre Enseignement et Programmes de formation)

 

prog hexa naiss.

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